FRANZ FERDINAND - YOU COULD HAVE IT SO MUCH BETTER (2005)


Status Quo ...

Battre le fer pendant qu’il est encore chaud … c’est ce qu’ont du se dire les Franz Ferdinand et leurs conseillers financiers (pardon, les gens de leur maison de disques). Parce qu’avec leur première galette, ils avaient fait fort, devenant par la magie de quelques hits assez bien troussés un groupe qui comptait, dont les chiffres de vente se chiffraient en millions, chose prodigieuse en ces années 2000 où une connexion ADSL et MegaUpload suffisaient pour avoir de la musique.
Alors, pas téméraires pour deux sous, les Franz Ferdinand se sont appliqués à sortir fissa un skeud qui passerait comme lettre à la poste chez leurs fans. Comme y’avait les moyens, ils ont truffé leurs morceaux de petits gris-gris sonores gentiment centristes, mais sans prendre le moindre risque. Un follow-up, on appelle çà, à tel point qu’il faudrait être bien malin (ou bien fan) pour reconnaître lors d’un blindtest de quel disque provient le titre qu’on écoute. Alors c’est plutôt sympa, totalement dans l’air du temps consensuel, il n’y a plus aucun effet de surprise, tout est under control, totalement prévisible. Tout ce que les jeunes filles qui avaient acheté en masse le premier devaient attendre.
Bon, moi je suis plutôt client, avec toute ma blasitude et toute ma mauvaise foi. En fait, ce doit être mon côté pédo-pervers qui ressort, je trouverais toujours plus intéressant de voir un concert de Franz Ferdinand à la O2 Arena avec aux premiers rangs de jeunes nymphettes hurlantes miniskirtées que des hordes de graisseux fortement houblonnés index et auriculaire dressés ovationnant la reformation de Manowar ou Accept à une quelconque Hellfest …
Quelques titres surnagent du lot « The fallen », « Walk away » (comme si les Smiths avaient enregistré sous amphets), la gentiment mélodique « You’re the reason », le morceau-titre, le plus franchement rock du Cd … Il y a pas mal d’auto-citations (« Well that was easy », « Outsiders », « I’m your villain »), ce qui à force laisse à croire à un certain manque de renouvellement, de fraîcheur et d’inspiration … Quelques trucs piqués chez les autres : du piano en avant genre Coldplay (« Elanor … », « Fade together »), des choses qui tentent de sonner comme les Beatles en 65 repris par le Knack de « My Sharona » (« Do you want to »), une sorte de ska centriste énervé à la No Doubt (« This boy »), et aussi une poignée de titres aussi vite oubliés qu’écoutés …
Résultat des courses : un disque tellement prévisible que ça en devient embarrassant, plus arrangé que le premier, mais sans aucune surprise, sans la moindre trace d’évolution, sans le moindre risque. Le noyau dur des fans a adoré, ceux qui n’aimaient pas ont détesté, la routine quoi …
Il aurait tout de même peut-être fallu dire à ces jeunes gens qu’ils sont certes bien gentils, mais que bon, il serait temps de passer à autre chose. Apparemment, personne n’y a songé, leur troisième disque était comme les deux premiers, il a fini par lasser quelque peu et a pas très bien vendu. Bien fait …

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