Voyage au bout de l'inuit
Björk a sans conteste été l’artiste féminine majeure des
années 90 (c’était pas difficile, y’avait pas trop de concurrence), grâce à son
triplé « Debut » - « Post » - « Homogenic ». Sa
pop explosée, mêlée à toutes les tendances électroniques, ses étranges tenues
vestimentaires bariolées, l’hyper charisme soigneusement mis en scène du
personnage, ont laissé peu de gens indifférents, et tous les bobos prompts à s’enticher
du dernier cataplasme branchouille se sont extasiés devant cette Kate Bush pour
malentendants…
Avoir du talent est une chose, s’en servir à bon escient
en est une autre. Les choix artistiques de Björk depuis la fin des années 90, montrent
une artiste en perte de vitesse. Ce « Medulla » en est l’exemple.
Des morceaux a capella, un accompagnement musical très
réduit (quelques boucles rythmiques, quelques lignes de synthé). Le concept est
intéressant, se servir de la voix (la Castafjörd ?) comme d’un instrument
de musique (voix lead, chœurs, human beat box, …), mais a déjà été entendu à
longueur d’interviews de chanteurs. Et de toute façon poussé au zénith par des
gens comme Liza Fraser dans les Cocteau Twins.
Alors il est certes facile de crier au génie de ce
« Medulla », s’extasier de la précision des arrangements, des chants
traditionnels islandais ou inuits. Mais ne subsiste rapidement qu’un sentiment
de répétition tout au long du Cd et une impression que ces 45 minutes
s’éternisent.
De la même sur ce blog :
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