THE BESNARD LAKES - ... ARE THE DARK HORSE (2007)


Beauté crépusculaire

Un couple de Montreal, Québec, sur un label indépendant, qui sort des disques dans les années 2000 … ça vous fait penser à personne ? J’en vois qui sont abonnés aux Inrocks et qui hurlent « Arcade Fire ! ». Perdu, je parlais d’un bon groupe … Celui dont au sujet desquels il est question là présentement est The Besnard Lakes. Les qui ?
Les Besnard Lakes, groupe formé autour de Jace Lasek, un rat de studio d’enregistrement (le sien, spécialisé dans le rock indie plutôt undergroung), et sa moitié Olga Goreas. Tous deux multi-instrumentistes et chanteurs, compositeurs et of course producteurs de ce « … are the Black Horse ». Black Horse ? ça vous fait aussi penser à un autre canadien ? Neil Young ? Gagné … enfin presque, Neil Young surtout à son époque guitares distordues de la fin des années 80, circa « Freedom – Ragged glory – Weld ». Parce que les Besnard Lakes (un vrai groupe, au-delà du couple leader) prennent un malin plaisir à étirer leurs morceaux, tartinées de guitares lancinantes qui rappelleront aussi les furieux freaks d’Hawkwind, les Warlocks, voire le shoegazing.
Mais les guitares ne sont qu’un accessoire comme tant d’autres, voir la liste impressionnante des instruments présents sur ce disque, on ne risque pas de confondre Besnard Lakes avec le Brian Jonestown Massacre. Il y a sur ce « … Black Horse » des mélodies à la pelle, bien en avant, et tout le monde chante ou fait les chœurs, mettant en place des harmonies vocales évoquant les Beach Boys tristes de « Surf’s up ». Rajoutez  à cela des titres résolument optimistes (« Disaster », « Devastation », …) et les textes barrés-flippants qui vont avec, et vous obtenez un disque qui empeste la descente d’acide, la fin de trip noirâtre …
Evidemment, du glauque’n’roll de ce genre, beaucoup s’y sont essayé. Peu ont cependant réussi à en tirer quelque chose de majestueux. Les Besnard Lakes y sont parvenus, et ce disque est pour moi une des meilleures rondelles des dix dernières années. L’album suivant (« … are the roaring night »), empêtré dans une sophistication progressive et pompière (pléonasme), ne sera malheureusement pas du même niveau …