Voir Iron Maiden aujourd’hui cité comme un des groupes de
rock les plus populaires du monde, et le numéro un des groupes
hard-metal-heavy-machin …, me semble tenir du prodige, et relève pour moi de
l’incompréhension la plus totale. Jamais rien trouvé d’extraordinaire aux
skeuds de ces satanistes de bande dessinée. Enfin, les disques studio, parce
que les live, chez Maiden, c’est mieux, ça déménage vraiment. C’est peut-être
pas en finesses et en nuances, mais ça déménage.
Il y a chez ce groupe une volonté, un acharnement, à bien
faire son « métier », à essayer de faire mieux que ce que l’on attend
d’eux. Des bosseurs forcenés, partis de rien ou pas grand-chose, et qui presque
quarante ans après leurs débuts, enquillent les tournées mondiales (les vraies
tournées mondiales, pas seulement Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Japon et
Australie, les Maiden jouent dans des stades pleins en Amérique du Sud, en
Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe de l’Est, et si un promoteur leur
propose un concert sur la banquise ou la Lune, c’est sûr qu’il iront y jouer …)
aux bénéfices colossaux. Faut le faire, les semaines d’interviews de promo aux
quatre coins de la planète, les émissions de télé, les show cases, les séances
de dédicace dans les endroits les plus improbables, et puis après ça, un an et
demi all around the world pour plus d’une centaine de concerts gigantesques. Et
au final, guère étonnant que ce soit des hardeux en général qui y arrivent, et
Maiden en particulier. Depuis toujours, ces types rabâchent à longueur
d’interviews les mots « travail » et « respect des fans ».
Et c’est pas juste un vocabulaire cynique de com. Les Maiden, je suis persuadé
qu’ils aiment leur job, et ils ne rechignent jamais à en faire toujours plus
pour que le fan de base en ait pour son pognon …
« The number of the beast », c’est leur
troisième disque, celui qui les a fait passer d’espoir quincailler à un des
noms qui compte de la métallurgie lourde. Leur meilleur disent même certains
fans. Celui des hits (oui, oui, on entendait « Run to the hills » à
la radio), et des classiques célébrés depuis des décennies en concert
(« Number of the beast », « Children of the damned »,
« 22 Acacia Avenue »). Maiden c’est avant toute chose Steve Harris,
le bassiste compositeur quasi exclusif, incontesté leader discret. D’ailleurs
discrets, ils l’ont toujours été, peut-être par la force des choses, parce
qu’ils ont pas vraiment les moyens de
flamber. Simples (ou malins, allez savoir), ils ne se présentent pas en héros supra
galactiques, ils sont avec leurs baskets, leurs jeans et leurs cuirs fringués
comme le hardeux de base. Point de héros du micro (Dickinson, qui fait son
entrée dans Maiden à l’occasion de ce disque, est un braillard correct, mais
sans charisme ni talent). Les deux guitaristes (Murray et Smith), il viendrait
à l’idée de personne de les citer dans un Top 100 des guitar-heroes, le
batteur, ils vont après ce « Number … » faire un échange-standard
avec celui de Trust. Des stars quasi anonymes, quoi …
Iron Maiden, ils ont pas inventé grand-chose (pour être
aimable). Le rejet absolu de tout ce qui viendrait du blues ou du rock’n’roll
comme préalable (quoique l’intro de « 22 Acacia Avenue est
entièrement pompée sur le « Friday on my mind » des Easybeats, le
groupe 60’s du frère aîné d’Angus Young), les morceaux qui finissent toujours
en forme de cavalcade épique, et des emprunts guère discrets au classique symphonique
ou à son avatar pour les sourds, le prog. Rien de surprenant dans l’écriture,
les titres courts et rapides, les titres longs en forme d’épopée électrique,
les titres qui commencent lentement pour finir à donf, et ceux qui commencent
vite pour finir à donf, et Martin Birch (l’historique producteur du « In
rock » de Purple) aux manettes. Les généalogistes de la chose métallique
parlent de Maiden comme des précurseurs du speed ou du trash … bâillements.
Quelques références guère finaudes à de la messe noire de pacotille et du
satanisme de supérette leur vaudront malgré tout d’être qualifiés de
diaboliques par quelques prêcheurs idiots (pléonasme). Et leurs pochettes
toutes plus moches les unes que les autres avec leur mascotte, le zombie
décharné Eddie, ravissent les porteurs de vestes jeans patchées avec leur
tignasse au vent …
Maiden, c’est du hard un peu con et bourrin de base. Rien
d’ignoble, mais pas de quoi se relever la nuit …
Des mêmes sur ce blog :
Beaucoup d'"historiette" et bien peu de musique dans cette chronique... Ces gars-là furent parmi mes héros lors de mes années lycée (1990-1994) mais cela ne me fait plus guère d'effet... Je suis passé de "l'autre côté" :)
RépondreSupprimer"Et leurs pochettes toutes plus moches les unes que les autres"
C'est une blague ? Celles de "Powerslave", "Somewhere in time" ou même "Killers" sont superbes.
"Beaucoup d'"historiette" et bien peu de musique dans cette chronique" ... comme sur ce disque.
SupprimerMoi le hard de mes années lycée, c'était Led Zep et AC/DC ... et là en 82, j'y étais depuis longtemps de l'autre côté, de l'autre côté, Eeeelsaaa Freulein (copyright les Porte-Mentaux)....
Et sinon, ça existe le "hard pas bourrin" (des noms, des noms !) ?
SupprimerDes noms ? Led Zep, deep purple, black sabbath, steppenwolf, aerosmith, lynyrd skynyrd, alice cooper, blue oyster cult, thin lizzy, zz top, le hard fm (van halen, foreigner, def leppard, les scorpions des 80's, ...), guns'n'roses, metallica dans les 90's ...
SupprimerJe crois bien que le "Kill'em All" de Metallica est le seul de cette époque qui me plait toujours un peu... Faudrait que je rejette une oreille à Megadeth ("Rust in peace") et aux Guns ("UYI" 1&2) pour en être bien sûr...
SupprimerJe ne connais que Killers, avec Di Anno au chant, beaucoup plus supportable que la crieuse aérienne Dickinson. Et j'ai du mal avec le côté épique tralala du groupe. Un peu kitschouille tout ça quand même. Quoique Gengis Khan est un super instrumental dans le genre quand même. Après, c'est quand même beaucoup plus prog que bourrin Maiden.
RépondreSupprimer