Encore un !
Ben oui, encore un bon disque de Dylan en 2009, à
presque 70 ans … Ils sont où, artistiquement, ceux de sa génération ? Soit
morts, soit claquemurés dans leurs luxueuses villas et comptant leurs dollars,
soit sortant des galettes qu’on écoute poliment une fois en se souvenant du bon
vieux temps et plus jamais ensuite (pourquoi vous toussez, Mick et
Keith ?)…
Le vieux phénix, qu’on donnait pour mort après un
soi-disant accident de moto dans les sixties, revenu de tout, et surtout de
longues litanies de disques anodins durant des décennies, avec juste de temps à
autre un « Blood on the tracks », un « Infidels », un
« Oh mercy », pour sauver ce qui pouvait l’être d’une légende bien
cabossée et engluée dans du rock en roue libre, FM, chrétien (ou les trois à la
fois), un Neverending Tour, avec Petty (bof), le Dead (beurk), tout seul
(re-bof) …
Même si ce coup-ci, Dylan semble en pilotage
automatique, répétant à quelques variantes près la formule qui lui réussit si
bien depuis une dizaine d’années. En gros, Dylan qui a tout d’un vieillard
(l’âge, l’usure physique due à des années d’excès et son Neverending Tour, et
cette inspiration qui en faisait le plus important auteur américain des sixties
qui maintenant s’en est allée), fait de la musique de vieux pour les vieux. A
base de blues, de folk, de country, et avec une voix sépulcrale, tout dans les
graves et le rauque, supportable, voire adéquate en studio, ignoble en public …
Les variantes, donc. Une voix encore plus cabossée,
quelque part entre Beefheart, Waits et Dr. John. Encore plus éraillée, encore
plus attachante.
L’accordéon de David Hidalgo (Lobos). Même si c’est
pas le style d’Yvette Horner, ce soufflet à bretelles omniprésent finit par
gonfler grave au fil des plages.
Les « emprunts ». Déjà signalés par les
érudits sur ses précédentes livraisons. Dylan « sample » de vieux
trucs blues, country, folk, … Ici c’est (trop ?) flagrant sur « My
wife’s home town » repiqué sur le « I just want to make love with
you » de Willie Dixon popularisé par Muddy Waters.
Alors oui, pour moi « Together through life »
est un peu en dessous des précédents de cette décennie. Dylan n’avance plus, il
fait du sur-place. Mais il continue d’essayer de tutoyer ses sommets, dans une
espèce de come-back crépusculaire, flamboyant et inespéré.
Du même sur ce blog :
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The
Freewheelin' Bob Dylan
Subterranean Homesick Blues
The Basement Tapes
Slow Train Coming
Oh Mercy
Time Out Of Mind
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Time Out Of Mind
Avec sa moustache et son chapeau noir, on dirait Don Diego de la Vega échappé de sa maison de retraite ! (pardon, Bob...)
RépondreSupprimerSi toi aussi tu commences à te moquer des grabataires ...
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