Le film de Ridley Scott est la vingt et unième
adaptation au cinéma des aventures de Robin des Bois. Pas mal pour un type qui
n’a jamais existé … en fait parmi tous ces kilomètres de pellicules consacrées
à Robin à la Capuche, seules deux étaient jusqu’à présent passées à la vraie
grande postérité. Celle de Michael Curtiz, avec Erroll Flynn en collant
moule-burnes vert sur un fond de couleurs pétaradantes, et celle très
quelconque du troisième couteau Kevin Reynolds avec dans le rôle-titre le très
bankable Kevin Costner, assurant sur son seul nom un retour sur investissement
très conséquent.
Blanchett, Crowe & Scott |
Et là, en 2010, on pouvait s’attendre à voir
débarquer la version ultime de Robin des Bois. Parce que derrière la caméra il
y a quand même rien de moins que Ridley Scott, qui bien qu’ayant ses œuvres
légendaires tournées depuis quelques lustres (« Alien », « Blade
runner », « Thelma et Louise »), sortait encore des trucs plus
que bien foutus (« Gladiator », « La chute du faucon
noir », « Kingdom of heaven », « American gangster »,
…). Et en gros plan sur l’affiche, la tronche rondouillarde de Russell Crowe,
incontournable des années 2000 dès lors qu’il s’agissait de pulvériser des
records au box-office (« Gladiator », « Master and
Commander », « American gangster », « Jeux de
pouvoir », …). Scott – Crowe, un attelage qui n’en était pas à son coup
d’essai et promis à un succès assuré …
Les bons |
Et succès il y eut (des centaines de millions de
dollars de recettes au box-office). Mais de grand film point … Peut-être parce
que l’équation était trop difficile à résoudre, même quand on s’appelle Ridley
Scott. Comment faire du neuf avec du vieux, mille fois vu ? Même si Scott
avait trouvé le gimmick : raconter l’histoire de Robin des Bois avant que
ne commencent toutes les autres déjà filmées. Le prequel de Robin Hood en
quelque sorte. Quitte à triturer tous les scénarios précédents pour en faire un
de nouveau. Sans éviter le principe du prequel, assez gênant quand on fait un
film de deux heures et demie, c’est qu’on connaît la fin puisqu’on a déjà vu la
suite … alors on peut multiplier les méchants, les fourberies, chausse-trappes
et situations désespérées, y’a pas de suspense. Et tout l’art et le talent de
Scott, servis par quantités d’effets numériques n’y changent rien. Pire, lors
de la bataille finale qui se veut le summum du film, on s’aperçoit qu’elle
ressemble à un copier-coller de celles des Champs du Pelennor dans le dernier
volet du « Seigneur des Anneaux », avec la femme, ici Lady Marianne
qui se bat contre le méchant absolu Godefroy (à noter que Cate Blanchett qui
joue Marianne est dans les deux films).
Les méchants |
Et puis il y a le cas Russell Crowe. Qui dans la
plupart de ses films ne joue pas un personnage, mais fait du Russell Crowe. Le
type massif, œil noir inexpressif limite bovin qui finit par castagner tout ce
qui passe à portée. Une sorte de Schwarzenegger néo-zélandais qui occupe certes
l’écran d’une façon vue et revue et somme toute très stéréotypée. Perso, j’ai
jamais considéré ce type comme un grand acteur malgré tous les énormes succès
de son CV.
Certes, pris en dehors de son contexte le
« Robin des Bois » de Scott est un film d’aventures divertissant, qui
tiendra en haleine la cellule familiale un dimanche soir …
Ce « Robin des Bois » c’est quand même un
peu beaucoup de la chair à prime time sur chaîne généraliste …
Du même sur ce blog :
Du même sur ce blog :
Vu qu'une fois, et je n'avais pas aimé. Un ratage, tant esthétique que narratif. Ca m'agace ces relectures de mythes (pour l'instant ils n'ont pas touché à Zorro...) qui versent dans le réalisme à tout prix, faut que ça fasse vrai, avec des bouseux très sales et très méchants. Y'a aucun charme, pas de souffle, c'est même pas drôle (exception pour le Tarzan / Greystock). Le montage est haché et le numérique est atroce (je me souviens d'un plan aérien au dessus d'une falaise ?).
RépondreSupprimerQuestion : le dernier vrai bon film de Ridley, c'était quand ?
Cartel en 2013. Tu connais pas le réalisateur, tu penses que c'est de Friedkin!...Par le côté malsain. Je pense que la mort de son frère Tony survenue juste avant n'est pas étrangère à l'ambiance glauque ( Cameron Diaz qui se masturbe sur le pare brise avec Javier Bardem halluciné dans l'habitacle, un motard décapité par un fil d'acier tendu de part et d'autre de la route, Brad Pitt zigouillé je dirai pas comment...).Et Fassbender qui voit tout (mais vraiment tout) s'écrouler. Faut s'accrocher, mais je vous le recommande.
SupprimerPas vu Cartel, qui a bonne réputation effectivement. J'avais entendu causer de cette scène sur le pare-brise... J'aime bien quand R. Scott ne fait pas du Scott ! Comme American Gangsters... Ca c'était vachement bien !
SupprimerZorro, y'avait eu un machin avec Antonio Bnderas. Pas vu ...
SupprimerPas vu Cartel non plus. Côté malsain, j'ai revu y'a quelques jours "J'ai rencontré le diable" hallucinant polar sud-coréen, qui fait passer Seven, les intégrales de Peckinpah et Friedkin pour le dernier Dany Boon ...
American gangster, c'est le dernier bon Scott (let there be rock !!) que j'ai vu ..
J'ai rencontré le diable, je l'avais enregistré sur le disque dur du démodulateur, pas encore osé le regarder...
SupprimerLe dernier bon Scott!!! Bien Lester, très bien!
Le Zorro avec Banderas (et surtout la sublime Catherine Zeta Jones...) ça reste du classique film d'aventure (bon, avec un peu trop d'explosions...). Il y'a pas ce côté il faut faire réaliste et psychanalytique, déconstruction du héros, qui s'interroge sur son statut de héros, bla bla, comme les Batman and Cie.
Supprimer"J'ai rencontré le diable et il s'habille en Prada" pas vu... Je me renseigne... Visiblement, dans le genre, le dernier Von Trier serait assez piquant. Pas sûr de la voir, 2h35 d'horreurs...
La dernière bonne production de Ridley Scott c'est le doc "Springsteen and I" !!!
Heu...Ne pas confondre Le diable s'habille en Prada avec Meryl Streep dans le milieu de la mode et le film de Kim Jee-woon dont parle Lester! T'es prévenu...
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