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THE CURE - STARING AT THE SEA THE SINGLES (1986)

 

Le sombre héros de l'amer ...

« Staring at the sea » est la première « vraie » compilation des Cure. Quand elle sort en 86, sont déjà parus un maxi 45T 4 titres (« The singles ») réservé au marché des Antipodes (Australie et Nouvelle-Zélande), qui coûte une blinde aujourd’hui et un mini 33T (« Japanese whispers ») reprenant les 45T et leurs faces B de fin 82 à fin 83 (une année où The Cure - Robert Smith ne faisait paraître que des singles, on y reviendra). Sans oublier la vraie – fausse compile « Boys don’t cry » destinée aux retardataires qui n’auraient pas acheté le premier disque et sur laquelle on retrouve la plupart des titres de « Three Imaginary Boys » ainsi que des machins sortis en 45 T.

1978

« Staring at the sea » (17 titres) est la version Cd de la compilation, « Standing on the beach » la version vinyle (13 titres), les deux titres reprenant les premiers vers de leur désormais mythique premier single « Killing an Arab ». Pour les complétistes et pour en finir avec cette intro encyclopédique, la version de « Standing on the beach » en K7 double durée incluait une dizaine de faces B de 45T (je l’ai, faire offre).

« Staring at the sea » est donc paru en 86. Autant être clair, pas vraiment dans un but philanthropique. Contre toute attente, le groupe venait de cartonner au niveau mondial avec la rondelle « The head on the door » et Fiction (label) et Polydor (distributeur) vu l’histoire du groupe et la personnalité euh … comment dire, instable de son leader, ont jugé opportun de faire passer les fans à la caisse et de remplir les leurs, de caisses … Parenthèse, plus de quarante-cinq après sa formation Cure existe toujours (certes en pointillés) mais remplit vite fait les stades chaque fois qu’il en prend le chemin, et y reste sur scène minimum trois heures …

« Staring at the sea » est une compilation. Classique, basique. Tous les titres (sous leur forme single) par ordre chronologique de parution, zéro inédit, live, remix … Le fan de base avait déjà tout ça, par contre pour le commun des mortels, et au vu du caractère assez chaotique du groupe, c’est une bonne entrée en matière. D’autant plus qu’à l’exception de rares bons titres parus plus tard (« Why can’t I be you », « Lullaby »), on a quasiment un best-of du groupe, aujourd’hui en route pour sa cinquième décennie d’existence.

1982

Même s’il a monté ses premiers groupes quand il était ado, Robert Smith est trop jeune pour être un des gars qui comptent dans le mouvement punk. Les choses sérieuses commencent en 1978, quand à la fin de l’année Cure enregistrent leur premier single, « Killing an Arab », typique du post-punk (ou de la new wave, appelez ça comme vous voudrez). Intro arabisante, batterie syncopée, striures de guitares, chant dans les aigus, musicalement on est beaucoup plus proche de Siouxsie & the Banshees ou Wire que des Pistols et du Clash. « Killing an Arab », dès sa sortie a fait le bonheur de quelques skinheads d’extrême-droite (pléonasme). Evidemment il ne serait pas venu à l’idée de ces incultes que le titre puisse être inspiré par « L’étranger » de Camus que Robert Smith avait lu en V.O., en français donc (Fat Bob apprécie la France et sa culture, le groupe y fera de longues et nombreuses tournées, y enregistrera parfois ses disques, et y en vendra beaucoup …). Le premier 33T (« Three imaginary boys », The Cure est un trio) suivra. Album juvénile, inégal, que le Roberto n’aime pas beaucoup à l’image de la reprise déconstruite du « Foxy Lady » d’Hendrix, qu’il dit détester (peut-être parce qu’exceptionnellement dans l’histoire des Cure, ce n’est pas lui qui la chante, mais le bassiste Michael Dempsey). Par contre on trouve sur « Staring … » un des titres emblématiques du groupe « 10 : 15 Saturday night », sorte de rockabilly mutant au ralenti (genre « Fever » de Presley), avec son solo de guitare (Smith est considéré comme un guitariste original et inventif, très souvent bien classé dans les listes de guitar-heroes, alors qu’il ne s’est jamais pris pour un virtuose de la six-cordes). Un single qui ne figure pas sur l’album paraît ensuite, « Boys don’t cry ». Bide retentissant, qui n’aura du succès que lors de sa réédition en 1986, surfant sur la vague de la Curemania. Pourtant, c’est un des meilleurs sinon le meilleur titre de Smith. Grand titre pop, mélodie imparable, superbe gimmick de batterie calée sur la ligne de basse, … un morceau qui reste quand même atypique du groupe.

1983

La suite immédiate verra Robert Smith partir dans tous les sens, voire en vrille. Pour plusieurs raisons, son groupe n’a pas grand succès, le Roberto qui a toujours aimé téter les bouteilles commence à s’attaquer à des drogues moins légales et plus violentes, et puis il a envie d’aller voir ailleurs. Il va finir par faire des piges chez Siouxsie & The Banshees (il est très pote avec le bassiste Steve Severin et vénère le jeu de leur guitariste John McGeoch) pour la seconde fois (chaque fois que le guitariste se casse c’est lui qui le remplace), et pendant une paire d’années est au moins autant membre des Banshees que de Cure.

Parallèlement à ses piges guitaristiques, Cure va évoluer. La formation va se stabiliser en trio (avec Dempsey à la basse et Tolhurst à la batterie, la formation dite « royale »), le look « Robert Smith » (cheveux crêpés, fond de teint blanc, rouge à lèvres, fringues généralement noires deux tailles au-dessus, baskets délacés) va s’affiner, et un son Cure va se mettre en place (dense, bruyant, oppressant, voix hurlée dans les aigus) et des thématiques (noires, sombres, cold, glaciales, gothiques, appelez ça comme vous voulez) monopoliser les textes. Les trois albums consécutifs (Seventeen seconds » - « Faith » - « Pornography ») seront considérés par beaucoup (mais pas par Robert Smith) comme la trilogie « glaciale » du groupe. Radicalité sonore et des textes, et radicalisation des fans qui commencent à copier le look de Smith. Il y a aura bien des singles extraits de ces disques (un ou deux max pour chacun) qui auront bien du mal à trouver leur public, pour employer la gentille métaphore de rigueur.

Smith, toujours au moins bourré, est quand même tout sauf un dilettante. Il se rend compte qu’il va vers l’impasse psychologique et artistique (selon ses dires, pas forcément à prendre au sérieux, l’enregistrement de « Pornography » était une alternative à son suicide) et va faire bouger les lignes de façon une nouvelle fois radicale, au grand désespoir de ses premiers fans corbacs.

Un single, « Charlotte sometimes », enregistré avant « Pornography » remet en avant la mélodie et les notions de couplets-refrains qui avaient tendance à disparaître au profit d’un magma sonore uniforme. Cure va devenir un duo (Smith, Tolhurst) et s’engager dans des horizons sonores beaucoup plus dégagés, bien souvent à base de mélodies aux synthés.

