Parquet Courts ? Des génies … Et pour une fois
tout le monde est d’accord, des vieux « classiques » (Rock &
Machin) aux branchouilles toujours à l’affût du dernier cataplasme tendance (les
soi-disant Inrockuptibles, le mag-site web qui s’auto-buzze Pitchfork). Tout le
monde ? Non. Du fond de son village gaulois, Lester Gangbangs, qui en a vu
et surtout entendu d’autres, compte bien mettre ses milliers de lecteurs en
garde. Méfiance, braves gens, rien de neuf et encore moins d’original dans
cette rondelle.
Vous avais-je dit qu'ils étaient de Brooklyn? |
Parquet Courts, c’est une bande de jeunots autoproclamés
punk ou post-punk, ou garage-punk, enfin tout ce que vous voulez du moment
qu’il y a punk dans la dénomination. Les Parquet Courts viennent de Brooklyn,
l’endroit in, arty, branché de la planète rock, qui malheureusement pour
des Yeah Yeah Yeahs ou Liars passables, a livré depuis une dizaine d’années
beaucoup de machins plus ou moins dispensables (TV On The Radio, Animal
Collective, LCD Soundsystem, Yeasayer, MGMT, Rapture et !!!, ces deux
derniers bien que venant d’ailleurs s’y étant installés).
Les Parquet Courts sont pas vraiment des finauds,
bon, quand on se réclame punk-quelque-chose, c’est bien le moins, mais quand
même. Faut les entendre se pointer avec leurs Doc Martens à semelles en plomb,
leurs références tellement évidentes qu’elles en deviennent gênantes (manqueraient-ils
d’imagination, parce qu’une fois sorti de limites plagiats, reste plus
grand-chose). On les trouve originaux par rapport aux autres suscités. Certes,
alors que la plupart de cette scène de Brooklyn citait comme un mantra les
rythmes saccadés de Gang of Four (Anglais, post-punks, ayant vendu des nèfles),
les Parquet Courts concentrent leur tir sur des choses empruntées à des groupes
uniquement new-yorkais, le Velvet, Television et Sonic Youth … sans en avoir le
talent… Apparemment, plein de gens ( ? ) se contentent de ce son
pavlovien, mettant de côté le manque de consistance évident de ce
« Sunbathing animal ».
C’est finalement quand ils semblent se lâcher, ne
pas vouloir (ré)citer à tout prix que les Parquet Courts sont à mon sens les
meilleurs. Même si ça vole pas à un niveau stratosphérique (« Duckin’
& dodgin », simpliste, crétin, répétitif, mais efficace ;
l’intéressante, une fois n’est pas coutume, et assez longue tournerie post-punk
« She’s rollin’ », voire « What color is blood », pour une fois
pastiche réussi de la famille Velvet).
Les Parquet Courts, ou l'art d'avoir la bière triste ... |
Par contre rayon débit, l’addition pourrait être
salée. Par charité, on ne retiendra que la voix pénible du chanteur (oui, oui,
au moins autant que celle du type de TV On The Radio), parce que n’est pas le
muezzin psychotique Lydon qui veut, pour situer le registre … et notez que
c’est pas mieux quand il se prend pour Byrne des Talking Heads (« Black
& white »). Les compos, c’est aux deux-tiers sans trop d’intérêt.
Paraît que sur scène c’est bien, mais enfin, comment dire, je demande pas à
voir et à entendre.
En fait sur ce « Sunbathing animal », y’a
qu’un truc qui m’intrigue. Les trois premiers titres s’énoncent
« Bodies », « Black & white » et « Dear
Ramona ». Hasard ? « Bodies », c’est aussi un titre des
Pistols, « Black & white », un disque des Stranglers (ou un titre
de Michou Jackson), et « Dear Ramona », ça rappelle quand même les
Ramones, qui n’étaient pas de Brooklyn, mais pas loin (le Queens), à moins que
ce soit pour le « I heard Ramona sing » de Frank Black …
Voilà à quoi on est réduit, avec ce second disque
des Parquet Courts (le premier, je l’ai aussi avec sa pochette country –
cow-boy - « Happy trails », mais je me rappelle même pas à quoi il
ressemble, tellement ça m’avait marqué), on s’invente des Trivial Pursuit
version rock … Mais qui joue encore au Trivial Pursuit ? Et qui écoutera
encore les Parquet Machin dans trois ans ?
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