C’est vrai, quoi, qu’est-ce qu’il leur a pris sur ce
disque ? Parce que Police, c’était deux premiers disques de
reggae-punk-pop excellents voire plus, et un troisième « Zenyatta
Machin » un peu trop présomptueux, oh tout joli, tout plein de technique
tout çà, mais assez emmerdant …
The Police au paradis (fiscal) des studios Air ... |
Et là, on croyait qu’ils allaient arrêter les
bavures, rectifier le tir … tu parles … Ils se sont cassés enregistrer aux
studios Air de Montserrat. Officiellement, quand tu vas là, tu dis que c’est
pour le calme, décompresser, la haute technicité du studio, que sais-je encore
… En fait, t’y vas pour bronzer sur les plages de sable blanc et accessoirement
enregistrer un skeud, mais surtout pour que les recettes générées par ton
disque, elles soient pas imposées en Angleterre, et que quand t’as l’habitude
d’en vendre des millions, c’est ton banquier et ton avocat fiscaliste qui sont
contents. Les studios Air de Montserrat, c’est pour les riches zicos qui
veulent frauder le fisc, c’est tout …
Résultat, « Ghost in the machine » est le
plus mauvais disque de Police, et un mauvais disque tout court … Sting ( au
moins 80% des compos sont entièrement de lui dans Police) est un peu en panne
d’inspiration. Pas trop d’imagination non plus, il y a une sorte de vague
concept « sérieux » dans « Ghost … », en liaison avec la
bigbrotherisation, l’univers orwellien, … Faut dire que 1984 s’approche, ce
genre de thèmes deviennent récurrents dans le rock … Et puis, en fouinant dans
le studio, le trio est tombé sur plein de synthés. Et les synthés, en plus de
tout le mal qu’on pourrait en dire, c’est comme la guitare, la basse et la
batterie, ça s’apprend … Les trois ont appuyé un peu au hasard sur les touches,
y’en a un qui est tombé sur le programme « section de cuivres » et
ces corniauds n’ont rien trouvé de mieux que de foutre des faux cuivres sur
quasiment tous les titres. Le résultat au niveau des arrangements est
systématiquement assez calamiteux. La preuve, c’est que quand un cador des
claviers (Jean Roussel, sessionman peu connu mais très présent sur quantité de
disques) se pointe sur un morceau, ça a quand même une autre gueule et ça donne
le seul single de l’album, « Every little things … », accessoirement
son meilleur titre.
Police a toujours été un groupe mainstream. Qui a
ses débuts a collé à l’air du temps (de l’énergie « punk », de la
pop, du reggae). Quand paraît « Ghost … », les masques sont tombés
depuis longtemps. Police, hormis l’épisode initial avec Henri Padovani, n’a
rien à voir avec le punk. Un (excellent) batteur venu du jazz-rock progressif,
un vieux guitariste ayant commencé dans les sixties avec Zoot Money et une
énième mouture des Animals sans Burdon, et un instit défroqué à la basse, c’est
pas très dans l’esprit 77 … Le reggae, même en enregistrant dans les Caraïbes,
il est passé à la trappe, et la pop, là, elle est bas de gamme. Logiquement, le
seul titre vraiment à sauver, « One world », reggae mélodique speedé
avec arrangements tirant vers le dub, rappelle les titres de l’époque
« Outlandos … » - « Reggata … ».
Police 81 : fatigués et fatigants ... |
Le reste, noyé dans les simili-cuivres grotesques,
alterne morceaux insignifiants et rengaines bas de gamme. La palme du ridicule
revenant à « Too much information », sorte de salsa pour
paraplégiques tellement ça groove pas … Un titre (« Hungry for you »)
est chanté dans un français de contrebande qui te force à essayer de comprendre
quelque chose à ta propre langue dans la lignée du « Heroes » de
Bowie ou du « Song for Europe » de Roxy Music. Un autre,
« Demolition man », fera le bonheur ( ? ) de Grace Jones, grande
artiste rock comme chacun sait … Et pour en terminer avec ce piètre catalogue,
« Omegaman » sera quasiment recopié pour le disque suivant où il
s’appellera « Synchronicity Part II » …
Ce « Ghost … » signe de fait la fin de
Police, officiellement pour cause de « divergences artistiques », en
fait parce que Sting commence à prendre le melon et que ça gave Copeland et
Summers. Mais … quels sont ces cris d’orfraie que j’entends ? Police
aurait sorti un autre disque après celui-ci, et il s’appellerait
« Synchronicity » ? Oui, je sais, mais
« Synchronicity » n’a plus rien à voir avec le Police des débuts,
c’est encore plus que les précédents un disque solo de Sting … C’est con, s’il
l’avait paraître sous son nom, ça aurait été son meilleur … parce que la
carrière solo de Sting, je vous dis pas …
Non, ne nous dis pas, on a compris...
RépondreSupprimerIl a fait quelques bonnes chansons en solo Sting quand même. J'aimais bien dans ma période RTL2, avant de me mettre à écouter vraiment de la musique (je sais ça à l'ai condescendant mais en fait non, même pas. C'est juste que j'ai jamais vraiment rien réécouté depuis quoi).
RépondreSupprimerPasser de RTL2 à John Zorn, t'es sûr que t'as sauté quelques épisodes ?
SupprimerC'est sûr que Sting sait écrire des chansons, mais c'est tout mou, tout tristounet, tout vieillot, une visite au musée de cire du rythme perdu ...
Je considère mon vrai dépucelage musical avec le premier album de Fiona Apple. C'est là que tout à vraiment commencé. Avant, ça vient de mes parents, de ma soeur, de la radio.
SupprimerBen Sting c'est de l'adult-contemporary comme ils disent. T'imagine si on avait traduit la dénomination ? "Moi j'aime bien écouter de l'adulte-contemporain à la radio."
Ceci dit, Demolition Man par Grace Jones c'est bien.
RépondreSupprimerGrace Jones, j'aime bien le look (merci Goude) ... Mais ses disques, c'est tellement attaché à une époque peu glorieuse, le Palace, les bobos branchouilles parisiens qui se faisaient le trip Studio 54 avec champagne rosé à gogo, coke à la louche, et petite partouze pour finir la soirée ... Malgré tous leurs efforts pour avoir l'air in(novants), ils avaient comme toujours en France un train de retard ...
SupprimerCerte. Mais Warm Leatherette et Nightclubbing c'est pas mal quand même. Bon, moi Grace Jones je l'aime surtout dans James Bond je dois reconnaître.
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