1986

Tout devient beaucoup plus « léger » tant sur le fond que la forme, les parutions ne se font plus qu’en 45T, et de nouveaux fans aident ces titres à grimper dans les charts. Ces morceaux sans lien conducteur permettent à Smith de se « lâcher », passant de la pop bubble-gum (« Let’s go to bed »), à l’eurodance à machines (« The Walk »), à la facilité guillerette (« The Lovecats »), jusqu’à l’expérimental mélodique (« The Caterpillar » et son piano pompé sur les parties de Garson avec Bowie). Cette période « singles » occupera la fin de 82 et l’année 83.

Et puis, nouveau changement de cap avec succès cette fois mondial à la clef. Ce sera l’album « The head on the door », étonnant patchwork de tout ce qu’à fait Cure jusque là. Deux titres pour les charts noyés dans un retour aux atmosphères très dark. Le sautillant « In between days » et le minimaliste « Close to me » (malheureusement ici dans sa version la plus commerciale, c’est-à-dire avec section de cuivres festifs sur la fin), seront les locomotives du 33T. Dès lors, la Curemania version 2.0 est en marche …

Conclusion : le titre n’est pas trompeur, cependant même si elles n’ont pas été exemptes de revirements sonores, les premières années de Cure ont tout de même été plus homogènes que ce que ce disque laisse entendre …



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SCORPIONS - BEST OF VOL.2 (1984)

 

La rigueur germanique ...

Il fut un temps que les moins de vingt ans …etc … Scorpions fut dans les années 80, un groupe au succès énorme. Voire démesuré. Des marqueurs d’une époque s’étant hissé au top à force de travail. Parce que les Scorpions, c’est pas les plus doués ou les plus flamboyants de l’histoire du rock. Juste des bosseurs, construisant disque après disque, tournée après tournée, les fondations de leur succès. Atteignant leur apogée musicale avec « Blackout » (1982), et leur apogée commerciale avec l’équivoque et centriste « Love at first sting » (1984).


Autres temps … l’épopée commerciale des Scorpions serait inenvisageable aujourd’hui, à cause de trois pochettes de disques, celles de « Lovedrive », « Animal magnetism » et surtout celle de « Virgin killer ». C’était avant les Chiennes de Garde, les tweets forcenés de la Schiappa, les hashtags accusateurs, et les velléités de quelques-unes, parties de bons sentiments égalitaires et auto-transformées en mégères tentant d’instaurer une dictature matriarcale … Bon, ces trois pochettes sont bien machistes, et celle de « Virgin Killer » (un procès – perdu – pour pédopornographie a même été intenté des décennies plus tard), euh … pas pire que - au hasard – celle de Blindfaith … En fait, ces trois pochettes, c’est juste une des preuves d’un goût douteux des Scorpions. Ils mériteraient autant de procès pour les fringues immondes dont ils s’attifaient (des machins léopards, puis à zébrures, et une fois le larfeuille bien garni de dollars, futes moulants en cuir et brushings défiant les lois de l’apesanteur, sauf Meine qui cachait son début de calvitie sous des casquettes de gavroche, en cuir forcément …). Bon, les Scorpions étaient allemands (de Hanovre l’industrielle, ce qui en soi constitue une circonstance atténuante), passaient leur temps à sans cesse remettre sur le métier leur ouvrage, et en bons employés de RCA puis d’EMI, ne s’occupaient que de musique, et pas de tout le reste …

Ce « Best of Volume 2 », pas vraiment grand monde en était demandeur. Sauf que les Scorpions triomphaient avec « Love at first sting », paru chez EMI, et donc RCA chez qui ils avaient passé les seventies, a voulu se faire un peu de brouzouf avec leur fonds de catalogue (un premier Best of des années RCA était sorti à l’époque de « Lovedrive », comme par hasard …). Déjà un best of seventies des Scorpions (qui plus est un Volume 2), c’est soit un contresens, soit un oxymore. Les Scorpions squattaient pas les radios, et encore moins les hit-parades.


Et on peut pas vraiment dire que les Scorpions, c’était la révolution de quoi que ce soit en marche. Sauf qu’à force d’obstination, bien aidés par Dieter Dierks qui fut pour eux beaucoup plus qu’un simple producteur, de disques qui s’amélioraient au fur et à mesure des sorties, et de prestations scéniques où le cochon de payant en avait pour son argent (les Scorpions étaient à l’heure, pas bourrés ou défoncés, faisaient du mieux qu’ils pouvaient sur scène, à une époque où des types s’écroulaient au bout de trois titres et où d’autres se ridiculisaient dans des morceaux qui duraient trois quart d’heure …). Et donc pas surprenant que ce soit un disque en public (« Tokyo Tapes ») qui soit de très loin leur meilleur des seventies. Les Scorpions c’était le sérieux Mercedes appliqué au hard rock.

Les Scorpions, leur âme, leur Malcolm Young, c’est Rudolf Schenker. Guitariste rythmique à Flying V, et auteur de quasiment toutes les musiques du groupe. Le Rudolf, même s’il se cache pas sur scène (il prend d’ailleurs quelques solos), il laisse la lumière à Klaus Meine (voix de cristal dans les aigus) et à Uli Jon Roth.

Un cas celui-là. Un des plus doués gratouilleurs de manche dans une décennie peu avare de guitar heroes, et un type définitivement ailleurs. Il fera plus ou moins son Clapton quand le succès arrivera, et déguerpira pour une carrière parallèle que pour être gentil on qualifiera de mésestimée … Le Uli est un de ces guitaristes obnubilés par Hendrix. Qui se divisent en deux catégories, les imitateurs laborieux (Trower, Marino, plus tard SR Vaughan, etc …), et ceux qui ont essayé de saisir l’esprit du Jimi (là il sont moins nombreux, Randy California et Uli Jon Roth, liste close pour les 70’s). Si le reste du groupe a les pieds sur Terre, Roth, lui est ailleurs, dans son univers cosmique, et ne s’adresse à ses semblables que par l’intermédiaire de sa guitare, dont il a inventé son propre modèle, la Sky Guitar (« The sky is crying », titre … d’Hendrix, évidemment). C’est Roth qui transcende « Tokyo tapes », et tirera musicalement durant toute la décennie le groupe vers le haut …


Et ça tombe bien, il y a dans ce « Volume 2 » trois extraits de « Tokyo Tapes », dont le cosmique, forcément cosmique « We’ll burn the sky », qui clôture la rondelle et suit une des rares compos signées Roth « Sun in my hand », hommage sonore évident au « Axis : Bold as love » de … Hendrix, of course …

Pour le reste, on trouve les prémices et la mise en place de tout ce qui a fait la trademark Scorpions, le son clair et mélodique (merci Dieter Dierks sur la plupart des titres), la simplicité classique (des titres plutôt courts, extrapolations sur les bases de rock’n’roll basique), et de temps en temps quelques dérapages (toujours contrôlés, hein, rigueur teutonne oblige) vers des rivages plus heavy … Avec toutes les caractéristiques du hard seventies, les relents du rock lourd psychédélique (« Looking for fire »), l’inspiration (imitation ?) du Zeppelin (l’intro très « Stairway to heaven » de « The need a million » qui fait également la part belle à d’inattendues guitares surf), les essais de ballade musclée (« Crying days », comme un brouillon de « Still loving you ») …

Cas à part dans le rock allemand de l’époque (pas de morceaux de demi-heure farcis de synthés, pas de krautrock, pas de prog qui ont fourni en ces temps-là le gros des troupes sonores prussiennes), les Scorpions ont toujours eu en ligne de mire le rock anglo-saxon et le public international qui va avec. De ce côté-là, mission accomplie …



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BOY GEORGE AND CULTURE CLUB - SPIN DAZZLE THE BEST OF (1992)


 Bouillon de culture ?

