ELVIS COSTELLO & THE ATTRACTIONS - IMPERIAL BEDROOM (1982)


Impérial

« Imperial bedroom » est le meilleur disque de Costello. C’est mon avis et je le partage, quitte à choquer les spécialistes maniaques du bonhomme (il y en a).
Une pub Afflelou ? Non, Costello & The Attractions
Artistiquement, ce disque vient clore la période la plus créative de l’ancien petit employé en informatique. Un Costello qui lâche à des cadences infernales des disques qui montrent son envie d’aborder plusieurs genres musicaux. Costello est un boulimique, tant pour la consommation de musique que pour l’écriture de chansons, et quand il a un peu de temps libre (mais où le trouve t-il ?), il produit les disques des autres (le premier Specials).
Et là, avec « Imperial bedroom », jamais auparavant le revêche binoclard n’avait aligné dans une même œuvre autant de bonnes chansons. Car il s’agit ici de chansons comme seuls les Beach Boys ou les Beatles savaient en écrire dans les sixties. Et n’ayons pas peur des comparaisons, c’est à « Pet Sounds » ou « Abbey Road », que ce Cd peut être comparé.
D’ailleurs ce n’est pas un hasard si le producteur d’ « Imperial bedroom » est Geoff Emerick, ingénieur du son des studios Abbey Road et second de George Martin lors de l’enregistrement … d’ « Abbey Road » (entre autres disques des Beatles).
Les arrangements (sous influence de gens comme Burt Bacharach et d’une façon générale tous ces auteurs du Brill Building des sixties), dans lequel l’organiste Steve Nieve tient un grand rôle, traduisent une frénésie créatrice, que Costello avait parfois approchée précédemment, mais qu’il ne retrouvera plus jamais par la suite. Toutes les chansons (il n’est ici jamais question de punk, de reggae, de rock’n’roll,…) sont somptueuses, tour à tour jazzy, pop, crooner, soul, easy-listening, …, les textes toujours aussi caustiques.
Un seul (minuscule) reproche : Costello n’est pas Frank Sinatra et sa voix a parfois du mal à être à la hauteur des orchestrations grandioses présentes ici.
Et comme si l’état de grâce de cet autre Elvis avait vraiment pris fin avec cet « Imperial bedroom », les deux disques suivants (« Punch the clock » et surtout « Goodbye cruel world ») seront mauvais. La suite, cette sorte de fuite en avant dans l’écriture et les collaborations (les Pogues, McCartney, T-Bone Burnett, mais aussi Sofie Von Otter, sa centriste de femme de chanteuse jazz Diana Krall, …), verra toujours encore des disques sortir à une cadence effrénée …  Le problème, c’est que l’on n’en trouvera plus que très épisodiquement quelques uns de corrects …

Du même sur ce blog :
My Aim Is True
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Punch The Clock