BUDDY HOLLY - BUDDY HOLLY (1958)


Disque "solo"

C’est allé tellement vite le concernant (Holly est mort un an et demi après ses premiers succès), et l’essentiel des galettes sur le marché étant des compilations, que par facilité (surtout commerciale ?), on a oublié maintenant que Buddy Holly faisait paraître des disques sous deux noms différents, en solo et avec les Crickets. Subtilité des contrats de l’époque, et qui ne change rien, c’étaient les mêmes personnes (les Crickets et l’auteur-producteur Norman Petty) que l’on retrouvait derrière lui sur tous les disques.

Ce « Buddy Holly » est le troisième et dernier disque publié par Buddy Holly. On pourrait même dire le second, tant celui d’avant « That’ll be the day » n’est déjà qu’une compilation de ses premières séances d’enregistrement, séances qui ne comprennent pas, hormis le morceau-titre, aucun de ses titres d’anthologie. Ici, par contre, ça se bouscule (« Peggy Sue », « Everyday », « Valley of tears », « Words of love », « Rave on », il faudrait à peu près tous les citer).

Buddy Holly & The Crickets
Buddy Holly est un des rares de cette époque-là à ne pas faire du rock’n’roll. Ou plus exactement pas que du rock’n’roll. C’est LE mélodiste des années 50.  Et ce n’est pas un hasard si le Lennon des débuts s’efforcera de lui ressembler, physiquement (la photo de la pochette, non, non, ce n’est pas Lennon au tout début des années 60) et baptisera son groupe d’abord les Silver Beetles en hommage aux Crickets. L’influence de Holly sur cette musique que l’on appellera pop est considérable. Celle se son producteur, auteur ou co-auteur Norman Petty reste plus ambiguë. On a longtemps cru qu’il était l’homme de l’ombre, celui sans qui Buddy Holly n’aurait pas été grand-chose. La tendance maintenant, au vu d’archives et de témoignages des rares rescapés de l’époque, serait plutôt d’en faire une sorte de Colonel Parker, plus intriguant que talentueux, uniquement crédité sur les morceaux de Holly grâce à des conditions « toutes particulières »  du contrat qui les liait. La vérité doit se situer entre les deux, Petty ayant quand même prouvé avant ou après sa collaboration avec Buddy Holly que c’était un musicien doué, et pas un simple escroc …

Ce « Buddy Holly » démontre deux choses que tout le monde devrait savoir, mais une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal … La première, c’est qu’on ne touche pas à un titre chanté par Little Richard sans prendre le risque de se couvrir de ridicule (« Ready Teddy » ici). La seconde, c’est que Holly alignait en 1958 des chansons époustouflantes à une cadence infernale, les cinq titres bonus ajoutés aux douze originaux sont rien moins que « That’s my desire », « Think it over », « Fools paradise », « Well all right » et « Take your time ».

Bon, évidemment, aujourd’hui que sont disponibles des légions de compilations bien foutues et même une intégrale de 6 Cds contenant à peu près tout le matériel enregistré par le natif de Lubbock, ce Cd pas  souvent et pas toujours réédité dans des conditions optimales, fait un peu figure de parent pauvre dans la discographie de Buddy Holly. Il n’en est pas moins excellent …

Du même sur ce blog :
The Very Best Of Buddy Holly & The Crickets


5 commentaires:

  1. Prochaine étape : l'homme de Néandertal tape sur des bambous et c'est numéro 1...
    Alors qu'il y a un "Landcruising" ou un "Timeless" enfouis sous une épaisse couche de poussière qui ne demandent qu'à se lover dans tes délicates écoutilles...

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  2. Ou alors, le geek technoïde fait des solos de disquettes et c'est pas numéro un ... Voilà comment on est récompensé, tu as l'occasion d'écouter pour une fois dans ta vie des bons morceaux, et tu t'en rends même pas compte ... Ingrat !!!

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  3. Johnny Cash, Buddy Holly...

    hum...

    Leadbelly ensuite ?

    (j'adore Carl Craig, mais je ne peux pas te laisser dire des trucs pareils Red, Buddy Holly, c'est la classe internationale, c'est génial.)

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  4. On reproche aux technoïdes de ne pas savoir jouer d'un instrument mais est-ce qu'on reproche à ces gars-là de ne pas savoir programmer une boite à rythmes ? Non. Quelle injustice !
    Bon, c'est bon, j'dis plus rien... :)

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  5. Mais je leur reproche rien aux joueurs de disquettes ... on m'a bien élevé, je me moque pas des infirmes ...

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