La consécration
Plus anglais et plus grandes gueules qu’eux, difficile de
trouver mieux. Tellement ancrés dans le patrimoine musical de l’île qu’ils sont
vite devenus une caricature, d’eux-mêmes d’abord, et du rock à guitares de la
seconde moitié des années 90 ensuite.
Oasis, la chose des frères Gallagher. Enfin, surtout de
l’aîné, Noel, roadie-guitare des peu inspirés Inspiral Carpets, lui-même
guitariste moyen, gras et lourd, mais habile compositeur, qui, quand il aura
bien vu et compris ce qui agite le rock’n’roll circus, montera son propre
groupe. Avec son cadet, Liam, encore plus tête brûlée que lui, mais grand
chanteur, et quelques faire-valoir interchangeables.
Vous êtes sûr que vous en faites un peu trop, les gars ? |
Ayant parfaitement compris que faire parler de soi, c’est
au moins aussi bien que de sortir de bons disques, les Gallagher vont pousser
le bouchon de la communication plutôt
loin. Avant même d’écouter leurs disques, on savait qu’ils étaient de
Manchester, supporters hooliganesques de
Manchester City, prolos et fiers de l’être, électeurs du Parti Travailliste. Toute
une esthétique savamment entretenue qui en fera le prototype des lads (en gros
les mauvais garçons) provinciaux. Les Gallagher sont ambitieux, ils veulent
faire d’Oasis le plus « grand » groupe du monde, et ils y arriveront.
En s’inspirant de choses qui ont déjà fait leurs preuves, les Beatles de 66-67 et
les Stones de 68-69.
Après une première livraison époustouflante au succès phénoménal (« Definitely
maybe »), une guerre médiatique Blur – Oasis savamment (?) entretenue par
les frères Gallagher, la pression sur le groupe était énorme. « … Morning
glory » était un des disques les plus attendus (au tournant) des années
90.
Le résultat sera à la hauteur de toutes les espérances.
Deux énormes hits (« Roll with it », « Wonderwall »),
pratiquement tout le reste au même niveau (juste 2 ou 3 titres plus faibles).
Avec ce Cd, les Oasis avaient tout pour devenir les maîtres du rock mondial. La
suite n’a malheureusement que peu souvent à voir avec la musique : de la
cocaïne à la tonne, des disputes et des bagarres fratricides, l’incapacité à
faire leur « boulot » (combien de concerts annulés rien qu’en France,
avant la débandade finale ?), tout cela allait entraîner un lent mais sûr
déclin. Aggravé par des concessions stupides à leur formule de départ, Noel
voudra chanter quelques titres (il chante comme une casserole), et Liam
composera ce qu’il croit dur comme fer être de bons titres (de grosses daubes
en fait). Ils auraient dû s’en tenir à ce qui a fait leur succès.
En 1995, avec « … Morning glory », les Oasis
étaient tout en haut, intouchables de talent au-dessus de la mêlée. Dès le
disque suivant, le déclin artistique commencerait. La messe était dite …
Des mêmes sur ce blog :
« Oasis, selon moi, c’est le symbole de la stagnation. Je ne comprends pas. Cela me rendrait triste d’écrire des chansons qui l’ont déjà été par d’autres personnes avant moi… Pour moi, la chanson c’est évolutif, nouveau, tourné vers le futur. Pas ce que représente Oasis. » (Björk Gudmundsdòttir)
RépondreSupprimerOasis n'ont jamais prétendu faire quelque chose d'avant-gardiste. Ce sont des revivalistes, voire des passéistes ...
RépondreSupprimerIls ont un point commun avec Bjork, c'est la stupidité de leurs déclarations. Celle-ci est pas mal, dénoncer la stagnation quand elle-même est devenue un modèle de régression ...
C'est juste (ta dernière phrase. Mais quand elle a fait cette déclaration elle était encore au "top"). Et puis Noel (ou Liam, je confond) a collaboré ensuite avec des artistes "tournés vers le futur" comme Goldie et les Chemical Brothers.
SupprimerAvoir été anglais et prolo en 1995, maybe. Pour les autres, qu'est ce que ça pouvait être casse-couille Oasis et leur tubes de pub. Ce qui faisait de la "britpop" un truc absulument imbuvable. Fallait se tourner vers Bristol à la même époque pour entendre de la musique qui sentait pas l'antiquaire, fallait des filles et des immigrés. Blur a finit par très largement gagner la guerre, comme il se doit. C'est cons-là après avoir été devenu vraiment hasbeens se sont séparé à Rock en Seine l'année où j'y étais tiens, la veille du jour où je suis allé voir Faith No More qui bien sûr, ne se sont pas génés pour ironiser dessus (et tacler gentiment au passage The Horrors qui jouaient le même jour "Eh, j'ai vu Joy Division tout à l'heure, c'est pas mal").
RépondreSupprimerOasis Oasis oh, mais qu'est ce qu'elle boit doudou dis-donc ?
Traiter dans la même phrase Oasis de hasbeen (je suis d'accord), et avouer qu'on était à Rock en Seine pour voir Faith No More qui avaient commencé dix ans avant Oasis, et se sont reformés juste pour la thune, y'a là-dedans une logique qui m'échappe ...
