PAUL WELLER - WAKE UP THE NATION (2010)


 That's great entertainment

Paul Weller, pour l’éternité, restera le leader des Jam, colossal groupe de la vague 1977. Après une demi-douzaine de disques cruciaux, il va saborder son band au succès énorme chez lui en Angleterre, et poursuivre sa carrière entre groupes douteux  (le piètre Style Council) et disques solo hétérogènes, tout en restant à chacune de ses livraisons discographiques un habitué du Top Ten anglais. Toujours prêt au geste militant et politique (il a été dans les 80’s l’un des fondateurs du Red Wedge regroupant les artistes anti-Thatcher), c’est pas vraiment une surprise de voir son dernier-né s’intituler « Wake up the Nation ». Plus surprenant est la présence au générique de ce Cd de Bruce Foxton, bassiste des Jam (dont des cohortes de fans attendent la reformation qui n’aura certainement jamais lieu, Weller est « untouchable » sur ce sujet), et plus surprenant encore, celle de Kevin Shields guitariste expérimental des fanstabuleux My Bloody Valentine de « Loveless ».
Ce « Wake up the Nation » sonne mod …erne, Weller ne ressasse pas les plans qui ont fait sa fortune. Il prend des risques, innove, surprend, et à partir des toujours mêmes bases (des chansons, c’est quand même bien là l’essentiel, la soul des 60’s, les Who et les Kinks, …) livre une collection de très courts titres (16 en 40 minutes) résolument ancrés dans les années 2010. Weller a toujours su composer, et avec le temps est devenu un grand chanteur, à la technique éprouvée et rodée par des milliers de concerts …
Alors il y a du rock (le morceau-titre qui fait penser aux Who des débuts, « Find the torch … » toujours l’axe Who-Kinks, « Fast car / Slow traffic » très Elvis Costello 70’s avec des cascades de piano à la Mike Garson période « Alladin Sane », « 7 & 3 … » comme une version punk de « Back in the saddle » d’Aerosmith, « Up the damage » qui semble reprendre les choses là où les Jam les avaient laissées avec « The gift », …). Il y a aussi des titres influencés par la musique noire américaine des 60’s (« No tears to cry » northern-soul Tamla, le rhythm’n’blues de « Grasp & still connect », « Aim high » soul aux relents funky, …). Aussi quelques bizarreries (des courts titres instrumentaux, « Peace of a dream » comme du Peter Gabriel 80’s, ou le dernier titre « Two fat ladies » avec ses gros riffs de guitare qui raviront les amateurs de Green Day ou Offspring, si admirateurs de ceux-là il reste et surtout s’ils ont l’idée d’écouter ce disque, ce dont je doute …). Et puis, tant qu’à faire, Weller a glissé au milieu de ce Cd un morceau renversant, « Trees », qui est son « Good vibrations » avec ses changements de rythmes et de mélodies incessants et qui contient matière à faire dix excellentes chansons avec toutes les trouvailles qu’il contient.
Logiquement, ce disque, d’après les connaisseurs un de ses meilleurs en solo, va se ramasser en France et cartonner en Angleterre. La routine, quoi …







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