Y’a des fois, faudrait jamais savoir … faudrait pas
écouter des skeuds qui multiplient tous les signes maléfiques. Celui-là, dans
son genre, il bat des records …
1 - Get Well Soon, c’est pas un groupe, c’est un
type seul, un prussien répondant au doux patronyme de Konstantin Gropper.
Remarquez, je le comprends, on peut pas dire qu’il ait un blaze commercialement
porteur, il a bien fait de prendre un nom de scène ... Un Allemand qui fait de la musique ? Oh fache de con, ils ont
rien sorti d’audible les Teutons depuis bien trente cinq ans (« Tokyo
tapes » par les encore écoutables Scorpions, ... ou « 99
luftballons » de Nena) … par contre niveau détritus sonores en tous
genres, ils font souvent assez fort, avec nette prédisposition pour les
bourrins terminaux (Accept, Rammstein, Tokio Hotel, série en cours …).
Marylin Manson sans maquillage ? Nein, Get Well Soon au complet ... |
2 – La pochette est particulièrement moche, propre à
rappeler la tapisserie du couloir de chez la grand-tante Berthe à Quimper
(parce quand t’es breton, c’est bien connu, tu claques toute ta monnaie en
bibine, il te reste rien pour la déco, et après tu vas chialer en bonnet rouge
que la vie est dure dans ta presqu’île pluvieuse, où il pousse que des cailloux
et des usines à engraisser les gorets …)
3 – Les titres du disque et des morceaux ils sont
tellement longs que tu croirais que c’est Sufjan Stevens qui l’a fait ce skeud,
et là, si t’as pas été taxé à 75% sur le bon sens, il te faut t’attendre au
pire …
4 – Un disque dont le premier titre est
« Prelude » et le dernier « Coda », ça empeste le truc
immensément sérieux, genre oyez, oyez, tas de corniauds, moi l’Artiste, je
lègue au Monde une Œuvre considérable. Et ça rappelle aussi le fuckin’ funeste
prog …
Ce qui nous fait un skeud qui part dans la vie avec
de sérieux handicaps. J’ai poussé le vice jusqu’à l’écouter, sérieusement,
objectivement (non, je déconne …), comme si j’allais en faire une chronique
dans un blog … C’est pire que ce que ça laissait supposer. Le premier
« vrai » morceau, ça rappelle furieusement Beirut ou Kusturica, on
dirait un Cd Rom … Les trucs manouches, c’est comme les bandas, quand t’es bien
bourré, c’est génial trois minutes, pénible le quart d’heure suivant, et
insupportable le restant de la soirée. Mais le Konstantin, manière de montrer
qu’il va pas se limiter à un truc gonflant, il massacre une valse
(« Christmas … ») qui passait par là, avec encore moins de tact et de
finesse que les Moody Blues, ce qui n’est pas rien.
Konstantin Gropper est fan d'Arnaud Montebourg ... |
Tout ceci n’étant que mise en bouche, apéritif
frugal, feinte de corps et double passement de jambes avant le tir prévu dans la
lucarne ... mais qui dézingue le poteau de corner … Le Konstantin (ne le répétez pas, ça
serait la honte dans sa famille, même les Germains doivent avoir leur dignité
…), son truc, l’aboutissement de sa démarche, c’est de se prendre à lui tout
seul pour Arcade Fire, et tant qu’à faire pas celui des débuts, celui qui est
devenu tout pompier, qu’à côté Muse c’est Woody Guthrie … Tout en n’omettant
pas (sans doute de l’humour de Poméranie) d’imiter sur un titre (« Your
endless dream ») le Leonard Cohen hyper pénible des années 80, tous
synthés et voix féminines en avant, et de reprendre « Born slippy » …
Bon, je vais quand même pas défendre la techno culture (oxymore), mais voir cet
hymne symbole de défonce speedée, devenir un machin informe sous Lexomil
(ouais, je sais, ici c’est la version « Nuxx » qui est reprise, mais
quand même …)
La musique de la génération Merkel … elle est pas belle
la vie, de l’autre côté du Rhin ?