Enfumage ?
Bon, va falloir faire gaffe à ce que j’écris. Ce Cd est
paru sous étiquette WARP, et un blog voisin étant le repaire du fan-club du label…
Alors, ce « Smokers delight », d’abord il est long (une heure et
quart), je veux dire …vraiment long … Trop long, même, avec des titres où il ne
se passe rien étirés au-delà du bon goût et du raisonnable. Faire tourner en
boucle une structure rythmique, faut savoir s’arrêter, ou la faire évoluer …
quoique faire tourner quand le disque
s’appelle « Smokers delight », ça peut sembler logique, enfin bon …
Allez George, quoi, fais tourner le oinj ... |
Nightmares On Wax est le pseudo d’un DJ – joueur de
disquettes du nom de George Evelyn ou DJ Ease selon les jours (c’est quoi, cette
manie d’utiliser des pseudos dans la techno, ils peuvent pas s’appeler Lester
Gangbangs comme tout le monde ?). Le susnommé George a apparemment tiré
sur le joint plus que de raison et l’essentiel du disque repose sur de grosses
basses dub. Soit. Ça tombe pas trop mal, j’aime bien le dub. Sauf que s’il est
venu à l’idée de quelque rude boy de Trenchtown d’écouter cette chose, ça a du
le faire rire sous ses dreadlocks. En clair, George Machin n’est pas Lee Perry
et on s’en rend très vite compte. Ça mouline mécaniquement de la rythmique,
mais les breaks, les aérations, les arrangements, il connaît pas vraiment …
Y’a pas que du dub, quand même. En gros, en faisant
fonctionner mes puissantes capacités d’analyse au maximum, je dirais qu’on
arrive à discerner plusieurs « orientations » dans ce Cd, comme s’il
était construit comme les doubles 33T de l’époque (que ceux qui écoutent
Nightmares On Machin n’ont pas connue). Un thème par face, en gros. Du dub au
début donc (« Dreddoverboard », « Pipes honour », rien que
les titres …). Ensuite quelques titres tirant sur le jazz-rock d’Herbie Hancock
(« Groove Str. ») ou la techno préhistorique des 80’s
(« Stars », un bon morceau).
Plus accessibles au commun des mortels l’enchaînement
« (Man) The Journey » très latino,
« Bless my soul » (pour moi le meilleur titre du disque,
rythmique pour une fois syncopée et chaloupée copyright Madchester, ambiance
presque « rock ») laissent augurer d’un bon final, que vient de suite
gâcher le funky mais trop surchargé « Cruise (Don’t stop) ». Ensuite
curieusement jetés à la fin, un ramassis hétéroclite des morceaux les plus
courts, un autre machin inutile dub, « Rise », une pochade rétro
marrante (« Mission Venice ») qui ressemble à la musique de « The
Party » de Blake Edwards ou à la B.O. d’un vieil OSS 117, et des percus
africaines « Gambia via … », le genre de truc qu’on a déjà entendu
des milliards de fois ailleurs …
Verdict impartial et indiscutable : élève Nightmares
On Wax, vous avez quelques bonnes idées, mais vous manquez de concision. Et
puis, fumer des pétards, ça fait pas sérieux, faut pas s’en vanter …