DIZZEE RASCAL - BOY IN DA CORNER (2003)

Rap 2.0 ?

« Boy in da corner » a été considéré comme un disque important, voire majeur par les gens compétents en matière de rap. Soit. Du haut de mon incompétence, j’affirme que cette rondelle me gonfle …
Le rap, quand je suis de bonne humeur (si, si ça m’arrive), je supporte. Parfois même j’apprécie. Bon, le rap old school. Parce que moi aussi je suis de la old school. Même de la very old school. Pour les quelques-uns à qui les débuts de Dizzee Rascal auraient échappé, le minot a le profil type du rappeur, avec tous les malheureux clichés qui vont avec. L’enfance difficile, la petite délinquance et la rédemption par la musique, où il se fait remarquer encore tout ado en tant que Dj remixeur dans les soirées et les endroits pointus. Contrat avec XL Recordinds, (très gros label indépendant ayant signé ou distribuant Beck, Gorillaz, Moby, White Stripes, … plus tard Adele ou Vampire Weekend, …) et alors que le gamin n’a que 19 ans, parution de « Boy in da corner ».
Ou il pose, sitting on a corner, en survet bouffant et Nike rutilantes (comme quoi il a un goût de chiottes pour choisir ses fringues), et fait des mains sur sa tête un signe susceptible de rallier tous les fans d’Angus Young. Que ceux-ci passent leur chemin, ce disque n’est absolument pas pour eux …
Dizee on Dizzee. Mar Bolan faisait ça au début des 70's
D’entrée le son surprend. Tout le temps d’ailleurs. C’est d’une sécheresse brutale et lourde, une sorte d’épure rythmique balancée façon techno. Le Dizzee il rappe par-dessus. Avec son nez, d’une voix nasale qui contribue pas à flatter l’oreille. C’est pas de l’inouï total, un type comme au hasard Tricky savait parfois donner dans les très lourd martial. « Boy in da corner » donne dans le social, dans l’introspectif d’ado immature qui arrive pas à pécho de la meuf (« I luv U » t’es une gamine et t’entends ça, tu détales …), comme des thèmes de morceaux des Buzzcocks revus par le rap.
Le coup du disque à sa petite maman chérie sonne forcément cliché (tous ces bad boys ont toujours fait ça, à commencer par les plus asociaux genre 2Pac, ça leur donne peut-être bonne conscience …), et puis 4 lignes plus loin dans le livret arrive un « fuck you » pour tous les « haters & enemies », pfff, ça finit par être d’un ridicule, cette histoire…
Sinon, comme le gars est Anglais, il y a des trucs qui ressemblent à Queen (désolé, mec, mais comme tous ceux de ton île, t’as grandi avec Mercury et sa clique en heavy rotation partout et ça laisse des traces, même si ce doit être une comparaison honteuse pour toi) comme « Fix up look sharp » (l’énorme batterie de « We will rock you » a fait des petits), ou les relents opératiques de « Just a rascal », par ailleurs d’assez loin meilleur titre de la rondelle parce que très différent des autres …
Et on appelle ce sous-genre de rap le grime (désolé j’ai pas trouvé de jeux de mots con ou une contrepèterie à faire avec ça …)
Ah, et le Dizzee il a gagné le Mercury Prize (sorte de César de la musique chez les British) avec cette rondelle …
Et sinon … sinon rien, on passe au suivant et à l'année prochaine…



2 commentaires:

  1. Putain t'as trouvé que ça pour ton dernier postage ? Tu as le n° de ton directeur éditorial, ligne directe si possible ? Ah, c'est toi… Allez, bonne fin d'année, plein de bonnes choses…

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    1. Ah mais ça a du bon: quand tu monte le son, le chat va chier dehors (j'aime bien les allitérations), ça économise la litière...
      Bonne fin d'année à vous deux les amis

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