SupprimerLa scène de Bristol originale ? J'écoutais Lee Perry, ses grosses basses et ses dubs au ralenti depuis des siècles, j'ai rien trouvé d'original à Massive Attack, Tricky ou Portishead, même s'ils ont fait de bons disques qui sentaient la naphtaline ...
Peut-être mais entre Lee Perry et Portishead/Massive Attack, il n'y a rien eu alors qu'entre les années 60 et Oasis, y'en aura eu, des Oasis... Le point est donc accordé à N°6.
SupprimerRien entre Lee Perry et Portishead ??? Bonne vanne, je vois qu'on a affaire à un spécialiste ...
SupprimerKing Tubby, Augustus Pablo, LK Johnson, Revolutionaries, les versions dub des disques de marley, burning spear, les remix dub des clash, stranglers, ... mad professor, qui a remixé dub un disque entier de massive attack, il était né la veille ?
Jeu, set et match pour moi ...
Aucun rapport justement. Les reformations de groupe c'est peut-être pour le pognon, mais c'est aussi parce qu'on leur demande. Perso ayant découvert la disco du groupe avec 10 ans de retard, c'était génial de pouvoir les voir en live, surtout qu'ils assuraient, qu'ils faisaient plaisir à voir, se faisaient manifestement plaisir eux-même, n'ayant pas perdu l'humour et la dérison qui les a toujours caractérisé. Et puis ils ont fait la tournée des Festivals et basta, c'était vraiment un truc pour les fans, c'est pas comme si Patton est en manque de projet, de reconnaissance ou d'actualité. Et puis si ça peut-mettre du beurre dans les épinards des autres musicos, c'est du tout bon. Vu la qualité des concerts donnés, y a vraiment rien à dire. Je ne suis absolument pas contre les reformations, c'est au cas par cas. Quand Grandaddy se reforme pour les Festivals d'été, vu ce qu'ils ont du gagner il y a dix ans (et depuis), qui va les blamer ? Faut juger sur pièce quoi.
SupprimerOasis, c'était un groupe devenu hasbeen dès le débuts des années 00, alors en 2008, je te raconte pas.
Réduire tout le trip-hop au dub de Lee Perry, c'est un peu beaucoup de la grosse mauvaise foi, tu ne crois pas ?
Lee Perry et ceux que tu cites c'est du dub pur, dub qui n'est qu'un des éléments de Massive et Portishead, auquel il faut ajouter soul, hip-hop, électronique voire jazz.
SupprimerCoupe Davis for me donc...
De la mauvaise foi, moi ? Ah bon ... Et toi, pas du tout. Si un groupe te plaît c'est génial qu'ils se reforment, sinon faut voir ...
SupprimerCeux que je cite du dub pur ?? Marley, B Spear ou les Revolutionaries de Sly & Robbie je croyais que c'était du reggae, et je savais pas que les stranglers ou les clash c'était du dub ... Il me semblait aussi que tous les gars de la scène de Bristol avaient commencé avec des sound systems, qui est une invention typiquement jamaïcaine, horace andy chez Massive, il était polonais ? ... à la base ils viennent tous de la culture dancehall, après ils ont appris à jouer des disquettes ...
A défaut de gagner la Coupe des Champions, les Marseillais se rabattent sur le tennis ?
Pfffff... Dub, reggae, dancehall, c'est la même salade... Enfin, au niveau du nombre de groupes et de couverture médiatique, on ne me lèvera pas de l'idée qu'il y a eu dans l'Histoire plus d'Oasis que de Massive Attack...
SupprimerNon, faut pas voir. Par exemple, j'adore les Pixies, mais je ne suis pas sûr que j'aimerai les voir aujourd'hui sur scène. Soundgarden était un grand groupe, mais je ne sais pas si j'aurai envie de revoir leur reformations sur scène vu ce qu'est devenu Cornell ces dernières années. Donc, non, aucune mauvaise foi. Et puis comme je l'ai dit, il y a des modèles de dignité aussi, comme Alice in Chains, qui de fait ne s'était jamais "séparé", Jerry Cantrell était resté l'architecte de la formation, et faut voir comment ils ont abordé la sortie d'un nouvel album et l'arrivé d'un nouveau chanteur, dans le genre digne et pas putassier, on peu difficilement faire mieux. Les reformations ne sont pas un mal en soi, sauf quand c'est juste du gros business. Il puis il y a des reformations dignes qui m'int super enthousiasmé, comme Kyuss (sous le nom Kyuss Lives car sans Josh Homme) qui virent en eau de boudin, et c'est triste.
RépondreSupprimerSur Massive Attack, évidemment que c'était une mixture inédite jusque là, faut être sourd ou d'une gigantesque mauvaise foi pour ne pas s'en rendre compte. Les éléments existaient, mais ce qu'en a fait Massive n'existait pas. Des Oasis il y en a eu des pelletés pendant 30 ans jusqu'à ce que les frères Gallager débarquent. Et puis de toute façon, Suède et Blur étaient bien plus intéressant.
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