Techno Bossa
Un parcours musical peu commun. Musicien plutôt catalogué
world music et issu de l’ex Yougoslavie, Suba de son surnom, s’exile en France
où il se reconvertit à l’electro, puis au Brésil où il tente de dépoussiérer un
genre ronronnant depuis des années, la bossa nova.
Et contre toute attente, ce choc de deux cultures
musicales très éloignées et dissemblables (la brésilienne traditionnelle et la
techno et ses variantes) donne un résultat le plus souvent superbe. Quand les
rythmes chauds sud-américains se mêlent avec bonheur à l’ambient, au trip-hop,
aux boucles techno, il en résulte une nouvelle donne musicale qui propulse tous
les genres abordés vers un futur musical jusque là inexploré.
La participation au chant d’artistes du cru crée de
superbes morceaux où la chaleur des vocaux atténue la froideur mécanique des
rythmes électroniques.
A noter un titre essentiellement basé sur des percussions
ethniques (« Antropofagos »), qui fait penser à la démarche des
hardeux de Sepultura (sur leur Cd « Roots ») lorsqu’ils avaient
associé des tribus indigènes à leur métal bourrin.
Il me semble que ce « Sao Paulo Confessions »
est le dernier album de Suba, artiste quelque peu « confidentiel »,
qui a péri peu après dans l’incendie de sa maison.