LOUIS ARMSTRONG - LOUIS AND THE GOOD BOOK (1958)


Et Dieu dans tout çà ?

Parce qu’on a tendance à l’oublier, Il est à la base de tout. Enfin, du rock’n’roll au moins. Que ce soit dans le blues, la country, le folk, on le retrouve dans un paquet de titres antédiluviens. Et sans parler de la soul ... ils ou elles ont toutes commencé dans les églises … La source d’inspiration, la quête de rédemption, toutes ces choses…
Même si à un moment, y’a eu comme un bug … Robert Johnson au Crossroad, « Helter Skelter » et Manson,  « Sympathy for the Devil » et Altamont, Black Sabbath et le satanisme de pacotille, et tout ce qui a suivi…
Tout ça pour dire que plus encore que les gonzesses et les bagnoles, c’est la religion qui a été au cœur de la musique plus ou moins populaire depuis cent ans … Tout ça aussi pour meubler, parce que Louis Armstrong et son jazz à trompette, j’y entrave que dalle … Mais lui aussi a touché au « sacré » …
Quand un populaire trompettiste de jazz s’attaque au chant religieux, cela donne le forcément biblique « Louis and the Good Book » (le « good book », c’est l’Ancien Testament). Soutenu par une (superbe) chorale, rajoutant quelques touches de trompette, Armstrong a visiblement pris grand plaisir à poser sa voix si particulière sur cet enregistrement, à la bonne humeur et à la ferveur communicatives… euh, non, pas communicative la ferveur, faut pas déconner non plus …
Bien sûr, il est vivement conseillé d’apprécier a priori ce que l’on nommait autrefois avec une forte connotation raciste le « negro spiritual » pour profiter pleinement de ce Cd exclusivement consacré au genre.
A noter une copieuse section bonus (par rapport au vinyle original) d’une piètre qualité sonore et musicalement inférieure également (2 sermons putain de pénibles à la fin) mais qui ravira les amateurs d’Armstrong et du genre.
Voilà voilà … j’ai lu je sais plus où que si on doit avoir qu’un seul disque de spirituals, c’est celui-là. Ça tombe bien, je compte m’arrêter là …



2 commentaires:

  1. "Tout ça pour dire que plus encore que les gonzesses et les bagnoles, c’est la religion qui a été au cœur de la musique plus ou moins populaire depuis cent ans"

    Puis-je permettre de nuancer cette (pertinente) analyse ? Ce qui est au coeur du blues, du rock et de ce qui s'en suit, c'est : comment concilier mon amour pour la Bible, les gonzesses et ma bagnole ? C'est les trois ! Puisque la première me dit que c'est pêcher, et que moi je dis que ça me fait quand même un bien fou, mais qu'après j'ai mauvaise conscience...

    Et finalement, la révolution s'est faite quand on a mélangé les deux, le sacré et le diabolique, comme Brother Ray (mais shut, ceci fera l'objet d'une prochaine chronique Déblocno'...).

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  2. Oui, oui, Luc, c'est les trois, mais le pivot, l'articulation des trois, c'est Dieu, la foi, le mysticisme, la religion, ...
    Beaucoup plus chez les Noirs d'ailleurs, toujours tiraillés entre Bien et Mal : al green, little richard ont fini curés, tous les anciens dans la soul venaient du gospel, des gens comme marvin gaye ou prince sont hantés par le péché et la rédemption et c'étaient deux terrifiants coureurs de jupons.
    Chez les blancs (à part dylan et ses suiveurs-disciples comme nick cave, assez "noirs" dans leur réflexion), c'est pas du tiraillement, c'est l'opposition ying et yang (presence of the lord et cocaïne de clapton, la vie privée d'hank williams et ses disques de sermons par exemple), ou affrontement direct (god de lennon), on laisse moins la place au questionnement, à la culpabilité au sens étymologique du terme ...
    Putain que c'est chiant ce que j'ai écrit ...

    Pour Ray Charles, les grands esprits etc ... ici, ça va être incessamment sous peu, peut-être même avant ...

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