M’en souviens … Le dénommé George O’Dowd, plus connu sous le surnom de Boy George et à peu près Culture Club et autres avatars à lui tout seul, avait fait au temps de sa gloire la couverture de Best et Rock & Folk, avec copieux articles de fond (?) à la clef. Me souviens aussi du courrier des lecteurs avec des gens outrés que pareille chose ait place dans les colonnes de ces vénérables magazines … avec le recul, tout ça n’est pas bien grave, les gars réagissaient comme leurs parents quand ils avaient vu ou entendu Elvis, Stones et Beatles. Il y en a beaucoup qui aiment bien leurs balises, leurs repères, et leurs œillères. Le Boy George, condamné et fusillé sans même avoir été entendu … ou trop entendu … Imaginez, ce type et son pseudo-groupe ont été à la deuxième place des charts US (le premier c’était Michou Jackson avec « Thriller »).

Culture Club 1983

Ouais Boy George et Culture Club faisaient encore plus fort que T.Rex. Bolan au début des seventies recrutait l’essentiel de son public (et de son succès considérable) dans les cours de récréation des collèges (les filles entre 12 et 15 ans). Boy George, lui, faisait carrément la sortie des écoles primaires. Les gamines de 9 à 12 ans l’adoraient … et tant que j’en suis à me souvenir, les préposés aux concerts relataient la foule de parents se pressant devant les endroits où il se produisait, attendant la sortie de leurs chères têtes blondes, il y avait encore plus de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur de salles hystériques, forcément hystériques …

On pourrait ergoter pendant des heures pour savoir comment on a bien pu en arriver là, comment on a pu passer en tout juste une décennie de « Exile on Main St » à « Colour by numbers » … On va s’en tenir à Boy George … Qui était avant même d’avoir mis les pieds en studio une figure de la nuit londonienne. Tous les témoignages de ses contemporains sont formels, avant d’être célèbre, il avait déjà ce look totalement improbable à base de pantalons et longues tuniques bouffantes, dreadlocks multicolores et chapeau de rabbin. Sans oublier les tonnes de maquillage sur le museau. Autant dire que même dans le contexte « branché » (post-punk et nouveaux romantiques, tout dans le look et pas grand-chose pour les oreilles) de l’époque il passait pas inaperçu. Il « démarre » dans le music-business sous l’égide de l’escroc en chef Malcolm McLaren (inventeur, manager et communiquant des Sex Pistols) par un rôle-éclair de choriste dans Bow Wow Wow. Pseudo groupe monté de toutes pièces par McLaren autour d’une nymphette anglo-asiatique (Annabella Lwin), vendu comme du « rock tribal » (le « groupe » essayait de refaire le gag du « I want candy » des Strangelove, pseudo-peuplade primitive enregistrant du rock, en fait une blague de requins de studio à la fin des 60’s, où l’on retrouvait Richard Gottherer, futur producteur des premiers Blondie). Les Bow Wow Wow ont fait parler d’eux avec leur premier disque, dont la pochette pastichait « Le déjeuner sur l’herbe » de Manet, avec l’Annabella à poil au milieu de ses « musiciens ». Seul problème, elle avait quatorze ou quinze ans, donc gros scandale, donc mission accomplie pour McLaren …

Boy George 1988

Boy George n’est déjà plus de ce naufrage, il a monté Culture Club avec son copain de l’époque et deux autres zozos. Signé à cause de son look par Virgin, qui balance quelques singles sans conviction. Les deux premiers sont des bides, le troisième s’appelle « Do you really want to hurt me ». C’est un truc commencé quasi a capella, sur une base bien policée de reggae et de soul. Tout ce que la planète compte de stations de radio va diffuser ce morceau en boucle, qui est, il faut le reconnaître, le genre de scie imparable qui peut plaire à un maximum de personnes. Le George a un atout maître, occulté par son androgynie et son look extravagant : il chante juste (chose pas forcément courante à l’époque), avec une voix aussi à l’aise dans des sonorités graves que très douces. Et un vibrato dont il ne se sert pas pour bêler, comme le premier Julien Clerc ou Véronique Sanson de passage … La première comparaison vocale qui me vient à l’esprit, c’est – excusez du peu – Sam Cooke. Boosté par le single, le premier 33 T (très dispensable) se vendra par camions, d’autres singles seront extraits. La suite, l’album « Colour by numbers » sera meilleur, contenant le meilleur titre de Culture Club, « Church of the poison mind » (un beat Tamla-Stax, une partie d’harmonica, des chœurs féminins très soul).

La suite sera une chute vertigineuse. Quelques rondelles de plus en plus mauvaises, des singles qui se vendent beaucoup moins, et la dissolution du groupe. Ceci pour le côté musical de l’affaire. Parce qu’en même temps, le bon George se révèlera un déglingo total, dans la lignée des Keith Richards – Johnny Thunders. Si son côté homosexuel forcené ne lui a pas causé trop de tort, de multiples descentes de flics qui repartaient de chez lui avec des quantités considérables de poudres blanches (qui ne lui servaient pas à se maquiller), lui vaudront scandales à répétition via les tabloïds anglais très friands de ce genre de faits divers. Cerise sur le space cake, les flics trouveront un jour chez lui un macchabée dans un placard, refroidi par une overdose. Case prison direct, avant qu’il soit euh … blanchi par la justice.

Jesus Loves You 1992

Entre-temps, c’est en solo qu’il continue la musique. En tant que DJ (il y a des décennies qu’il est reconnu comme une pointure du genre), et en sortant des disques solo. Sur son premier figurera ce qui est pour moi son meilleur titre, le reggae ralenti de « Everyhing I own » (ce titre est des Américains de Bread, sortes de Badfinger d’Outre-Atlantique, et la version de Boy George est calquée sur la reprise reggae qu’en avait fait le Jamaïcain Ken Boothe). Boy George nous fera ensuite sa Nina Hagen, sombrant dans le mysticisme oriental, virant bouddhiste zen, se rebaptisant Jesus Loves You (à moins que ce soit le nom de son groupe), avec le répertoire crétin qui va avec, comme tous ces types défoncés jusqu’à la moelle, qui ont vu leurs péchés et la lumière de la rédemption. Témoin sonore de cette époque « Bow down Mister », quasi-plagiat du « My sweet Lord » de George Harrison, lui-même plagiat du « He’s so fine » des oubliées Chiffons …

Ce « Spin Dazzle » de 1992 avec pochette aux motifs hindouistes de rigueur et logo Hare Krishna (il me semble qu’il est revenu de ces fadaises), relate donc en quinze morceaux le parcours du garçon George. Les quatre titres déjà cités y sont évidemment. Parmi les autres, deux ou trois sont écoutables (grâce à la voix essentiellement), comme « Miss me blind » (la ballade triste) ou « After the love » (gentille soul blanche).

