Soft rock ...
Le soft rock … rien que le nom, ça fait mal … du rock
façon Canada Dry, de l’ersatz, un truc fade ? certes, bien que ce genre
tombé en désuétude (aujourd’hui, on dit plus soft rock, on dit classic rock,
americana, Eric Clapton ou Phil Collins, ou Muse, … ou tout ce qu’on voudra) a
au siècle dernier, fini par mettre à ses pieds les seventies. Avec les
triomphes et les ventes par millions des Eagles, Doobie Brothers, Fleetwood
Mac, … en gros tous ces Californiens farcis de coke, mais aux chansons qui se
retiennent …
James Taylor & Carole King 1971 |
James Taylor est un touche-à-tout, qui musarde dans tous
les genres traditionnels américains, passant avec une égale aisance du folk à
la country, de la pop au blues, mélangeant à l’occasion tout çà … Ce
« Sweet Baby James » rencontrera un colossal succès dans le monde dit
libre, mais surtout au States, et surtout sur la côte Est, porté par des
morceaux qui squatteront le haut des charts (le country-rock de « Country
road », et cette quintessence de l’americana à venir qu’est « Fire
and rain »).
Le reste n’est pas mal non plus, du folk pour feu de camp
de « Oh ! Susannah », au duo avec Carole King
(« Blossom »), en passant par le country-rock pépère du
morceau-titre. Et puis, de temps en temps, Taylor se lâche, va s’abîmer la voix
sur des blues près de l’os (« Steamroller » et « Oh baby, don’t
you loose … », ces deux titres enregistrés live), ou sur le dernier titre,
« Suite for 20 G », rhythm’n’blues canaille avec riffs sauvages de
cuivres et tout le tremblement.
C’est sûr que le fan de grindcore restera quelque peu sur
sa faim, mais celui qui aime des chansons américaines cool va y trouver son
compte. James Taylor est une institution aux USA, mais a eu même dans sa
période majeure (les 70’s), assez de mal à s’exporter …