MIKE OLDFIELD - TUBULAR BELLS (1973)


Un génie, pas d'associé, et des cloches (tubulaires)

Les gens qui très jeunes (Oldfield n’a pas vingt ans quand paraît « Tubular Bells ») enregistrent seuls des disques sont peu nombreux, ceux dans le lot qui ont du succès (critique et commercial) se comptent sur les doigts d’une main (Stevie Wonder, McCartney, Prince, Todd Rundgren). Mais seul Oldfield a réussi le carton planétaire d’entrée.

Mike Oldfield : The Man Machine ?
Faire paraître un disque composé de deux longues suites instrumentales en 1973 pouvait sembler dans l’air (progressif) du temps. Mais que plus de trente cinq ans plus tard, ces deux titres soient encore écoutables avec plaisir montre la qualité de la chose. A des lieues des sottises progressives des Yes, Genesis, ELP et consorts, « Tubular Bells » avec ses climats changeants, tantôt apaisés et bucoliques puis violemment électriques et bruyants quelques mesures plus tard va engendrer toute une cohorte de suiveurs, plus souvent pour le pire (JM Jarre) que pour le meilleur.

Et pour que le conte de fées soit complet, c’est un copain d’Oldfield, qui va créer sa propre compagnie de disques pour distribuer une œuvre dont les autres labels ne voulaient pas. Les disques Virgin étaient nés et Richard Branson en route pour sa « carrière » de milliardaire hippy.

Oldfield, lui, ne se remettra jamais du succès de « Tubular Bells », dont un passage sera utilisé par Friedkin dans « L’Exorciste », et sa carrière déclinera entre tentatives de donner une suite du même niveau à son chef-d’œuvre, et tentations de hit-parades avec des morceaux pop quelquefois réussis, mais qui ne s’approcheront jamais de la beauté inégalée de « Tubular Bells ».