Bright side of the Moon
Tiens, en voilà un dont on se demande pourquoi il a laissé le grand public indifférent, qui a été condamné aux succès d’estime, aux longues périodes d’inactivité discographique, et quelquefois même s’est retrouvé sans label…
Même s’il ne doit pas être réduit à la soupe
populaire. Quand on a écrit des choses comme « Bad case of loving
you » ou « Cadillac walk », reprises par respectivement Robert
Palmer et Mink DeVille, ça doit générer
bon an mal an quelques royalties qui permettent de ne pas crever de faim …
Parce que derrière son lunatique surnom et ses
grosses binocles, se cache un des songwriters les plus doués de sa génération,
qui s’est révélé en 1978 avec un 33T, « Shots from a cold
nightmare », le genre de skeud que bien des gonzos qui se retrouvent
célébrés en haut des charts aimeraient être capables de sortir un jour … Hélas
pour lui, Moon Martin n’a pas confirmé, les synthétiques années 80 n’étaient
pas faites pour lui, qui venait du rockabilly roots …
A tel point qu’il s’est retrouvé au début des années
90 sans maison de disques, avant d’être signé, lui le Texan pur jus, en France,
chez FNAC Music (on va finir par penser que j’ai des intérêts chez eux, ça fait
deux fois en quelques jours que je les cite, mais non, d’abord le label existe
plus, et de plus j’en ai rien à secouer des actionnaires de la fuckin’ FNAC …)
pour un disque studio « Dreams of files » dont je ne sais rien et qui
apparemment n’a guère marqué les esprits. Mais son label fait les choses correctement,
et permet à Moon Martin d’effectuer une tournée en France et en Europe. Bon,
c’est pas la tournée des Grands Ducs, c’est pas sold-out une semaine au Stade
de France. Mais plutôt dans des petites salles, devant un public peut-être
clairsemé, mais de vrais fans. Logiquement, un disque live témoignera de cette
tournée, enregistré au Plan de Ris-Orangis. Et comme il n’y a pas les mêmes
moyens que chez U2, c’est Moon Martin lui-même qui le produira.
Ce qui frappe d’entrée, c’est une pureté et une
clarté sonores rarement de mise dans un disque live. Tout est limpide, on n’en
perd pas une miette, que ce soit la moindre note jouée par le groupe (deux
guitares, basse, batterie, claviers), ou les réactions d’un public ravi et
enthousiaste qui reprend les refrains en chœur. Parce que Moon Martin,
lucidement, sait qu’il est condamné à la confidentialité, n’essaie pas de se
réinventer ou de s’adapter à l’air du temps. Il délivre un greatest hits live,
son rock’n’roll classique dopé par des mélodies first class. Aucune tentative
de démonstration virtuose, pas de solo à n’en plus finir, on n’est pas chez Yes
ou Clapton. Juste des types qui savent appuyer là où ça fait du bien…
Bon, il y a une paire de trucs un peu foirés,
« She’s in love with my car » avec ses faux cuivres façon
rhythm’n’blues et un peu hors sujet, et une reprise guère convaincante de
Dylan, « Stuck inside of mobile » couplée-enchaînée avec
« Victims of romance », une merveille de Moon Martin, qui se retrouve
tronquée … Mais le reste, laissez-moi vous dire, c’est du lourd, de
l’interprétation magistrale d’un répertoire à redécouvrir d’urgence. Avec
mention particulière pour des versions parfaites et dynamiques de
« Rock’n’roll radio », « Bad news », et bien sûr,
« Cadillac walk » et « Bad case of loving you » pour finir
…
Moon Martin n’a semble t-il pas sorti de disques
depuis plus de dix ans. Vous avez de la chance, on trouve encore ce « Bad
news live » à des tarifs non prohibitifs …
"Moon Martin n’a pas confirmé, les synthétiques années 80 n’étaient pas faites pour lui, qui venait du rockabilly roots …"
RépondreSupprimerOuais ben le "rockabilly roots" (ou ses dérivés), il a régné sans partage des années et décennies durant alors c'est comme la retraite : place aux jeunes, un peu. Non, mais...
On aimera la pochette, entièrement réalisé avec Paint sur Windows 3.1
RépondreSupprimer'tain, l'a un p'tit air de Jimi Tenor (qui ?) c'gars-là... Ou de Polnareff...
RépondreSupprimerWindows 3.1 en 93, il était à la pointe de la technologie, Moon Martin ...
RépondreSupprimerOu un air d'Andy Warhol (Andy qui ?)
Mais c'était déjà moche.
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