Vous avez dit punk ?
Touchez à rien, vous êtes à la bonne adresse … Parce
que plus « dans l’esprit » que ceux-là, y’a pas grand-monde par ici …
en tous les cas jusqu’à ce disque, censé être leur dernier. Après, on peut
ergoter sans fin sur le fait qu’il se soient réunis au tournant des années
2000, qu’ils tournent encore, que Géant Vert ne soit plus là pour les textes, …
La première décennie du groupe ressemble à un
fantasme de purisme alternatif. Les Parabellum ne transigent sur rien, du label
bordélique indépendant, en passant par un propos musical sans aucune concession
(en gros, punk un jour, punk toujours), un engagement pour des causes qui
risquaient pas de faire l’actu des JT, des textes rentre-dedans,... Durant les
premières années du groupe, beaucoup de titres sortis sur des compilations plus
ou moins underground, quelques 45T permettront de diffuser leurs premiers
morceaux mythiques, « Saturnin », « Anarchie en
Chiraquie ». Ce « In vivo veritas » n’est que leur troisième Cd,
après une décennie de galères diverses.
Un groupe punk qui dure est un groupe qui finit par
savoir jouer, et les Parabellum sont au fil des ans devenus une machine de
guerre redoutable sur scène, capable de murs de boucan, mais aussi d’éclaircies
sonores toutes en tension. Celui qui focalise l’attention, c’est Schultz,
massif guitariste-chanteur du genre que s’il dit quelque chose, t’as envie
d’être d’accord, mais à côté Sven sculpte des riffs infernaux dans le mur du
son que dresse une rythmique aguerrie. Pas d’esbroufe, puissant et velu,
musique d’homme quoi …
Avec une influence rockab-rock’n’roll (« Zig
zag rock », le « You can catch me » de Chuck Berry) qui vient
s’ajouter à la puissance punky brute et sans fioritures de base. Les Parabellum
sont aussi à l’aise sur le mid-tempo viril (« La belle », « La
blonde et moa ») que sur l’accélération limite hardcore (« Hommes torpilles »),
donnent dans la chanson à boire hooliganesque (« Le dernier
trocson »), revisitent la vieille chanson engagée (« Cayenne »,
chant traditionnel de bagnards avec son refrain « Mort aux vaches, mort
aux condés »), et font un sort à un classique de Jacques Brel
(« Amsterdam ») grâce à une adaptation iconoclaste de leur parolier
Géant Vert.
Et on peut regretter que les textes soient le plus
souvent incompréhensibles à cause d’un chant guttural et speedé de Schultz, mais aussi d’un son qui n’a pas
grand-chose à voir avec du Dire Straits live, ce qui n’est pas plus mal … Le
concert est enregistré dans une petite salle parisienne (l’Espace Ornano), la
moitié des titres retenus concernent les rappels, et les deux
« classiques» historiques » (« Saturnin » et
« Anarchie … ») sont absents. Malgré tout, ce live brut et sauvage
tient plutôt bien la route, les Parabellum ne s’économisent pas.
Un témoignage pas forcément crucial, mais que l’on
déconseillera toutefois aux auto-proclamés mélomanes … Bienvenue aux autres …
Un, deux, un-deux-trois-quatre …