Tout le reste est à jeter, ça va des follow-ups ratés de ses succès (« Time »), à des eltonjohneries bas de gamme (« To be reborn »), en passant par des comptines pour écoles maternelles (« Karma chameleon »). Et quelques-unes sont encore plus pourries par des remix d’époque (92, le règne de la house music) …

Pour desperate housewifes autour de la cinquantaine only…




THE BYRDS - GREATEST HITS (1967)

 

L'envol des Oyseaux ...

Les Byrds, tous ceux qui ont pas fini encovidés dans les EHPADs vous le diront, c’est les Beatles qui reprennent Bob Dylan. Certes … Sauf que les Byrds ils ont inventé le country-rock (avec Gram Parsons, l’indépassable album « Sweetheart of the Rodeo »), et ont donné l’idée à Tom Petty (et d’autres) de foutre partout de la Rickenbacker 12 cordes acoustique, ce que n’ont fait ni Dylan ni les Beatles …

Hillman, Clark, Clarke, McGuinn & Crosby en 1964

Il n’en reste pas moins que citer dans la même phrase Dylan, Beatles et Byrds ne relève pas d’une litote. Aux débuts était Dylan. Avec ses folks revêches acoustiques déclamés de sa voix nasale. Beaucoup plus à l’Est, les Beatles avec leurs petits costards, leurs coupes au bol, et leurs chansonnettes pour petites filles révolutionnaient l’Europe et commençaient à envahir les States. Qui se devaient de répondre. La Columbia, pas la moindre ni la pire des maisons de disques avança ses pions, les Byrds. Quasi un boys band, ils savaient chanter, composer, et avaient été réunis par une sorte de casting autour de celui qui apparaissait le plus doué (ou la plus grande gueule du lot), un certain Roger McGuinn. Par contre, en studio, ils étaient priés de laisser leurs instruments à la maison, remplacés par des sessionmen, et se contentaient de chanter et d’harmoniser. Et ça, ils savaient faire. Sauf qu’assez vite, les talents ont percé.

Roger McGuinn (qui lors d’un trip se reprénommera Jim) était la boussole du groupe, celui qui donnait la direction et le seul à participer à la longue litanie des formations différentes du groupe, Gene Clark se révèlera un compositeur fabuleux (et mésestimé toute sa vie, y compris dans sa carrière solo), et David Crosby un grand chanteur avant d’entrer dans la légende de la West Coast avec ses potes (?) S, N et parfois Y. Les trois sont l’ossature originelle des Byrds. Sera recruté un batteur (en fait c’est Hal Blaine qui joue en studio) limité mais choisi parce qu’il ressemble très très beaucoup physiquement à Brian Jones. Et assez vite, le multi-instrumentiste Chris Hillman rejoindra le groupe baptisé Byrds avec une faute d’orthographe comme Beatles. Parce que la référence absolue des Byrds, c’est le groupe de Liverpool et ses harmonies vocales. Dylan arrivera un peu par hasard, sur l’insistance du manager du groupe et de Jac Holzman, homme à tout faire de la Columbia. Les deux pousseront le groupe (pas très chaud au départ) à enregistrer une chanson inédite du Zim, « Mr Tambourine Man ».

Les mêmes un peu plus tard ...

Succès considérable, la version des Byrds deviendra une des chansons emblématiques des sixties. Nous sommes en 1965 et dès lors, en quelques mois, les Byrds vont avancer à une vitesse prodigieuse, mettre en place un son (la Rickenbacker 12 cordes acoustique), un numéro vocal jamais pris en défaut, et de gens à qui on force la main pour choisir un répertoire, devenir un groupe d’avant-garde, un de ceux qui lancent ou valident les courants musicaux. Tout en continuant (ils y ont pris goût et sont devenus fans) de reprendre Bob Dylan (qu’ils influenceront à leur tour, le « convertissant » à l’électricité, ce qu’il ne fera pas avec le dos de la cuillère).

La présente compilation dont au sujet de laquelle il est question s’attache aux trois premières années du groupe, celles du quatuor McGuinn – Clark – Crosby – Hillman (Michael Clarke sera conservé mais mis en retrait pour incompétence musicale flagrante). Ce « Greatest Hits » est rachitique (31 minutes sur un Cd, c’est léger, très léger, et qu’on ne vienne pas me dire que c’est la réédition du vinyle original), mais du coup a l’avantage de présenter le strictement indispensable du groupe, sans bout de gras superflu. Les quatre premiers albums sont concernés (« Mr Tambourine Man », « Turn ! Turn ! Turn ! », « 5th Dimension », « Younger than yesterday »), et sur les onze titres de la compilation, quatre sont signés Dylan (« Mr Tambourine Man », « All I really want to do », « Chimes of freedom », « My back pages »).


Les Byrds des débuts étaient une redoutable machine folk à hit-parades (la réponse de la côte Est se nommera Simon & Garfunkel), entamée avec « Mr Tambourine man » et « All I really want to do », cette dernière lorgnant effrontément vers le Beatles sound. Et tant qu’à faire du Beatles, Gene Clark va se fendre d’un « I feel a whole lot better » qui pourrait sans problème figurer dans le Double Bleu. En plus de Dylan, l’autre inspiration folk sera Pete Seeger, avec « The bells of rhymney » qu’il a co-écrite et une relecture d’une de ses adaptions (« Turn ! Turn ! Turn ! »  autre gros succès) à partir de versets de la Bible.

Ensuite, très vite, moins de deux ans après leurs débuts, les Byrds sous l’impulsion de McGuinn vont plonger dans le psychédélisme naissant et toutes les billevesées mystiques adjacentes. Là les titres parlent d’eux-mêmes (« Eight miles eight », « Mr Spaceman », « Fifth Dimension ») et signent une des premières émancipations du groupe (ces titres sont écrits par McGuinn, avec parfois l’aide de Crosby ou Hillman). Cette période va aussi voir leur succès commercial décliner. Pas cons, les Byrds vont revenir vers leurs fondamentaux originels, le folk rock électrique et les reprises de Dylan, l’album « Younger than yesterday » sur lequel figure l’excellente « My back pages » du Zim. La pièce de ce choix de ce disque (voire même de la compilation) est signée McGuinn / Hillman, c’est l’ironique « So you want to be a rock’n’roll star », c’est expédié en 2’05, et comporte une partie de trompette quasi mariachi du Sud-Africain Hugh Masekele.

La suite (au prochain numéro ?) sera l’éviction de Crosby (remplacé par un cheval sur la pochette de « Notorious Byrds Brothers », no comment …) avant l’arrivée du jeune prodige Gram Parsons …


Des mêmes sur ce blog :

Original Singles Vol I 1964 - 1967


METALLICA - GARAGE, INC. (1998)

Karaoké de métal ?

