Un petit tour et puis s'en va ?
Ce serait en tout cas un concept à redécouvrir,
comme dans les sixties où les one-hits wonders se succédaient, surfant un jour
en haut de la vague des sons nouveaux et puis disparaissant à jamais dès que la
mode changeait … Maintenant, l’insouciance matérielle c’est fini, on veut faire
« carrière » dans le monde de la variété et on s’entête, s’entête à
perdurer …
Santogold : Fashion victim ? |
Santogold (aujourd’hui, je sais pas pourquoi et je m’en contrefous, elle se fait appeler Santigold, sûrement quelque
procès, matérialisme quand tu nous tiens …) a fait parler d’elle il y a
quatre-cinq ans, planquée derrière un titre qu’on entendait partout, une
bluette maligne avec couplets, refrains et arrangements bien foutus, ça s’appelait
« L.E.S. Artistes ». L.E.S pour Lower East Side, Santi White (son
vrai nom) est avant autre chose, new-yorkaise. Fille de bonne famille, un
boulot dans la com musicale, pote avec ceux qui sont touchés par leur quart
d’heure warholien de célébrité, genre Mark Ronson, Spank Rock, ou la très
pénible M.I.A. (à laquelle on l’a souvent comparée, faudrait d’ailleurs qu’on
m’explique pourquoi).
Ce « Santogold » s’ouvre bien sûr par
« L.E.S. Artistes » et se veut un disque à la pointe de la tendance,
de la branchitude. On y trouve bien sûr les habituelles saletés genre course au
son inaudible high-tech et à la chanson la plus destructurée possible, la palme
revenant dans cet exercice au malheureusement bien nommé
« Unstoppable », mais des choses comme « Creator » ou
« My Superman » méritent un accessit tant elles sont pénibles.
En fait, elle a de la chance, Santomachin, elle aime
bien le reggae-dub-ragga, et moi aussi. Et je suis prêt à pardonner beaucoup de
choses à quelqu’un qui sort des titres comme « Say Aha » (le genre de
ska-dub que ferait un Linton Kwesi Johnson très en colère rythmiquement),
« You’ll find a way » (du punk-dub ? comme si les Pixies
s’étaient fait produire par Lee Perry ?), ou encore un dub (« Shove
it ») dans la lignée de ceux des Clash sur « Black Market
Clash ».
Si l’on rajoute une chansonnette pop sympa
(« Lights out »), et un morceau , « Starstruck » qui pique
pas mal de choses à un joli hit underground oublié des 90’s,
« Paraffin » de l’également oubliée Ruby, on a avec ce
« Santogold » un de ces mignons disques futiles de son temps,
amusants mais un peu vains, et donc furieusement démodé aujourd’hui.
La dame semble avoir voulu refaire parler d’elle ces
derniers mois, elle a sorti un nouveau skeud totalement ignoré … One hit wonder
je vous disais …