Rain Woman
C’était au temps béni ( ? ) où elle était l’égérie
des bobos branchouilles et de toute l’intelligentsia fashion, en gros tous ceux
prompts à adôôôrer le dernier cataplasme sonore avant de s’extasier de son
contraire. Et elle ne perdait pas une occasion de faire sentir sa
« différence », l’Islande, ses fringues flashy de mauvais goût, ses
braillements aigus, son côté autiste lunaire. Tout cela faisant sourire, quand
on avait connu l’indie-rock et la babacoolerie de ses précédents Sugarcubes.
Troupe de hippies partouzards et alcoolos, s’il faut en croire ce qu’ils
racontaient à la presse.
Björk en tenue camouflage ... |
Et puis, Björk s’est muée en elfe new age, créature
asexuée aux propos de modernité abscons, défricheuse téméraire de la chose pop.
Foutaises et savant plan marketing, jolie mécanique de com enrayée par des
grains de sable en forme d’hystériques pétages de plombs de diva capricieuse.
Humainement, Björk est détestable. Musicalement, faut voir … Elle n’a pas
toujours été cette harpie au look d’Yvette Horner électrocutée qui sort ces
temps-ci des concertos d’iPad. Elle a fait une merveille de disque
(« Homogenic »), un excellent « Debut », et coincé entre
les deux, ce « Post » que l’on s’est empressé d’englober dans une
trilogie merveilleuse.
Pour moi, « Post » est loin de valoir les deux
autres, même s’il est bien meilleur que tous ceux qu’elle a sortis depuis
quinze ans. « Post » n’est pas un disque, c’est un assemblage de bric
et de broc, où se côtoient en dépit du bon sens titres d’exception et
crétineries sonores absolues.
Rayon foireux, tout d’abord l’infect « It’s oh so
quiet », reprise d’un classique ringard de comédie musicale américaine
(« Blow a fuse ») popularisé des décennies plus tôt par l’oubliée
Betty Hutton. Björk en Stanley Donen polaire (jusque dans le clip de ce titre),
désolé mais pour moi ça le fait pas du tout … « Enjoy » ne réjouira
que ceux qui ont envie de l’être à tout prix, « I miss you » nous
ressert les horribles rythmes affreux-cubains à la sauce electro, c’est pour
moi le pire titre du disque …D’autres choses sans me rebuter me laissent assez
circonspect (« Cover me », « Possibly maybe », « The
modern things », « You’ve been flirting again ») mais comme je
suis de bonne humeur aujourd’hui, je vais pas en dire de mal…
Restent quand même selon moi quatre grands morceaux, ceux
qui sont le mieux foutus et en même temps symbolisent le mieux l’aspect
exploratrice sonore forcenée que l’on a attribuée à la Castafjord boréale. Des
titres comme « Isobel » et « Army of me » (géniaux), le
braillard mais très bien construit « Hyper ballad », ou l’OVNI sonore
« Headphones » (où l’on sent vraiment la patte noirâtre se son
compagnon d’alors, le pas très joyeux Tricky).
Conclusion bassement matérielle : il faut l’avoir ou
pas ce « Post » ? Ben oui, j’ai dit que j’étais de bonne humeur
…
De la même sur ce blog :
Medulla
De la même sur ce blog :
Medulla