Les Metallica, comment dire … bon, je dis rien, vous avez compris … que dans leur période tignasse folle, jeans sales, trash-speed-machin métal à fond, je m’en foutais complet … et qu’ensuite (après le très successful « Metallica – The Black Album »), avec leur look tout en cuir destroy genre figurants de « Mad Max – Fury Road »), j’ai trouvé leur musique pas trop moche, mais bon …
Il y a un truc commun à tous les chevelus qui jouent vite et fort, c’est que ce sont des bosseurs (les masses laborieuses du rock), t’es fan et t’en as pour ton argent (sur skeud, en live, on sabote pas le taf) et des types qui aiment bien rendre hommage à leur héros. Alors après les millions de dollars et une paire de disques siamois de classic rock lourd (« Load / Reload ») ayant laissé quelques franges de leur public dubitatif, les Metallica payent leurs dettes. A tous ceux qu’ils aiment. Et sortent donc un disque entier de reprises, ce « Garage, Inc. ». Et pour que la fête (?) soit complète, rajoutent une autre rondelle argentée regroupant les reprises déjà commises depuis leurs débuts …

Bonjour le pavé. Deux fois plus d’une heure de Metallica qui joue autre chose que du Metallica. Quoique … ceux qui attendaient un medley Etienne Daho ou Culture Club seront déçus, mais ils doivent pas être nombreux … Le « Garage, Inc. » stricto sensu (la première rondelle) c’est du Metallica « d’avant ». Tous les potards sur onze et à fond la caisse, de quoi ravir les fans des débuts. Surtout qu’on peut subodorer vu les groupes de quatrième zone repris, que les versions des quatre de la Bay Area sont supérieures aux originaux. Qui hormis quelques malentendants bas du front en a quelque chose à cirer des punks crétins de Discharge, ou des hardeux de fond de tiroir comme Mercyful Fate ou Diamond Head ? Groupes moqués à l’époque par leurs congénères, alors, presque vingt ans après … Quand Metallica s’attaque à des références autrement moins comiques, la situation se complique. Reprendre du Black Sabbath ou du Blue Öyster Cult de la « grande époque » (« Sabbra Cadabra », « Astronomy »), c’est prendre le risque de se frotter à la comparaison avec les originaux. Et la comparaison n’est pas flatteuse pour Metallica. Manque évident de comment dire, finesse ? Surtout à cause de Lars Ulrich, bourrin comme c’est pas possible derrière ses peaux, qui envoie un tempo systématiquement frénétique que les autres doivent suivre. Mais comme c’est lui le boss, ça moufte pas derrière. Hetfield, lorsqu’il ne braille pas de façon gutturale montre des lacunes vocales béantes (moduler c’est pas son fort) …

On peut quand même reconnaître aux Metallica d’avoir des cojones quand ils vont baguenauder en dehors de leurs sentiers battus et rebattus. Se frotter à du Bob Seger, du Thin Lizzy, du Lynyrd Skynyrd ou plus improbable encore, du Nick Cave, si c’est pas de la prise de risque, je veux bien rejoindre le fan club d’André Rieu … et qui dit prise de risque dit aussi sortie de route. Reprendre Seger sans avoir rien de soul ou de bluesy dans le buffet, ça le fait pas … Reprendre Thin Lizzy sans un minimum de groove dans la besace, ça le fait pas non plus, d’autant plus qu’il s’agit de l’ultra classique de Lynott et ses boys (« Whiskey in the jar »). Pour le morceau des Lynyrd, y’a de la triche, les quatre de Metallica étant rejoints (la reprise a été faite pour les besoins d’une émission de radio) par une cohorte de potes plus ou moins hardeux (venus de Alice in Chains, Primus, Corrosion of Conformity, …) auxquels se rajoute le vétéran survivant de Skynyrd, le guitariste originel Gary Rossington. Du coup, avec des claviers, des chœurs et des types qui essayent pas de jouer plus vite que leur ombre, la farce prend et ce « Tuesday’s gone » revisité, il est pas mal du tout …Reste à débattre du cas du « Loverman » de Nick Cave. Titre anecdotique d’un disque anecdotique (« Let love in ») de l’Australien, il est traité façon Nick Cave des débuts quand il foutait les jetons à son public par son extrémisme du temps de Birthday Party. Et même s’il n’y a pas cette folie hurlante, (la reprise des Metallica se contente d’un quiet / loud braillé), je trouve ce traitement réussi et ce titre est pour moi le meilleur de ces deux rondelles …
Le second Cd, c’est du déjà vu (et entendu). Se trouvent compilés toutes les reprises déjà parues depuis leurs débuts. En commençant par le sympathique « Garage days re-revisited » de 87 (dont le recto de pochette sert de verso à « Garage, Inc. »), à une époque où les Metallica fonçaient d’abord et réfléchissaient ensuite s’ils avaient le temps. Suivent une litanie de titres disséminés sur des faces B, titres sur lesquels on (re)trouve les références habituelles du groupe, les catastrophiques punks 80’s anglais (Anti-Nowhere League), la seconde division du hard 70’s (Budgie), et la troisième du hard 80’s (les inévitables lourdauds de Diamond Head).
Qui a dit que les Metallica n'avaient aucun humour ?
Restent (j’en zappe volontairement quelques-uns) une reprise de Queen et quatre de Motörhead. Bon, Queen. Faudra que les gens comprennent une bonne fois que Queen c’est un des très rares groupes à prendre au second degré (comme les Mothers de Zappa et peut-être les vingt dernières années de Bob Dylan). C’est du mauvais goût poussé dans ses derniers retranchements (mais sans le dire, ce qui permet le malentendu). Donc livrer une version métal bourrin de « Stone cold crazy », c’est totalement crétin et totalement à côté de la plaque … Quant aux titres de Motörhead, ils sont révélateurs de l’écart qui peut exister entre un maître et des élèves appliqués mais pas très doués. Première victime sur « Overkill », le Lars Ulrich, incapable de reproduire le tir de barrage de la double grosse caisse de Philty. Pourtant il nous les avait bien brisé depuis deux heures avec sa frappe de mammouth en rut. Passons sur le bassiste (de toutes façons la pièce rapportée de Metallica depuis la mort de Burton) qui n’arrive pas à la cheville de Lemmy (et on ne parle là que du jeu de basse). Hetfield a beau essayer de grogner et Hammett de mitrailler des solos bruyants, ça le fait pas … trop tendres, les Metallica …
Arrive dès lors la question cruciale : à quoi peut bien servir cette double galette ? A mon humble avis à pas grand-chose, les fans retrouveront le Metallica « perdu » depuis le « Black Album » (« Garage, Inc. » s’est bien vendu, leur banquier a été ravi), et les autres auront la démonstration qu’en plus de faire généralement des disques insupportables, les Metallica aiment des trucs tout autant insupportables … CQFD ?



