Cette notule pédagogique s’adresse à tous ceux dont les
conduits auditifs ont été sérieusement malmenés par une écoute prolongée de choses
aussi insignifiantes que la country, le blues, la pop, le rock, le trash-doom
metal, le drum’n’glitch ou autres sonorités bruyantes affligeantes …
Pour ceux dont la morne existence a été rythmée
( ? ) par du jazz, du classique, du prog-rock, Christophe Obispo ou Pascal
Maé, … une prophylaxie éradicante de type vangoghien reste malheureusement la
seule solution connue à ce jour.
Bienvenue donc pour une introduction aux merveilles
chaloupées et ensoleillées du reggae…
C’est la première qui a mis la Jamaïque sur la carte
du monde musical. Bande sonore d’un nanar de série B de Perry Henzel,
(« The harder they come »,
« Tout, tout de suite » en France) version caraïbe des films
US de blackploitation, relatant les tribulations d’un paysan jamaïcain
confronté au milieu gangstérisé de la production musicale locale. Jimmy Cliff y
tient le rôle principal d’une manière assez comique (voire tragique),
démontrant que pour faire une carrière d’acteur, l’Actor’s Studio peut s’avérer
utile.
Cette compilation est parue en 1972, qui est aussi la fin
de l’âge de l’or du reggae. La révélation l’année suivante de la comète Marley
signée par un label à vocation internationale, Island de Chris Blackwell,
Jamaïcain exilé en Angleterre, marquera la fin de la créativité musicale inouïe
locale, le formatage (de qualité, certes, mais formatage quand même) devenant
dès lors de mise…
On voit sur cette B.O. toute l’évolution, qui
s’effectuait alors à une vitesse prodigieuse, menant du rocksteady et du ska de
la fin des 60’s, au reggae tel qu’il a été popularisé par la suite…
Sur les douze morceaux (deux sont en deux versions,
« You can get it if you really want » et « The harder they
come ») neuf font partie du patrimoine incontournable du reggae, dans
cette compilation où surtout Jimmy Cliff est à l’honneur (la moitié des titres).
Toots & The Maytals |
« You can’t get if you really want » est
un reggae de Cliff de facture très pop, sous influence américaine du genre,
avec durant le pont, l’apparition d’une section de cuivres très Stax. C’est en
poursuivant dans cette voie-là que Jimmy Cliff obtiendra de gros succès
populaires, délaissant au passage la qualité artistique de ses débuts.
« Draw your breaks » (comprendre brakes
(freins), les Jamaïcains entretenant de curieux rapports avec l’anglais, tant
parlé qu’écrit …) est un des classiques du reggae, par l’oublié 3ème couteau
Scotty. Ce morceau contient une mélodie et une phrase récurrentes (« Stop
that train », le train représentant le progrès, la civilisation occidentale,
Babylone, …) que l’on retrouvera dans des centaines d’enregistrements par la
suite.
« Rivers of Babylon », par les Melodians
(et non les Melodions comme écrit sur le livret et la jaquette du Cd), est lui
aussi très connu … dans la version Boney M. Evidemment, la version originale,
beaucoup plus lente, est mille fois fois supérieure à la scie disco… Ce titre
représente un des sommets d’un genre à part entière, celui du groupe vocal
(généralement un trio) dans le reggae. Tous ces groupes vocaux sont fortement
influencés par la musique noire américaine avec comme noms qui reviennent le
plus souvent dans leurs références, les Drifters et les Impressions de Curtis
Mayfield.
The Melodians |
Avec « Many rivers to cross », coup de
bol, vous récupérez sur une compilation de reggae une ballade soul définitive,
l’égale des « It’s a man man’s world » ou « When a man loves a
woman ». Un classique indémodable.
« Sweet and dandy » des Maytals , est
typique du rocksteady, combinant un phrasé lent sur un rythme rapide issu du rock américain fifties. Les Maytals ont
pour leader Toots Hibbert, qui deviendra un des quatre ou cinq plus grands noms
du reggae dans les 70’s (Toots & The Maytals).
