NEW ORDER - BROTHERHOOD (1986)

Danse et décadence ...
A quoi sert un Cd de New Order ? A rien si on suit le groupe au pied de la lettre. New Order c’est les champions du vinyle maxi 45T. Enfin les champions anglais, le reste du monde, pas con, s’étant prudemment tenu à l’écart des rengaines molles des Mancuniens.
Grosse fatigue ...
New Order, c’est les Doors sans Jim Morrison, plus exactement Joy Division sans le pendu Ian Curtis. Ça boxe pas dans la même catégorie. Bon, ils ont changé le nom, y’a pas matière à procès, même pas d’intention. Et comme je crois pas du tout aux bonnes étoiles et pas trop au hasard, s’ils ont fait partie des plus gros vendeurs de disques des 80’s, ça prouve que des gens les ont achetés (suivez la puissance du raisonnement), et que le groupe a su être au bon endroit au bon moment.
L’endroit et le moment, c’était le milieu des années 80 dans leur club l’Hacienda à Manchester. Une boîte ouverte en investissant l’argent de leurs disques, où se sont succédé aux platines le gotha des DJ’s mondiaux, et dont les clients assidus ont fondé les groupes et sorti les disques les plus intéressants de la fin de la décennie, la fameuse vague Madchester. L’Hacienda était également un repaire de toxicos et de dealers, et de fermetures administratives en amendes, a fini par faire faillite, tout comme le courant électro-dance-machin dont elle était à l’origine.
Grosse fatigue (bis) ...
C’est dans l’Hacienda que les New Order ont trouvé la matière essentielle de leur son, habile recyclage de tous les bruits étranges et novateurs qui sortaient de la sono du lieu. Les maxis de New Order ont engendré bien des vocations, avec des suiveurs qui se sont bien souvent révélés supérieurs à leur modèle.

Tout ça pour en revenir à ce « Brotherhood » qui casse pas des briques. Certes, il y a le petit hit « Bizarre Love Triangle » (joke à multiples niveaux), mais en version courte, radiophonique et « familiale », celle du maxi (sur la compile « Substance ») est meilleure. Pour le reste, « Botherhood » est un disque de synth-pop tout ce qu’il y a de conventionnel, typique des New Order et de leur « âge d’or ». A savoir ces rythmes dansants de constipés, fais pour bouger les bras et pas le bassin, ce qui change tout. Des titres comme « Weirdo » (plus enlevé et mélodique que la moyenne), « Broken promise » et ses gimmicks accrocheurs, l’amusant « All day long » avec sa guitare surf au ralenti, surnagent pour moi du lot. Le reste (une grosse moitié du Cd) se situe dans la moyenne générale des productions du genre à cette époque-là, pas de quoi se relever la nuit. Enfin, une question que je me pose, comment les New Order ont-ils fait pour éviter le procès, tant le dernier titre « Every little counts » est entièrement pompé (ligne de basse, mélodie fredonnée) sur le « Walk on the wild side »  de Lou Reed ?

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Substance