Status Quo ...
Battre le fer pendant qu’il est encore chaud … c’est
ce qu’ont du se dire les Franz Ferdinand et leurs conseillers financiers
(pardon, les gens de leur maison de disques). Parce qu’avec leur première
galette, ils avaient fait fort, devenant par la magie de quelques hits assez
bien troussés un groupe qui comptait, dont les chiffres de vente se chiffraient
en millions, chose prodigieuse en ces années 2000 où une connexion ADSL et
MegaUpload suffisaient pour avoir de la musique.
Alors, pas téméraires pour deux sous, les Franz
Ferdinand se sont appliqués à sortir fissa un skeud qui passerait comme lettre
à la poste chez leurs fans. Comme y’avait les moyens, ils ont truffé leurs
morceaux de petits gris-gris sonores gentiment centristes, mais sans prendre le
moindre risque. Un follow-up, on appelle çà, à tel point qu’il faudrait être
bien malin (ou bien fan) pour reconnaître lors d’un blindtest de quel disque
provient le titre qu’on écoute. Alors c’est plutôt sympa, totalement dans l’air
du temps consensuel, il n’y a plus aucun effet de surprise, tout est under
control, totalement prévisible. Tout ce que les jeunes filles qui avaient acheté en
masse le premier devaient attendre.
Bon, moi je suis plutôt client, avec toute ma
blasitude et toute ma mauvaise foi. En fait, ce doit être mon côté pédo-pervers
qui ressort, je trouverais toujours plus intéressant de voir un concert de
Franz Ferdinand à la O2 Arena avec aux premiers rangs de jeunes nymphettes
hurlantes miniskirtées que des hordes de graisseux fortement houblonnés index
et auriculaire dressés ovationnant la reformation de Manowar ou Accept à une
quelconque Hellfest …
Quelques titres surnagent du lot « The
fallen », « Walk away » (comme si les Smiths avaient enregistré
sous amphets), la gentiment mélodique « You’re the reason », le
morceau-titre, le plus franchement rock du Cd … Il y a pas mal d’auto-citations
(« Well that was easy », « Outsiders », « I’m your
villain »), ce qui à force laisse à croire à un certain manque de
renouvellement, de fraîcheur et d’inspiration … Quelques trucs piqués chez les
autres : du piano en avant genre Coldplay (« Elanor … »,
« Fade together »), des choses qui tentent de sonner comme les
Beatles en 65 repris par le Knack de « My Sharona » (« Do you
want to »), une sorte de ska centriste énervé à la No Doubt (« This
boy »), et aussi une poignée de titres aussi vite oubliés qu’écoutés …
Résultat des courses : un disque tellement
prévisible que ça en devient embarrassant, plus arrangé que le premier, mais
sans aucune surprise, sans la moindre trace d’évolution, sans le moindre
risque. Le noyau dur des fans a adoré, ceux qui n’aimaient pas ont détesté, la
routine quoi …
Il aurait tout de même peut-être fallu dire à ces
jeunes gens qu’ils sont certes bien gentils, mais que bon, il serait temps de
passer à autre chose. Apparemment, personne n’y a songé, leur troisième disque
était comme les deux premiers, il a fini par lasser quelque peu et a pas très
bien vendu. Bien fait …
Des mêmes sur ce blog :
Franz Ferdinand
Right Thoughts, Right Words, Right Action
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