METAL URBAIN - LES HOMMES MORTS SONT DANGEREUX (1981)

Metal Punk Machine
Pour situer ce dont au sujet duquel de quoi il va être question, il suffit d’aller dans les notes (faméliques) de la réédition Cd dans la section « remerciements ». On peut y lire : « Métal Urbain tient à remercier absolument personne. Merci. ». Et c’est tout. Version sans décodeur : « On vous emmerde tous. »
Métal Urbain est un groupe punk. Français. Et que cette appartenance géographique suffit à générer des problématiques que tous les Gaulois qui ont eu un jour l’idée saugrenue de relier une guitare à un ampli ont connu. En gros, soit tu passes pour un immonde copieur des anglo-saxons, soit tu fais n’importe quoi …

Et les Métal Urbain n’ont pas échappé à la règle. Groupe clivant, c’est le moins qu’on puisse dire, et un des rares de par ici à cette époque, à être cité très loin de ses terres. Des exemples : le célébrissime Dj et animateur de radio John Peel s’est démené pour les faire connaître dans la très perfide Albion. Le premier single de Métal Urbain « Panik », fut la première référence du label anglais Rough Trade (avec comme figure de proue punk les Irlandais de Stiff Little Fingers, une myriade de 45T à la fin des années 70, et plus tard des cadors des ventes comme les Smiths ou Arcade Fire …). Et un fan intarissable d’éloges, le producteur bruitiste Steve Albini (Pixies, Nirvana, PJ Harvey, Stooges, Page et Plant, rien que ça …). Et des quasi jumeaux sonores nommés Bérurier Noir (quasi, on y reviendra si j’y pense …).
Le concept de Métal Urbain, c’est qu’il n’y en a pas. Des potes de lycée qui suivent l’actu musicale montent un groupe. Sans section rythmique. Pas un souci, ils aiment bien Suicide, et une boîte à rythmes pourrie suffira. Et comme ils aiment aussi les Stooges et ces groupes de morveux arrogants qui pullulent Outre-Manche dans le sillage des Sex Pistols, ils vont pas donner dans le disco ou le prog.
Dans ce domaine, tout est à inventer en France. Hormis Little Bob au Havre et le poète bab Higelin reconverti dans le rock à guitares (« BBH 75 »), c’est la misère. Métal Urbain sera électronique (la boîte à rythmes), électrique (une guitare saturée), et agressif (les textes d’Éric Débris). Métal Urbain est aussi parisien et ce sera aussi son problème. Dans cette scène microscopique mais bouillonnante, les amitiés se font et se défont, et parmi tous ces gens qui s’appliquent à copier les punks anglais à la sauce parigote, les mouvements et aller-retours d’un groupe à l’autre se multiplient. Métal Urbain en fera les frais, voyant partir son guitariste Rikki Darling pour rejoindre l’Asphalt Jungle de Patrick Eudeline. Débris n’utilisera pas de circonlocutions absconses pour dire tout le mal qu’il pense de son « rival », ainsi que de Philippe Manoeuvre qui avait descendu les premiers enregistrements et concerts du groupe. Le poétique « Crève salope » leur est dit-on dédié.

Bon, même si on a John Peel dans sa manche et Rough Trade derrière, ça suffit pas pour devenir une star intergalactique. Les Métal Urbain sont trop … trop tout, en fait pour faire un consensus quelconque autour de leur nom. Ultraradicaux par leurs propos, ultra-sauvages par leur son (on parle là d’une époque qui ne connaissait ni les gangsta rappers ni Rammstein ou autres crétins gueulards sur gros riffs hardos), et ultra amateurs (ils ne sont pas comme Jam, Pistols ou Clash signés par des majors).
Résultat : la liste des gens ayant joué dans Métal Urbain est plus longue que la liste de leurs parutions discographiques. La formation « royale » (on ne rit pas) du groupe enregistrera en tout et pour tout trois singles avant de disparaître dans les projets plus ou moins parallèles (Metal Boys, Doctor Mix and the Remix), des tentatives avortées de carrière solo, et guère plus convaincantes de reformation (Métal Urbain, c’est son ADN, est tout sauf bankable, y’a pas un financier pour risquer une pépette sur leur nom …).
Les trois 45T sont parmi ces œuvres sans intérêt mais rigoureusement indispensables qui émaillent la grande chanson française. Peut-être pas du niveau de l’insurpassable « Fier de ne rien faire » des Olivensteins, mais pas loin … « Panik » est quasiment un classique, avec son rythme punk’n’roll et ses synthés dissonants, « Crève salope » ne fait pas exactement dans la dentelle musicale et verbale, et « Hystérie connective » est le meilleur des trois avec son manifeste sonore (synthés et grosses guitares) et sa mélodie (si, si, …). Mais pour moi, le titre qui surnage du lot est une face B (celle de « Panik »), elle s’appelle « Lady Coca Cola » et derrière ses synthés anxiogènes et sa voix déclamée reprend un thème identique à celui du « In every dream home a heartache » de Roxy Music (le type amoureux de sa poupée gonflable).
Ah ouais, je vous ai pas dit, « Les hommes morts … » est une compile, sortie en vinyle au début des années 80 (après la disparition du groupe donc), et rééditée en Cd il y a une quinzaine d’années. Aux trois singles originaux, elle rajoute quelques titres destinés à un album jamais paru, ou d’autres dispatchés sur diverses compilations étiquetées grosso modo punk. En fait le seul disque « officiel » paraîtra lors d’une reformation dans les années 2000 sous le délicat intitulé « J’irai chier dans ton vomi », ce qui montre bien que les Métal Urbain n’ont pas vraiment évolué, ou ont refusé d’évoluer …

Et le rapport avec Bérurier Noir ? Filiation évidente au niveau sonore (les Bérus ne s’en sont jamais cachés, et reprenaient parfois un de leurs titres en concert), avec la boîte à rythmes et les guitares-tronçonneuses. Ensuite, la philosophie des projets est totalement différente. Métal Urbain n’a jamais eu la moindre once d’approche festive. Et surtout, Métal Urbain est aux antipodes de l’approche que pour faire simple on qualifiera de politique des textes. Métal Urbain c’est le no future complet, rien à foutre de rien, alors que les Bérus ont une approche bordélique certes, mais issue des milieux anarchisants, qui dénonce mais propose. Les Bérus, on n’ira pas jusqu’à dire que c’est un mode de vie, mais ils s’adressent à un public de parias, de rejetés, d’exclus (volontaires ou pas) …
Métal Urbain, c’est un peu la vie et la musique version Hara-Kiri (le mag de Choron des années 70, je dis ça pour les vieillards de mon âge). C’est souvent très con, très en dessous de la ceinture, mais ça fait rigoler cinq minutes … Que demande le peuple ?


JJ CALE - SPECIAL EDITION (1984)

Le Roi Fainéant ...

