Indéfendable ?
La première fois que j’ai entendu Christina Aguilera,
c’était quand elle chantait « Live with me » dans le film
« Shine a light » de Scorsese consacré aux Rolling Stones. Autant
dire que les starlettes MTV de la variét’ américaine, c’est pas mon rayon. Et
si le vieux priapique lippu Jagger était allé la chercher, il devait bien y
avoir une raison, peut-être même était-elle capable de chanter.
Alors, manière de vérifier, j'ai acheté un de ses skeuds, que les gens compétents (?) donnent comme son meilleur. Et effectivement, elle sait chanter, et plutôt bien
même, à l’aise quel que soit le tempo, capable d’aller chercher des notes
graves bien soul. Niveau musique, c’est plus ou moins intéressant, plutôt moins
que plus quand même, à dominante de ballades assez dépouillées, loin des
pathétiques kouglofs concoctés par tous les Pharell, Neptunes et autres Kanye
West, responsables de tant de Tchernobyl musicaux. Au générique interminable de
ce « Stripped », on note l’omniprésence à l’écriture de Linda Perry,
qui connaît les recettes pour écrire des titres visant le haut des charts …
Bon, je me mets là, je souris, et je fais quoi après ? |
Ce « Stripped » est paraît-il un disque de
rupture. Avec son image de petite fille modèle, maintenant, hey, Christina est
grande, elle pose topless photoshoppé, ce qui à l’heure du porno en streaming
sur le Net, n’a du réussir à faire froncer les sourcils qu’à quelques
Mère-la-Vertu genre Sarah Palin ou Tipper Gore. Jouant sur les mots, la
mignonne dévoile ses états d’âme, qui tiennent plus du récit de l’enfance
malheureuse d’une Mireille Mathieu en Avignon dans le fauteuil de Drucker que
de l’introspection psychanalytique sur un divan d’analyste …
« Stripped » est un disque long (quasiment
80 minutes). Bien long, trop long. S’y retrouvent donc un bon tiers de titres
affreux et inutiles, dont une paire de pseudo-raps, l’un d’entrée avec la mini
rappeuse exhibo Lil Kim, l’autre avec Redman (c’est qui celui-ci ?). Au
niveau largement dispensable, la dance hispanisante « Infatuation »
chassant sur les mêmes terres que la croupe ondulante de Shakira, un duo avec
Alicia Keys (Alicia qui ?), la ballade surchargée ou de remplissage
(« The voice other », « Loving me 4 me »,…)
Reste quand même une grosse poignée de titres qui se
laissent écouter, escapades assez dignes vers du rock FM
(« Fighter »), démarquage réussi du latino de Gloria Estefan
(« Make over »), le gospelisant titre final « Keep on singin’ my
song ». Et surtout, un domaine où Christina Aguilera excelle, la ballade
aux réminiscences 60’s – 70’s (la parfaite
« Beautiful », « Cuz », « Soar », « I’m
OK ») titres bien interprétés, arrangements sobres et de bon goût …
« Stripped » n’est pas un disque qui fera
oublier les merveilles d’Aretha Franklin ou Dusty Springfield, mais qui
parvient tout de même à surnager de la mélasse variéteuse formatée des chaînes
à clips …
Mais pourquoi les Stones l’ont invitée ?
Oseront-ils Adele pour leur prochaine tournée ?
"Bon, je me mets là, je souris, et je fais quoi après ?"
RépondreSupprimerJe serais pas contre un petit striptease...
Jouer la provoc pour rameuter ses lecteurs, si c'est pas malheureux... Comme préférer cette jolie demoiselle aux Boards Of Bidule et Nightmares On Machin...
Un strip, de suite ... on voit le fan des productions Dorcel ... mais c'est vrai qu'elle fait hardeuse hongroise ...
SupprimerOuais, mais contrairement aux boards of nighmare, elle fait de la musique, elle ... enfin, elle chante ... elle essaye au moins ...
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RépondreSupprimerC'est vrai quoi, c'est comme si moi je préférais "Ainsi soit-je..." de Vilaine Fermière à l'oeuvre complète de Bob Dylan... Il y a des choses qui ne se font pas.
RépondreSupprimerJe trouve qu'objectivement, elle est vraiment bonne.
RépondreSupprimerEt en plus il paraît qu'elle chante.
(faut arrêter avec les Neptunes. Ecoute les 3 premiers albums de Kelis, on en reparlera.)
Vue hier live à la télé sur une chaîne allemande Kelis ... Eine kolossale daube ...
RépondreSupprimerAprès une critique à moitié positive de Aguilera, ça ne tient pas trop debout...
RépondreSupprimerJe vois pas où est l'incohérence. tous ces gens de la scène rap ou r'n'b foutent le paquet sur la prod pour les disques studio, et sont incapables de se tenir correctement sur scène à de très rares exceptions (wu-tang clan, ntm, beastie boys, peut-être quelques autres)
RépondreSupprimerMais qui parle de scène ? De toute façon l'argument de la scène, c'est un truc qui ne tient pas. La scène n'était pas le tenant et l'aboutissant.
RépondreSupprimerNon, c'est incohérent parce que Aguilera, c'est du mainstream léché, formaté, sans aspérité, alotrs que Kelis, il y a de la personnalité, de la recherche, une personnalité très forte (rien que dans la voix, à mille lieu des divas du genre), au point que son deuxième album, pourtant produit par les Neptunes, n'est pas sorti aux Etats-Unis. Trop chelou pour les majors. Et pourtant ça reste un mélange de r'n'b contemporain, mâtiné de hip-hop, de pop et de soul, avec quelques tubes interlopes. Ce n'est pas exactement du King Crimson quoi...
Pff, les coquilles... en plus j'ai mis deux fois "personnalité". Bon, celà dit, c'est mérité.
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