Pied au plancher ...
« Age of Pamparius », 1er titre
du Cd, débute par une intro pianotée, une guitare zigzagante, des synthés à la
« Baba O’Riley » des Who ; puis arrive un riff colossal et c’est
parti pour un shot ininterrompu d’une quinzaine de morceaux de punk-glam-metal
… Les Turbonegro sont Norvégiens, et comme une multitude de groupes
farouchement électriques scandinaves, ne font pas vraiment dans la dentelle.
Ils découlent d’une longue litanie de furieux venant abreuver leur rock très
heavy aux sources du rock’n’roll originel, comme en leur temps Hanoi Rocks ou
leurs quasi-contemporains Hellacopters et Hives, parmi tant d’autres.
Les Turbonegro sont aussi gays que Freddie Mercury
et Elton John réunis et le clament haut et fort, surtout fort d’ailleurs. Il
suffit de jeter un œil sur le tracklisting, qui avec des intitulés aussi
délicats et poétiques que « Rendezvous with anus », « Don’t say
motherfucker, motherfucker », « Rock against ass »,
« Monkey on your back », … pour voir que l’on se situe tout de même
assez loin des Village People. Et manière de pousser le bouchon de la
provocation assez loin, la pochette du disque représente paraît-il le logo d’un
groupuscule armé d’extrême gauche américain. Sans doute les Turbonegro
cherchaient-ils l’interdiction sur les terres de Lady Gaga, Justin Timberlake,
Springsteen et Paris Hilton …
Ce qui est sûr et finalement le plus important,
c’est que ça dépote grave … Des choses comme « Selfdestructo bust »
feront peur par leur radicalité à tous les fans de Green Day et c’est tant
mieux. D’autres raviront les fans de Motorhead (le single « Prince of the
rodeo » avec son intro de batterie calquée sur celle du
« Overkill » de la bande à Lemmy) et c’est encore mieux.
« Humiliation Street » (ces titres !) est à peu près le seul mid-tempo
du disque et fonctionne comme un hymne, « Get it on » (rien à voir
avec T-Rex, quoique …) est colossal et laisse à supposer que Jack White a dû
écouter ce disque avant de mettre en place son White Stripes sound …
Les Turbonegro se distinguent du commun des groupes
de hard bourrin (tout à fond et la tête dans le guidon) qui encombrent le genre
par leurs titres assez courts (pas de démonstration virtuose, night in the ruts
comme diraient Aerosmith), le chant assez distancié, posé et quelque peu
méprisant, et un guitariste lead (l’outrageusement maquillé et peroxydé
Euroboy) qui semble incapable de jouer rythmique et est donc perpétuellement en
train d’exécuter des solos … Ajouter à cela une recherche constante de la
mélodie, du couplet qui accroche et du refrain qui tue, une finesse dans les
arrangements (des pianos, des congas, de discrets synthés, … ) et on se
retrouve avec super disque de vrai rock tout-terrain, ce qui était quand même
assez peu courant à l’époque (1998).
On achève ce Cd avec une bonne pipe (« Good
head »), rien de tel pour tailler la route et il est proposé dans
certaines éditions deux bonus, une version live de « Prince of the
rodeo », quelque peu monolithique, bruyante, braillarde et bâclée, et une
reprise de « Suffragette City » quelconque (démo ?
maquette ?), mais qui éclaire définitivement sur le « Apocalypse
dudes » du titre du Cd, référence à une chanson de Mott the Hoople écrite
par un certain David Bowie, et démontre de façon indiscutable que les
Turbonegro sont un groupe talentueux et de bon goût …
Ils peuvent bien forniquer avec des grizzlis si ça leur chante, j'en ai rien à carrer!
RépondreSupprimerLeur zique illumine mon dimanche matin!!