A part ?
Dominique A, je connais juste de nom … et un vieux
hit mineur de ses débuts au siècle dernier (« Le Twenty-Two Bar »). Et
comme la plupart de ses congénères (les ceusses qui chantent en français, qui
font pas vraiment du rock mais plus tout à fait de la variété, les Bretons et
les chauves), il m’inspire pas vraiment confiance a priori …
« La musique », se présente sous plusieurs
formes (un Cd simple auquel je me suis prudemment tenu, un double dont le titre de l’autre
volet est « La matière », un double avec un livre, …), comme souvent
maintenant, dernier stratagème des maisons de disques pour faire acheter aux
fans plusieurs fois la même chose … Un disque enregistré tout seul dans son
home studio, comme l’avait paraît-il été son premier (« La
fossette »). Le A tout seul avec des machines, c’est une occasion de voir
ce qu’il a dans le ventre ce garçon …
Résultat des courses, je suis plutôt preneur, même
s’il n’y a pas de quoi se relever la nuit pour se le passer en boucle. Il y a
indéniablement un type qui sait écrire, de la musique (des mélodies bien
foutues, assez variées), mais aussi des textes, personnels donc assez hermétiques,
jouant bien sur la sonorité et la musicalité des mots, évitant les slogans et
les effets de tribun … Le tout voguant la plupart du temps sur un registre
mélancolique, désabusé. Dominique A sur ce disque en tout cas, n’est pas un
joyeux, mais n’est pas non plus sinistre.
Il sait varier les effets de ses disquettes, quelques
fois pas très loin du trip-hop (« Qui est-tu ? »), taquinant
ailleurs l’indus-noisy (« Je suis parti avec toi »). Jouant aussi sur
sa voix (c’est pas un grand chanteur, c’est le moins que l’on puisse dire, mais
il passe du quasi talk-over au chant « normal ») pour multiplier les
ambiances. Bon, perso, il y a des choses qui me gavent (« Le bruit blanc
de l’été » naïf et franchement commercial bas de gamme, l’assez
expérimental « Hotel Congress », « La fin d’un monde »
chanson triste ringarde j’espère à prendre au second degré). D’autres m’accrochent
beaucoup plus, « Nanortalik » qui a un je-ne-sais-quoi de Manset
(compliment), « Des étendues », planante et funèbre, « Les
garçons perdus » avec ses riffs ( ? ) de synthé, la chanson-titre,
belle ballade triste. Et le reste, une bonne moitié du Cd, qui se laisse
écouter …
Un disque forcément intimiste, assez consensuel,
allez, un peu centriste, y’a longtemps que l’avais pas placé. Qui me donne pas forcément
envie d’acquérir sur-le-champ l’intégrale, mais ne me dégoûtera pas d’en
écouter d’autres si l’occasion se présente… ce qui est pas si mal …