Celui-là, il a failli finir sous le dégradant intitulé « Poubelle direct » … si j’avais pas peur de me faire lyncher par mes millions de lecteurs.
Whaaaat ???  Une compilation de JJ Cale à la poubelle ?
Ben oui, mais pour les bonnes raisons. Je m’explique. « Special Edition » est paru simultanément en vinyle, K7 et Cd en 1984. Le support Cd étant apparu en 1982. Remarque, le premier Cd plus ou moins rock paru était d’ABBA, et la première vente conséquente le « Love Over Gold » de Dire Straits, dont tous les vendeurs de matos avaient un exemplaire et te faisaient écouter la pureté du son de « Private Investigations », titre fortement inspiré, c’est le moins que l’on puisse dire, par JJ Cale.
Même jeune, JJ Cale était vieux ...
Un cadre de chez Phonogram a dû avoir la lumineuse idée de s’engouffrer dans la même brèche avec une compilation du grincheux troubadour américain. Vite faite, mal faite, mais fallait battre le fer pendant qu’il était brûlant … très mauvaise idée et très mauvaise rondelle au final. Parce que Cale tient beaucoup plus du bouseux rustique (quoi que, on en reparlera) que du type obnubilé par le high tech. Ce qui ne l’a pas empêché d’avoir un son et une approche reconnaissables entre mille, et surtout d’avoir une production qui a évolué (pas toujours en bien, on y reviendra aussi) au fil du temps.
Cette compilation est faite sans aucun respect de la chronologie. On part de « Cocaïne » (1976) pour finir par « Crazy Mama » (1972), en poussant jusqu’au début des 80’s. N’importe quoi … Pire, comme il était de coutume d’affirmer péremptoirement que le support Cd était d’un meilleur rendu sonore que le vinyle (ce qui est très discutable, surtout à cette époque-là), Mr et Mme Phonogram ont aligné les titres sans les égaliser, alors évidemment on fait cohabiter des trucs enregistrés sur du matériel de fortune (avec une dynamique faible) avec les bandes master des studios multipistes californiens (avec une dynamique beaucoup plus puissante). La juxtaposition est forcément calamiteuse, et le rendu sonore se fait au détriment des titres les plus rustiques … évidemment les meilleurs. Encore heureux que dans la précipitation et l’appât du gain, ils aient pas repiqué directement les vinyles, comme ça s’est fait parfois … On regrettera également qu’en tout et pour tout, on n’ait que quarante minutes de musique, alors qu’il y avait matière à meubler qualitativement …
Jusqu'au serre-tête qu'il s'est fait piquer par Knopfler ...
Ceci posé, il n’y a pas d’oubli tragique. Les titres qui ont assis la légende de JJ Cale sont là. Ils sont issus essentiellement des deux premiers albums, « Naturally » et « Really », quand tout à coup le monde ébahi (enfin quelques zozos plutôt rares, Cale vendait que dalle) découvraient dans un business dominé par des Gibson raccordées à un ampli Marshall tous potards sur onze, un péquenaud déclamant d’une voix endormie sur un rythme incitant à la sieste des machins peinant à dépasser les deux minutes… Ecouter ces « Magnolia » (peut-être sa plus belle), « After midnight », « Call me the breeze », « Crazy Mama » en a traumatisé quelques-uns au-delà du raisonnable. Knopfler bien sûr, dont toute la carrière repose sur un plagiat honteux de Chet Atkins et JJ Cale. Les rudes soudards de Lynyrd Skynyrd dont « Call me the breeze » deviendra un cheval de bataille live. Et God lui-même, qui relancera une carrière qui avait tendance à se noyer dans le cognac en reprenant « Cocaïne » après « After midnight » (avait-il seulement saisi qu’il s’agissait d’une chanson anti-drogue, lui l’héroïnomane forcené) et en profitera pour rajouter quelques zéros à son compte en banque.
Le compte en banque, Cale devait même pas en avoir. Il vivait dans un mobil home cabossé au milieu du désert dans l’Oklahoma, passait ses journées à gratouiller en laissant tourner les magnétos, refusait les interviews, les shows télé et les tournées, envoyait bouler les représentants de sa maison de disques et sortait une rondelle tous les trois ans. On a longtemps cru que tout était jeté sur bande en une seule prise, en compagnie de son éternel complice, le producteur Audie Ashworth. Jusqu’à ce que des décennies plus tard, Cale ayant entrepris de faire quelque chose qui ressemble à une carrière « normale » révèle que ces fameux titres laidback (le nom inventé pour son style) étaient en fait des collages de dizaines de prises issues de maquettes enregistrées dans sa caravane en bute à un groupe électrogène préhistorique et récalcitrant. En gros, Cale utilisait la même façon de faire de la musique quarante ans plus tôt que, au hasard Daft Punk …
Christine Lakeland et un fan de son mari qui se prend pour Dieu ...
Cale aurait pu faire un parcours sans faute tant l’hypothèse de départ était parfaite et qu’il s’y est tenu scrupuleusement pendant quelques albums (les trois premiers, le troisième étant un peu en panne de bonnes chansons tout de même). Et puis, genre Ancien Testament, il céda à la Tentation. Lui, l’ermite dont la seule compagne était une vieille moto de cross, rencontra sa muse, Christine Lakeland. Et n’en déplaise à Marlène-aux-grosses-fesses Schiappa, elle a joué le rôle qu’on peut attendre d’une femme quand elle s’occupe de la musique de son mec, elle l’a rendue toute moche, confirmant un vieil axiome rédigé par toutes ces Yoko Ono, Linda Eastman, Kathleen Brennan, … au détriment de leurs époux … fin de la parenthèse myso.
Certes, Lakeland a dû faire ouvrir un compte en banque à son mari, mais elle s’est mêlée de sa musique, co-signant des titres, apparaissant partout sur les crédits, chantant même en duo avec lui (« Don’t cry sister »). Alors on pourra toujours dire que Cale était cuit, n’avait plus rien à dire, aurait bégayé son truc, il n’empêche que c’est pas avec sa dulcinée présente voire omniprésente qu’il a livré son meilleur. Il s’est même laissé aller à quelques sottises comme le rhythm’n’blues funky de pacotille « Lies » qui ferai passer Earth Wind & Fire pour des génies. Ou l’imitation de Dire Straits avec « City girls » que Knopfler pompera pour en faire « Walk of life », hit intergalactique, Cale testant à l’occasion et à ses dépens l’histoire de l’arroseur arrosé …
En résumé, fuyez cette rondelle, et dégottez-vous – au moins – une bonne compile du feignant en chef du binaire. Laquelle ? Eh oh, démerdez-vous … je vais faire la sieste …

Du même sur ce blog :

JOHNNY CASH - AT HIS MIGHTY BEST Vol. 1 (1991)

MIB ...
Johnny Cash … Le Man In Black original… Une carrière longue comme un jour sans amphétamines, et pour celui qui aura passé l’essentiel de sa vie à se comporter comme un redneck pur jus, une reconnaissance sur le final comme un type sommet de coolitude … étrange perception d’un gars qui pourtant n’aura guère perdu de temps à essayer de brouiller les cartes. Cash, c’est (forcément) du direct, sans trop de fioritures.

Cette compile light, premier volet d’un triptyque consacré à ses années Sun Records (58 à 64), est loin d’être cruciale, même si elle recouvre une de ses périodes (avec la dernière sous l’égide de Rick Rubin) où pas grand-chose n’est à jeter. Les compilateurs se sont pas foulés, vingt titres pour un peu plus de quarante minutes, loin de toute considération chronologique, livret squelettique … Parue au début des années 90, quand L’Homme en Noir (et le reste de l’écurie Sun), étaient totalement out, ringards ultimes. On en était aux types en pantacourts qui faisaient du grunge (Nirvana et ses suiveurs), une bouillasse affublée du terme de fusion (les Red Hot Machin, les Rage Against Bidule), ou à l’opposé avec des zozos en survêt orange à capuche qui poussaient des disques accompagnés de montagnes d’ordinateurs … Sun Records était un label ayant cessé toute activité depuis plus de vingt ans, élément d’un puzzle qui à coups de rachats, de reventes, de fusions d’entreprises, allait contribuer à mettre en place le monde merveilleux de la World Company musicale que l’on connaît. La FNAC, qui en plus de vendre des Cds en fabriquait, distribuait sous licence des choses dont pas grand monde voulait, le fonds de catalogue Sun entre autres … A l’époque et hormis Presley (la grosse machine RCA sortait du disque du King à la pelle) quasiment le seul moyen d’avoir sur une rondelle argentée des titres des « pionniers ».
Johnny Cash aux débuts donc. Musicalement, le plus blanc de tous (même Carl Perkins se laissait parfois tenter par des arrangements jazzy ou bluesy). Aussi le moins « and roll » du lot. Cash venait de la country roots et ne perdait pas une occasion de revenir vers son idiome d’origine. Un peu à part au milieu des gloires de Sun. A côté des bigleux (Perkins, Orbison), du grassouillet (Presley), du cinglé (Jerry Lee Lewis), Cash, lui, c’était le Dur. Austère (très vite tout fringué de noir), toujours la mine renfrognée, sa voix traînante de baryton, et son immuable rythme country ralenti et feignasse …

