La première impression était la bonne. Plus je vois
ce « Kill Bill Vol. 2 », plus je me demande ce que c’est que cette
suite-épilogue à la con ?
Œil pour œil, dent pour dent ? |
Pas que ce soit mauvais, non, Tarantino me semble
incapable de se planter … juste là il se loupe en beauté. Terminer une aventure
commencée l’année précédente, festival déjanté de bastons autant improbables
que jouissives et hystériques par carrément un mélo … Inattendu … même si tout
était ultra-prévisible. On savait comment ça allait finir, fallait que Black
Mamba / Beatrix / La Mariée / Thurman achève de dézinguer ses anciens collègues
tueurs à gages et puis fasse la peau de Bill. C’est le ton du film qui est en
total décalage avec la 1ère partie. Ça se traîne, ça cabotine un
max, ça expose des états d’âme … Et ça finit de reconstituer tout le puzzle de
l’histoire.
« Kill Bill Vol. 2 » n’en demeure pas moins du
pur Tarantino. Par son soin apporté aux dialogues, ses hommages-références (y’a
que lui pour tout comprendre tant ils sont multiples), ses scènes de tension
interminables (les deux discussions avec Bill au début et à la fin, la
rencontre Hannah-Mardsen, …), ses cadrages bizarres et savants (le travelling
arrière insensé dans l’église, quelques contre-plongées saisissantes).
Carradine & Tarantino |
Ce film qui clôt l’histoire laisse finalement en
suspens plus de questions que de réponses. Pas au niveau du scénario, mais
plutôt au niveau de ce que Tarantino voulait faire. Donner un des premiers
rôles à David Carradine, l’oublié héros de la série télé du sous Bruce Lee
« Kung Fu » était-ce une bonne idée ? Pas sûr, même si le vieux
s’en sort pas trop mal dans un registre de psychopathe philosophe qu’on a pas
dû lui proposer souvent. Fallait-il faire chialer la vengeresse inflexible Thurman à la fin sous prétexte de crise
de maternité ? Pas sûr non plus, c’est totalement irréel par rapport aux
quatre heures (putain, quatre heures quand même) de film qui ont précédé. Et
c’est quoi cette caricature de maître d’armes, tant qu’à faire il avait qu’à
tourner les séquences façon cartoon comme dans la première partie, ça aurait
été moins dérangeant, moins grotesque (et qu’on ne vienne pas me dire que c’est
une parenthèse comique, on l’a connu beaucoup plus drôle Tarantino …).
Bon, j’ai pas envie de l’accabler, je suis client de
son cinéma. Mais là, à trop vouloir multiplier les références (aux films
italiens des 60’s en général et à Sergio Leone en particulier, à des films de
série B orientaux qu’il est seul à
avoir vu, au cinéma ricain des années 40 dans la façon de filmer les gens qui
conduisent les bagnoles, …), Tarantino a oublié de faire un vrai film.
« Kill Bill Vol. 1 », est peut-être ce que
Tarantino a fait de mieux. « Kill Bill Vol. 2 » est peut être ce qu’il a
fait de pire (bon, commencez pas à pousser de grands cris, j’ai écrit
peut-être).
Du même dans ce blog :
Inglourious Basterds
Du même dans ce blog :
Inglourious Basterds