BLOOMFIELD, KOOPER, STILLS - SUPER SESSION (1968)


Session ...
Un disque bien de son temps, la seconde moitié des 60’s aux USA …

1968 pour être précis, et des « pointures » qui se réunissent, jamment … Sur des trames bluesy inspirées par l’air du temps (psychédélisme et démonstration instrumentale). On n’a pas affaire à n’importe qui dans cette « Super Session ». Celui qui a monté l’affaire, c’est Michael Bloomfield, guitariste remarqué dans le Paul Butterfield Blues Band, leader de son Electric Flag, et sessionman chez Dylan sur « Highway 61 Revisited », en compagnie d’Al Kooper, ex Blues Project, fondateur de Blood Sweat & Tears et manieur de Hammond …
Une rythmique et une section de cuivres sont embauchées, l’armoire à pharmacie visitée, et rendez-vous au studio où on laisse tourner les magnétos … De cette séance sortiront les cinq premiers titres, « Albert’s shuffle », bluesy et cuivré, « Stop », « Man’s temptation », morceau le plus pop du lot avec Bloomfield au chant, « Really », jam bluesy classique, et « His holy modal Majesty », autre instrumental daté et pénible comme un mauvais morceau du Grateful Dead …
Et puis Bloomfield tombe malade, abandonne momentanément le projet, et Kooper fait appel à Stephen Stills (en rupture de Buffalo Springfield et en passe de se pacser avec les deux boulets Crosby et Nash). « It takes a lot … » reprise au Dylan de « Highway 61 » est portée ainsi par la voix et la guitare reconnaissables de Stills. Stills également dans le coup pour la pièce centrale du disque, le morceau de bravoure « Season of the Witch », jam plus ou moins improvisée pendant plus de dix minutes  … Un bon titre certes, mais qui ne fait pas oublier la version originale beaucoup plus épurée et mélodique de Donovan … « You don’t love me », ses effets stéréo « spatiaux » qui filent la migraine et le « Harvey’s tune » jazzy écrit par le bassiste Harvey Brooks sont quelque peu anecdotiques.
Cette « Super Session » est caractéristique de ces rencontres au sommet entre virtuoses … On peut trouver des similitudes avec des choses comme le Blind Faith de Clapton et Winwood en Angleterre, ou les réunions de pointures du blues comme le Super Super Blues Band regroupant Howlin’ Wolf, Muddy Waters et Bo Diddley …
Jams plus ou moins informelles, longues démonstrations instrumentales. Le tout en laissant de côté les fondamentaux du blues, la concision et la simplicité. Certes Bloomfield, Kooper, Stills et leurs complices sont de grands instrumentistes (mais à cette époque-là on en trouvait d’aussi bons sur chaque coin de 33 Tours) qui s’écoutent jouer sans trop se soucier du résultat final. Un disque réussi et intéressant, mais très daté et qui selon moi vieillit assez mal…





4 commentaires:

  1. Qu'est ce que j'ai pu l'écouter celui-là ! Comme tous les Bloomfield/Kooper, que je m'évertuais à collectionner. Mais effectivement, il a assez mal vieilli... au contraire des enregistrements live, au Fillmore, ou le "Live adventures of..." très ancrés dans le son des 60's, mais bruts, sans les bidouillages psychédéliques alors en vogue.

    RépondreSupprimer
  2. Tout le problème des disques fait par des camés pour des camés ... Dans l'"euphorie" du psychédélisme, tout passait ...
    Aujourd'hui, à part Hendrix, qu'est-ce qu'il reste vraiment d'écoutable de cette époque-là, enfin, si on est pas particulièrement fan des solos de 20 minutes ? Qui a envie de se fader une jam de demi-heure de l'airplane ou du dead, ou les solos de batterie de baker dans cream ?
    Musique pour archéologues ... mais faut pas les oublier les vieux fossiles, les djeuns valent pas mieux le plus souvent ...

    RépondreSupprimer
  3. Disques de camés pour les camés... que devrait-on dire pour le jazz ?! Chet Baker reste écoutable, heureusement ! Mais concernant la pop, le phénomène a surtout touché les groupes de San Francisco pour acid-test et projection vidéo... Ceux qui étaient ancrés dans le blues bien roots, qui tiennent encore le coup, non ? Sur le second d'Hendrix, y'a quand même quelques trucs qui ne passent plus très bien... Et j'avoue que je ne déteste pas planer avec le Dead et les solos de batterie... tout autant que la rugosité d'un Dr Feelgood ou d'un vieux Stones.

    Quant aux d'jeunes, je ne sais pas... Pour moi, un jeune chanteur, c'est un chanteur qui est toujours vivant.

    RépondreSupprimer
  4. Tu crois que le public jazz dans les fifties ou avant était un public de foncedés ? Pas sûr ... Par contre les zicos, effectivement, n'y allaient pas avec le dos de la cuillère si on peut dire ...
    Y'a que la pop ou le rock où le public prenait les mêmes drogues que les musiciens, j'imagine pas les bobos rive gauche du café de flore se fixer à l'héro ...

    RépondreSupprimer