Careful with that axe, Eugene ...
En plus d’un nom houblonné, il a un prénom vieillot qui
fleure bon les écrivains des siècles passés, et un titre de disque très baudelairien.
Si l’on ajoute que le garçon est pote avec Alex Turner des Arctic Monkeys et
surtout Miles Kane dont il fut le guitariste du groupe de scène, on situe vite
le personnage. Un revivaliste, pour faire simple.
Même si McGuinness ne fait pas les choses simplement. Là
où la plupart s’arrêtent aux influences 60’s et 70’s, lui englobe également
toutes les décennies suivantes. Ce qui donne au disque ce curieux son, où se
superposent les « vieux » instruments, renforcés par toutes les
machines rythmiques plus récentes. Avec une prédisposition certaine pour des
sons de synthés très années 80 (Depeche Mode, Eurythmics, New Order, ce genre
…). Le genre d’accouplement un peu contre nature, susceptible d’aboutir à un
cassage de gueule carabiné.
Ce qui arrive quelques fois à ce brave Eugene, notamment
sur les deux derniers titres hyper-craignos, l’un (« Joshua »)
renvoyant à tous les François hexagonaux de sinistre mémoire (Feldman,
Frédéric, Valéry, Bayrou, …), et l’autre (« Japanese cars ») à
l’europop bas de gamme des années 80, genre les triomphateurs du Top 50 de Marc
Toesca, salut les p’tits clous et toute cette sorte de choses …
Quant au reste, faut voir … ce minot semble doué pour
l’écriture, composant des choses assez facilement mémorisables, à mon sens
desservies par une voix de tête très trafiquée qui risque d’en rebuter un
certain nombre. Au débit également de McGuinnes, des gimmicks un peu trop
téléphonés, plus proches de la copie sans vergogne que de la création ou la
re-création. On saurait pas que 2012 marque le quarantième anniversaire de la
parution de « Ziggy Stardust », des titres comme « Concrete
moon » ou « Invitation to the voyage » seraient là pour nous le
rappeler, tant ils empestent le glam du début des 70’s (ce qui n’est pas un
reproche, hein, mais ça vaut pas du T.Rex ou du Bowie millésimés). Procédant de
la même démarche, le pompage à la note près du « Pete Gunn Theme »
pour en faire la base de « Shotgun » relève à mon sens plus du
foutage de gueule – escroquerie que de la création … Un peu plus subtile est la
trame de « Videogame », mais faire une chanson qui fait immédiatement
penser à U2 et Simple Minds circa 87-88, est-ce aujourd’hui une bonne
idée ?
C’est finalement sur la poignée de titres sur lesquels
McGuinness donne vraiment l’impression de se lâcher que sa sauce prend le
mieux. Sur l’introductif « Harlequinade », titre qui résume le mieux
son assez déstabilisant patchwork sonore, sur l’amusant « Lion »
(twang guitar à la Shadows, ambiance d’instrumentaux surf-music, pour finalement
virer rockabilly électronique). Et surtout sur les deux sommets du disque
« Sugarplum », grand titre sur lequel il n’y a rien à dire, pour moi
très au-dessus de la mêlée, et « Thunderbolt » qui n’est pas sans
évoquer les meilleurs morceaux du Roxy Music des débuts, et ça aussi, chapeau,
y’en a pas beaucoup qui ont osé se frotter à l’originalité débridée de la
bande à Ferry et Eno …
Ce « Invitation … » est le second disque de
McGuinness. S’il passe pas bientôt à des choses plus « sérieuses » et
plus « conséquentes », il risque tout de même de lasser assez vite
son monde, le brave Eugene …
ZZZZZZzzzzzzzz.....
RépondreSupprimerFranchement, acheter des CD sortis 2012 pour écouter des trucs pareils.... T'as lu Rétromania ?;)
Euh, non ... c'est quoi Retromania ? Un bouquin, un mag ?
SupprimerUn bouquin, aux éditions (marseillaises) "Le mot et le reste"...
SupprimerSi c'est marseillais, j'en veux pas ....
SupprimerNoooon, je déconne, François ... mais j'en veux pas quand même ...
Le genre de bouquin qui aurait déjà pu être déjà écrit il y a 50 ans ...
Kesta, ta contre les François ? Tu veux t'battre, c'est ça ? Les François ont eu (Mitterrand, Fillon), ont (Hollande) ou auront peut-être (Bayrou) de grandes responsabilités dans la conduite des affaires du pays.
RépondreSupprimerY'avait aussi François Pignon ...
SupprimerEn 2012 il n'y a OBLIGATOIREMENT QUE des "revivalistes". C'est scientifiquement prouvé.
RépondreSupprimerY'a trente ans que je le dis ...
SupprimerT'as dû rater quelques épisodes...
SupprimerNon, c'est comme poubelle la vie, même si t'as pas regardé depuis 10 ans, t'arrive à suivre...
SupprimerLa musique, ça reste les douze mêmes notes pour tout le monde. Guetta est économe, il ne s'en sert que d'une...
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