A la fin des années 70, Starshooter faisait des 45 T
rigolos (« Betsy Party », « Get baque », « Ma vie
c’est du cinéma », …) et des 33 T ratés. Leur leader était Kent Cokenstock
(vous avez compris qu’il était fan de BD belge ligne claire et d’Hergé en
particulier ?) qui chantait encore plus faux que Jean-Louis Aubert des
textes décalés dans une veine humoristique punk (ça vous parle ?). Les
Starshooter, en pseudo punks provinciaux (Lyon) durèrent quelques années avant
de déposer les armes. Le Kent continua le combat (pas très rock) … pour ce
premier effort solo après la dissolution du groupe. Son album est calamiteux,
et on comprend pourquoi il n’avait apparemment jamais été réédité pendant vingt
ans.
Ecce Homo ... |
Car même si les radios ont à l’époque un peu diffusé
« Partout c’est la merde », on ne peut pas dire que ce calypso bancal
soit une réussite. Malheureusement, tout le reste est à l’avenant, du pastiche
« téléphoné » de « Souvenirs majeurs », « Stupidités »,
à l’imitation d’Antoine quand l’élucubrateur avait besoin de repeindre son
rafiot (« Long, long, voyage »), quelques rockabs poussifs du niveau
des Forbans ou de Jesse Garon (« Je dis bye bye »), un reggae à faire
se retourner Marley dans sa tombe (« Rabat-joie »), le tout
accompagné de textes pas vraiment inspirés. Ces textes sont d’une navritude
extraordinaire (au hasard : « Adieu le stress, bonjours les bananes »,
« Dans les îles, on finit pas à l’asile »).
Kent se cherche (il fait aussi des BD), et finira
quelques années plus tard, quand il aura trouvé sa Barbie (la douce Enzo Enzo)
par se fixer sur un style quelque part entre Souchon et Trenet, qui sans le
rendre crucial pour autant, lui ira mieux que ce premier essai totalement raté.
1983, l'édition originale ... |
La réédition de 2004 (avec visuel différent)
comporte quatre bonus. Les deux derniers sont atroces. « Tout petit doute »
est comme un brouillon du sinistre reggae de Prisu « Chacun sa route »,
la BO de « Un Indien dans la ville » et par charité je m’abstiendrai
de tout commentaire sur « Passion dans l’Est ». Par contre les deux
premiers bonus sont … euh … moins mauvais. « Tiny Tinto » démarre sur
un riff très Cars – Def Leppard ce qui nous change des bouillasses précédentes,
mais malheureusement le titre finit vite par ressembler à du Gold (« Capitaine
abandonné », ce genre de daubes). Sa face B, « West Side » est
un hommage que l’on devine sincère au club lyonnais qui a hébergé fin des 70’s –
début 80’s la scène punk new wave locale (Starshooter, Marie et les Garçons,
Electric Callas, …).
Bon y’avait longtemps … une rondelle from the
poubelle, direct …
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