THE BEATLES - FREE AS A BIRD (1995)

Kill 'em all ...
Ouais, flinguez-les tous, dans le tas y’aura forcément les bons … les responsables de cette mascarade sonore parue sous l’intitulé Beatles. Bon, soyons clair, j’en ai rien à foutre des Beatles. Z’ont suffisamment de fans béats all around the world pour trouver des armées d’avocats prêts à défendre ce « Free as a bird », ils peuvent se passer de moi...
Et à propos d’armées d’avocats, j’aimerais savoir combien ont été mobilisés, combien de tomes de contrats léonins ont été nécessaires avant que paraisse … cette chose.
Pensez, mettre sur le marché UN titre inédit des Beatles, le plus grand groupe du monde etc etc …  Faut choisir, après consultation de plusieurs mages et marabouts réputés, lecture dans de la tripaille de volaille, du sang de mouton et observation du vol des autruches l’instant propice. Le moment retenu sera donc avant les fêtes de Noël (le disque qui sent le sapin à mettre sous le sapin), au vague prétexte que tout, tout, tout sur les Beatles va être disponible (les très inutiles coffrets « Anthology » que même Laurent Voulzy a pas dû écouter plus d’une fois). Et là, miracle, Tata Yoyo Ono retrouve une K7 sur laquelle son mec, le totalement mort John Lennon, avait enregistré un soir de cuite ou de déprime une mélodie à deux balles sur un puissant concept philosophique (« Free as a bird », tu la sens la puissance, hein, tu la sens la puissance de la métaphore ?). La veuve noire du binoclard (elle est créditée nulle part sur le Cd 2 titres, qu’est-ce qu’ils ont du casquer pour que son blaze soit pas écrit en gros !) donne généreusement la K7 (combien vous l’avez raquée, EMI, ça doit faire cher le kilo de dioxyde de chrome) au label des Beatles. EMI en parle aux survivants (enfin, à leurs avocats), et ô miracle, tous ces gens qui se détestent assez furieusement décident que oui, juste pour la beauté du geste et celle de l’art, les trois non-morts vont ensemble (hum, vraiment ensemble ?) travailler cette ébauche foireuse du Dakota man pour en faire, 25 ans après la dissolution, un nouveau titre des Beatles.
McCartney, Starr, Lynne, Harrison : les quatre pas très fabuleux ...
Sir George Martin, le producteur historique des Quatre quand ils étaient dans le vent, ne peut malheureusement pas participer. Officiellement, parce qu’il est quasiment sourd. En fait, il a dû un peu écouter la version brute de « Free … » et taper en touche, parce que le soi-disant sourd passera plus tard des années à remixer les bandes des Beatles pour l’édition remastérisée de l’intégrale en 2009. On réquisitionne alors son second de l’époque, Geoff Emerick, ingé-son attitré des studios Abbey Road dans les sixties. Mais pour que la fête (ricanements) soit  complète, quelque gros cigare a la lumineuse idée de faire chapeauter l’opération par le énième cinquième Beatles, fan number one du quatuor, le sieur Jeff Lynne des absolutely pénibles ELO, producteur de trucs de vieux pour un public de vieux (les Traveling Wilburys) ayant à cette époque le vent du succès en poupe. Résultat des courses : « Free as a bird » sonne comme un titre d’ELO, certainement pas comme un titre des Beatles. Des rumeurs prétendent même que perdant tout sens de la mesure et de la réalité, le perfide Lynne aurait profité de l’occasion pour glisser sa voix dans les chœurs, assouvissant ce qui était pour lui l’ultime fantasme : faire partie des Beatles. Je sais pas si c’est vrai et si les trois autres s’en sont aperçu …
Faut dire qu’ils donnent l’impression de s’en foutre comme c’est pas permis, Macca, Ringo et Harrison. Quoi que ce dernier fasse l’effort de jouer une partie de slide point trop honteuse, quasiment concernée. Mais les deux autres, ils se hissent péniblement au niveau de la démo de Lennon, totalement en roue libre. Faut dire que le niveau affligeant de la base sur laquelle ils travaillent doit pas trop les motiver.
La version (l’aversion ?) du single comprend une autre merveille digne du niveau des années 90, un chant de Noël raclure de fonds de tiroir, enregistré à l’occasion pour un 45T à destination exclusive du fan-club il me semble bien (ça faisait partie des avantages du club des supporters des Fab Four dans les sixties, eux mais aussi plein d’autres étant coutumiers du (mé)fait à cette époque-là). Ce « Xmas time (is here again) » est basé sur une mélodie riche de bien trois notes, et les lyrics doivent contenir au moins quinze syllabes. Bon, c’était pour le fan-club en 1967, fallait pas non plus s’attendre à quelque chose du niveau de « Penny Lane »…

Remarquez, le fan-club de 1995 est pas plus exigeant. Y’a plein de gens qui l’ont trouvé très bien, ce disque à deux titres …

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The Beatles Again


5 commentaires:

  1. Pourquoi je connais cette chanson ? Où ai-je pu l'entendre avant aujourd'hui ? mystère...
    Tu crois que si les Beatles avaient continué (ok, cela nécessite pas mal de conditions...) leurs singles auraient ressemblé à ça en 1995 ? Ca sonne davantage Lennon, et Lynne, effectivement.

    PS : je suis de ceux qui considèrent The traveling wylburys vol.1 comme le meilleur disque de la décennie 90... C'est quand même miraculeux que des types pareils aient réussi à pondre des chansons aussi lumineuses. La production, bon...

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    1. Difficile de passer à côté de ce titre quand il est sorti ... même dans les JT, ils passaient en intégralité ce clip où étaient dissimilées une cinquantaine d'allusions à des titres des Beatles... Plan de promotion mondial ...
      Normal que ça sonne Lennon, c'est à partir de sa cassette piano-voix que ça a été fait ...

      Pour les Wilburys, j'irai pas jusque là (ah bon, tu as des disques aussi récents ? étonnant ...) ... mais c'est un vrai bon disque ... peut-être parce que totalement improvisé, fuck les avocats, les contrats, les majors et tout le reste ... on se réunit, on joue, on verra bien ...

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  2. Si je n'avais pas su avant d'écouter ce titre que c'était un titre des Beatles je ne l'aurais pas deviné je pense! J'aurais certainement cru qu'il s'agissait d'un de ces énièmes groupes débutant mais avec de gros moyens et ayant les influences des grands groupes (-)rock-(+)pop classique tels que... "The Beatles" bien-sûr. Il est vrai qu'on ressent au loin un peu de "A day in life", une pointe de "Baby's in black" mais jamais au grand jamais on aurait cru en une nouvelle création de si génial super grand groupe qu'ils furent à eux quatre et c'est là, je pense, que ce trouve l'explication de mon propos: The Beatles c'est ces Fab Fours réunient qui travaille ensemble un de leurs morceau (et peu importe qui en est à la genèse, du moment qu'il soit passer dans la nébuleuse de leur alchimie indissociable pour finalement en obtenir un titre en or). Quand on pense à leurs propres influences à eux et comment ils ont pu transformer des titres tels que "Twist and shout", "Long tall Sally" ou "Roll Over Beethoven"... à tel point qu'on à tous cru et pendant longtemps qu'il s'agissait de l'un de leur propre morceau... on est bien loin de ce pseudo-titre de ces néo-beatles!

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    1. Je parle ici surtout du titre "Real Love", ainsi que "Free as a bird" à qu'il manque résolument ce petit truc magique même s'il s'en approche mais de loin quand même :-)... par contre les clips vidéos sont magnifiques! Joe Plytka👍

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