Il a suffi d’un seul titre (« I walk the line ») pour faire de Cash un type qui comptait, et d’un seul autre (« Folsom prison blues ») pour asseoir sa légende. Les deux sont présents ici (ce premier volet de la compile est d’assez loin le meilleur des trois). « I walk … » tout le monde connaît, le morceau qui a défini pour l’éternité le Johnny Cash style. « Folsom prison blues » a fait de Cash le gourou chantant de tous les rednecks qui jouent au dur. A cause d’une phrase : « I shot a man in Reno just for watch him die » (écoutez les acclamations qui la ponctuent sur ses live carcéraux des 60’s). Une phrase prise pour argent comptant, alors que même si Cash n’a jamais eu la réputation d’un type qui se laissait marcher sur les pieds, il semble à peu prés acquis que c’est de la pure fiction.
Cette réputation de type à la redresse, Cash saura l’entretenir et elle ne le quittera plus (son public le plus fidèle, ses « frères », ce sont les taulards Blancs).
Même s’il saura plus tard en jouer, ses débuts ne peuvent pas vraiment être affublés du sticker « explicit lyrics ». Cash fait comme tous les autres, essaye de trouver sa voie originale, son style. Il se cherche. Avant de tourner la page du rock’n’roll lorsqu’il signera chez Columbia, il s’y laisse parfois aller dans ses débuts (« Rock Island line » est un pur et strict rockabilly, « Get rhythm » un bon petit rock’n’roll. Mais on le sent plus naturellement à son aise dans la country. Et là que ce soit ses propres compos (assez rares, Cash n’est pas vraiment un auteur prolixe) ou sur ses nombreuses reprises, sa touche personnelle se remarque assez vite. Tiens, un exemple, allez écouter la scie « I forgot to remember to forget » et comparez sa version à celle du King, Cash tient la route … Il revisite même assez bien les « classiques » du répertoire, notamment ceux de Hank Williams, le premier chanteur de country « moderne » si tant est que les deux mots puissent être accolés. « You win again » ou « Cold cold heart » par Cash valent le détour …

Une compile quand même un peu beaucoup surannée, assez loin d’un vrai Best of, jamais rééditée. On trouve facilement beaucoup plus exhaustif, mieux documenté, avec un meilleur son dans la multitude qui sont dédiées à cette période-là du bonhomme …


Du même sur ce blog :


THE LOVIN' SPOONFUL - THE ULTIMATE COLLECTION (1992)

A la louche ...
Bon, le Lovin’ Spoonful, y’a pas de quoi écrire une encyclopédie sur eux. Balancer leur nom à un dîner en ville va faire s’écarquiller les yeux des convives … What ? Le Lovin’ quoi ?
Faut reconnaître qu’ils n’ont eu que leur quart d’heure warholien de gloire dans les sixties. Enfin, leurs trois-quarts d’heure, ils ont eu trois hits certifiés. Et leur leader John B. Sebastian doit pas avoir de soucis de fin de mois, tant ces trois titres ont été repris et, allez savoir pourquoi, utilisés à maintes reprises dans des spots de pub.
C’est sur une de ces pubs télé que j’avais entendu un titre. Je crois bien que c’était « Summer in the city » pour une marque de jeans, mais depuis le temps, je suis plus sûr …
Toujours est-il que les types du label Flarenasch, boutiquiers de série Z spécialisés dans l’euro-dance très bas de gamme, et dans l’achat de licences pas chères pour sortir des compiles bas de gamme comme celle-ci, ont mis dans les bacs cette « Ultimate collection ». Visuel minable, fautes d’orthographe, livret recopiant des articles de presse anglo-saxonne, son plus que limite (j’irais pas jusqu’à affirmer qu’ils ont repiqué sur les vinyles, mais c’est sûr qu’ils ont pas remastérisé …). Coup de bol, parce qu’avec ce genre d’épiciers sonores tu peux te retrouver avec un tracliksting de morceaux inconnus sous un intitulé ronflant, les trois hits y sont.

« Do you believe in magic ? », « Daydream » et « Summer in the city », au milieu de plus d’une vingtaine d’autres que pour  être charitable on qualifiera de quelconques… Le Lovin’ Spoonful, c’était à partir du milieu des années 60 un de ces groupes américains qui aurait voulu être les Beatles par chez eux. On a donc en moins de trois minutes des mélodies, des chœurs à plusieurs voix, tout le tralala pop … Particularités des Lovin’ Spoonful : un compositeur quasi exclusif, le déjà cité Sebastian, pas de reprises (en tout cas sur cette compile), et une base sonore typiqueemnt américaine (country, folk, rock). Et jamais de mélange de ces genres. En fait, et dans le meilleur des cas, les Lovin’ Spoonful étaient de piètres ersatz des Byrds.
Même si John B. Sebastian est un bon songwriter (on n’écrit pas trois gros hits par hasard), c’est pas vraiment l’imagination au pouvoir. L’essentiel se traîne, donne une pop cotonneuse archi-prévisible dans son écriture et ses arrangements, et vocalement c’est loin d’être renversant, tant en voix lead (Sebastian) que dans les harmonies vocales. Il est même curieux de voir l’abîme qui existe entre leurs trois titres phares et le reste de leur production …
Le groupe, qui tire pourtant son nom d’une bribe de phrase dans un titre de Mississppi John Hurt, n’a semble t-il jamais touché au blues, a sorti une poignée d’albums dont une paire seraient paraît-il fréquentables (mais au vu de cette compile, j’ai quelques doutes, même si dans sa seconde partie – elle est chronologique – elle s’améliore un peu), avant que Sebastian s’en aille tenter l’aventure solo. Une paire ont continué un temps, sorti quelques titres assez calamiteux avant de sagement mettre la clef sous la porte. Sebastian de son côté n’a plus retrouvé le chemin des hits parades, et il fait même partie de ces complets oubliés de l’Histoire qui ont joué au festival de Woodstock.
Les hits du Lovin’ Spoonful sont de grands classiques de la reprise pour ceux qui veulent lancer (Mama Cass Elliott en solo après la débandade des Mamas & Papas avec « Daydream ») leur carrière ou effectuer un énième come-back (le plombier Joe Cocker avec « Summer in the city »).

Le genre d’objet à réserver aux maniaques des séries B de pop américaine tendance sixties. Si tant est que cette rondelle ait été rééditée, ce qui ne semble pas être le cas …