« Boy in da corner » a été considéré comme un disque
important, voire majeur par les gens compétents en matière de rap. Soit. Du
haut de mon incompétence, j’affirme que cette rondelle me gonfle …
Le rap, quand je suis de bonne humeur (si, si ça
m’arrive), je supporte. Parfois même j’apprécie. Bon, le rap old school. Parce
que moi aussi je suis de la old school. Même de la very old school. Pour les
quelques-uns à qui les débuts de Dizzee Rascal auraient échappé, le minot a le profil
type du rappeur, avec tous les malheureux clichés qui vont avec. L’enfance
difficile, la petite délinquance et la rédemption par la musique, où il se fait
remarquer encore tout ado en tant que Dj remixeur dans les soirées et les
endroits pointus. Contrat avec XL Recordinds, (très gros label indépendant
ayant signé ou distribuant Beck, Gorillaz, Moby, White Stripes, … plus tard
Adele ou Vampire Weekend, …) et alors que le gamin n’a que 19 ans, parution de
« Boy in da corner ».
Ou il pose, sitting on a corner, en survet bouffant
et Nike rutilantes (comme quoi il a un goût de chiottes pour choisir ses
fringues), et fait des mains sur sa tête un signe susceptible de rallier tous
les fans d’Angus Young. Que ceux-ci passent leur chemin, ce disque n’est
absolument pas pour eux …
Dizee on Dizzee. Mar Bolan faisait ça au début des 70's |
D’entrée le son surprend. Tout le temps d’ailleurs. C’est
d’une sécheresse brutale et lourde, une sorte d’épure rythmique balancée façon
techno. Le Dizzee il rappe par-dessus. Avec son nez, d’une voix nasale qui
contribue pas à flatter l’oreille. C’est pas de l’inouï total, un type comme au
hasard Tricky savait parfois donner dans les très lourd martial. « Boy in
da corner » donne dans le social, dans l’introspectif d’ado immature qui
arrive pas à pécho de la meuf (« I luv U » t’es une gamine et t’entends
ça, tu détales …), comme des thèmes de morceaux des Buzzcocks revus par le rap.
Le coup du disque à sa petite maman chérie sonne
forcément cliché (tous ces bad boys ont toujours fait ça, à commencer par les
plus asociaux genre 2Pac, ça leur donne peut-être bonne conscience …), et puis
4 lignes plus loin dans le livret arrive un « fuck you » pour tous
les « haters & enemies », pfff, ça finit par être d’un ridicule, cette
histoire…
Sinon, comme le gars est Anglais, il y a des trucs
qui ressemblent à Queen (désolé, mec, mais comme tous ceux de ton île, t’as
grandi avec Mercury et sa clique en heavy rotation partout et ça laisse des
traces, même si ce doit être une comparaison honteuse pour toi) comme « Fix
up look sharp » (l’énorme batterie de « We will rock you » a
fait des petits), ou les relents opératiques de « Just a rascal »,
par ailleurs d’assez loin meilleur titre de la rondelle parce que très différent
des autres …
Et on appelle ce sous-genre de rap le grime (désolé
j’ai pas trouvé de jeux de mots con ou une contrepèterie à faire avec ça …)
Ah, et le Dizzee il a gagné le Mercury Prize (sorte
de César de la musique chez les British) avec cette rondelle …
Et sinon … sinon rien, on passe au suivant et à l'année prochaine…
Putain t'as trouvé que ça pour ton dernier postage ? Tu as le n° de ton directeur éditorial, ligne directe si possible ? Ah, c'est toi… Allez, bonne fin d'année, plein de bonnes choses…
RépondreSupprimerAh mais ça a du bon: quand tu monte le son, le chat va chier dehors (j'aime bien les allitérations), ça économise la litière...
SupprimerBonne fin d'année à vous deux les amis