Celui-ci, je l’avais acheté il y a très longtemps
par correspondance. Une photo format timbre-poste au 1/10ème, un
descriptif genre « compilation avec Otis Redding, Eddie Floyd, Booker T,
… ». La bonne affaire, pour s’initier à la soul via un des plus grands
labels du genre …
Déception au déballage, il s’agit de « rare
& unreleased tracks », et comme c’était à peu près aussi simple pour
retourner un Cd que pour un parkinsonien de gagner un tournoi de mikado, je
l’ai gardée cette compil …
Qui n’est pas un mauvais disque, mais certainement
pas non plus un disque pour « débutants » dans la soul. Un Cd pour
complétiste maniaque plutôt. D’ailleurs, c’est pas seulement de la soul au sens
strict, puisqu’on y trouve le rythm’n’blues d’Albert King ou Rufus Thomas, ou
les plutôt doo-wop Astors. Cette compilation a été réalisée par un certain
Roger Armstrong (employé chez Stax ?) qui a remonté des archives des
bandes inédites, des alternate takes, des enregistrements live des artistes
maisons …
Belle affiche (dans tous les sens du terme) pour les revues Stax |
Exemple : les deux titres d’Otis Redding,
l’inédit à l’époque « Cupid », et une version alternative de
« I’ve got dreams to remember » ne font pas partie des
« classiques » de son répertoire. Il y a bien « Dock of the
bay », mais sous la forme d’une version instrumentale, certes par Booker
T. & The MG’s, ce qui n’est pas rien, mais ça ne vaut pas la version
chantée par Otis …
Mais Stax étant une « usine » à faire de
la soul, et les mêmes « recettes » étant toujours appliquées quels
que soient les artistes, il y a de quoi passer quelques bons moments et éventuellement
découvrir des gens que l’Histoire a
relégués au second plan, mais qui auraient mérité la tête d’affiche (Bobby
Marchan et William Bell sont deux grands chanteurs).
Il y a même deux titres exceptionnels, une version
atomique live de « Knock on wood » d’Eddie Floyd, nettement mieux que
« Aussi dur que du bois », son adaptation par Jojo Hallyday. Et
surtout, une tornade vocale nommée Ruby Johnson, décrite une fois n’est pas
coutume sans exagération par les notes du livret comme la Janis Joplin du label
Stax, et dont le titre présent (« When my love comes down ») plane
très haut au-dessus de tous les autres.
A noter qu’aussi étrange et improbable que puisse
paraître ce disque, une dizaine d’autres du même genre ont suivi, qu’on peut
(ou qu’on pouvait) se procurer séparément ou réunis dans un coffret …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire