Pour pas accabler, on va dire que c’est la faute à la
pression. Ou une erreur de parcours. Parce que là, genre baudruche qui se
dégonfle, il a fait fort le Parker (ouais, Parker, de son prénom Kevin, c’est
Tame Impala à lui à peu prés tout seul). Même si le web est plein de gens qui
le trouvent génial ce « Currents ». Bon, faut pas déconner …
Tame Imapla 2015 (Parker au milieu en bas) |
De quoi donc il retourne t-il ? En gros, le Parker
s’était vu qualifier sur la foi d’un premier disque
(« Innerspeaker ») sympathique et surtout d’un second plus consistant
(« Lonerism ») de génie du moment, tendance absorption de cinq
décennies de zizique de djeunes et déglutition à sa propre sauce. Genre le chef
de file du « renouveau » psychédélique version chansonnette azimutée.
Avec dans son sillage sa « famille », de son égérie Melody Prochet
(la française qui faisait une sorte de revival Daho sous le nom de Melody’s
Echo Chamber), à ses potes australiens de Pond,
et j’en passe… Perso, je trouvais tout ça assez sympathique, mais bon,
de là à crier au génie …
« Currents » est semble t-il un disque de
rupture, un disque de solitaire. Parker s’est même passé de David Fridman (au
vu de ce que ce dernier a commis avec les Vaccines, c’était peut-être une bonne
idée), leader des Flamings Lips et promu au rang de producteur, sorcier
bidouilleur de vieux synthés. Parker fait à peu près tout le boulot tout seul.
Bon point, ce « Curents » est cohérent, on peut pas le lui reprocher.
Une unité de son, d’ambiances, une direction et un choix musicaux clairement et
pleinement assumés. Mais alors le résultat …
Empilage de tonnes de synthés des années 80, voix à
l’hélium, morceaux broyés par un son où se combinent infra-basses et suraigus
qui encadrent des couches et des couches de synthés … Il faut quand même être
gonflé ou sacrément inconscient (voire les deux) pour en tirer un résultat
honorable. Aller jouer sur le même terrain que les new waveux de l’electro-pop
anglaise circa 82-85, personne de sensé et de bon goût ne s’y était encore
risqué. La misère d’Orchestral Manœuvres ou les premiers trucs chelous de
Depeche Mode en ligne de mire, fallait oser. Quand bien même le côté désuet de
ces choses-là peut leur conférer aujourd’hui une certaine patine amusante. Le
problème, ça n’a jamais été les synthés, mais toujours ceux qui en jouent. Même
si on pourrait dire la même chose des guitares, des basses, des binious et des
flûtes traversières …
De même, de même ... |
« Currents », alors qu’il me semble être un
disque tout ce qu’il y a de plus sérieux, du moins dans l’esprit de Parker, moi
il m’afflige au premier degré et me fait sourire au second, comme une blague
limite de potache. « Let it happen », la longue pièce montée
inaugurale, que le grand cric me croque si c’est pas totalement du Pet Shop
Boys (la voix à l’hélium en plus). Ce qui est pas une insulte, les Boys étant
tout de même de géniaux mélodistes, mais là, aujourd’hui, à quoi bon. Un disque
qui commence par un malentendu comme ça, c’est pas bon. Et rien ne s’arrange
par la suite. « Nangs », on dirait une balance du Floyd vers 72 quand
Rick Wright testait ses claviers, « The less I know », ça fait tellement
penser à Moroder et Chic qu’on dirait le dernier Daft Punk, la ballade surchargée
« Eventually » semble chasser sur les mêmes plates-bandes pompières qu’Arcade
Fire, « Disciples », on dirait du Lio (si si, je vous assure) des années
80 passé à la mauvaise vitesse, « Past life » et sa voix au vocoder réveille
le fantôme de Michou Jackson, « ‘cause I’m a man » a tout de la ballade
simplette qui finit par faire un hit … Perso, je trouve rien dans cette galette
pour relever un tant soi peu le niveau …
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