« The harder they come », à nouveau Jimmy
Cliff, avec un reggae toujours agrémenté d’une mélodie pop. Un des titres dont
raffoleront les punks anglais (Joe Strummer & The Mescaleros), ou
américains (Rancid), qui le reprendront. A noter une reprise risible par Eddy
Mitchell (« Le maître du monde »), que Schmoll est allé enregistrer
au milieu des 70’s à Memphis ( ? )…
Autre merveille d’un groupe vocal oublié, le
« Johnny too bad » des Slickers. Repris lui aussi par les anciens
punks reconvertis gothique-synthés Lors of the New Church (Cd « Is nothing
sacred ? ») qui avaient « oublié » de créditer les vrais
auteurs, s’appropriant sans vergogne la paternité du titre …
Desmond Dekker |
« Shanty town », sur un rythme rocksteady,
a fait de son interprète Desmond Dekker l’archétype du « rude boy »,
le stéréotype du rasta dur-à-cuire (cf le titre du film des Clash)…
« Pressure drop » est un autre titre des
Maytals, un des plus connus du reggae en général, lui aussi énormément repris
(Clash bien sûr, mais aussi Robert Palmer, Izzy Stradlin, Specials, …).
Il fallait sur cette compilation un titre pas
terrible, c’est Jimmy Cliff qui s’y colle avec l’anecdotique morceau influencé
par la soul « Sitting in limbo » …
Bon, vous avez à portée de conduit auditif la
meilleure compilation reggae en un Cd. Avant d’aller plus loin dans
l’apprentissage, il est conseillé de se laisser pousser les dreadlocks, les
ongles du pouce et de l’index, se munir de quelques barrettes (non, non, pas
pour se coiffer), de papier fin (non, non, pas pour prendre des notes)… Vous
serez dès lors prêts pour appréhender le plus grand groupe reggae de tous les
temps, Sting & The Police … euh non, pardon, Bob Marley & The Wailers…
"une prophylaxie éradicante de type vangoghien "... 'tain, tu t'es surpassé là! Ou alors en effet tu te coiffes pas avec les barrettes! Çà m'a donc donné envie de réécouter les Lords
RépondreSupprimer"J'ai emmené ma copine à un concert de reggae."
RépondreSupprimer"Et c'était comment ?"
"Ben comme du reggae, formidable pendant un quart d'heure puis chiant pendant une heure et demie."
"T'es con pourquoi t'es resté ?"
"Ben pour ma copine."
"Eh ben... Faudra que tu me la présente."
"Après ce qui s'est passé après le concert ça va être difficile."
"Ben comme du reggae, formidable pendant un quart d'heure puis chiant pendant une heure et demie."
SupprimerDéjà dite ! Mais tellement vraie :)
J'en écoute du reggae... Y'en a quelques grammes chez "Nightmares On Machin" et sur le premier Death In Vegas...
Quoique, un quart d'heure ça fait un peu beaucoup... Allez, on va dire 5 minutes...
SupprimerC'est ça, et ils se moquent ... alors qu'il y en a un qui écoute Rush et l'autre Mégamort ...
SupprimerJ'avais aussi la classique : "Quelle est la première chose qu'un rasta dit quand il arrête de fumer ? Réponse : C'est quoi cette musique de merde ?"
SupprimerLa seule fois où j'ai vraiment écouté pas mal de reggae, c'est quand je faisais tourner GTA IV sur mon ordi, y a dedans une radio reggae qui passait du bon son. Mais le jeu à fini par bugger. Chier, pas eu le temps de le finir... Du coup j'écoute plus jamais de reggae.
Mythe errant, Chie-raque, Sarkande et Hollozy aussi ils ont fondé un groupe : Méga-dette...
SupprimerBen quoi, t'aimes pas la bande au désormais bedonnant Mustaine ? Pourquoi les rockers grossissent à l'approche ou dépassé la cinquantaine ? Font du sport pourtant...
C'est ça, number six moque-toi, et continue de sortir des vannes ( ? ) sur le reggae et enthousiasme-toi pour des skeuds de concertos de perceuse et solos de tronçonneuses ...
SupprimerY'a pas besoin d'avoir cinquante piges pour grossir ... regarde Elvis.
Ah d'accord tu sais pas qui est Elvis ?
Whoua l'aut' eh. J'ai qu'un seul album de Throbbing Gristle chez moi d'abord ! Mais merci de me rappeler que je devrais bien me mettre à explorer Einturzende Neubaten.
SupprimerBon, ben après vérif, il a fallu vérifier, j'écoute pas cette ... euh musique (?) tous les jours, moi, j'ai DEUX Throbbing Chose et un Einsturzende Machin, nananère ...
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