Very Bad Trip (3712)
On dira que cela avait été une soirée arrosée (par
plein de boissons d’hommes, des vraies, rustiques, pas des machins coupés avec
des jus de fruits exotiques pour cocktails lounge). Et le lendemain matin, un
chantier dans la baraque à rebuter les plus motivés de chez Loulou Nicollin. Et
donc séance de ménage avec combats de preux chevaliers en armure au milieu du
crâne. On commence d’abord le rangement par l’essentiel, le vital, les disques.
Et on trouve ce machin « The black saint … » sous des piles de Cds de
rock. J’ai beau être inculte, je connais le nom de Mingus et je sais que c’est
pas à moi, jamais je m’abaisserai à acheter pareille chose. Quelqu’un a dû
l’oublier hier soir ou un autre jour. J’ai gobé quelques Aspro, et
posé la rondelle dans le lecteur, du jazz, ça ne pouvait être que relaxant, et
accompagner en douceur le remplissage de sacs poubelles.
Erreur, funeste erreur. Ça fait des trous dans les
tympans, ce truc. Et comme je ne connais rien au jazz et encore moins à Charlie
Mingus, je n’ai donc aucune référence de ce disque dans son œuvre. C’est un foutoir
sonore savamment organisé ou désorganisé (free jazz ?), et tout un tas de
plans et de sons agressifs que j’avais entendu « ailleurs » (les
envolées crissantes de sax sur le « Fun house » des Stooges, les
instrumentations dissonantes chez le Velvet Underground, Sonic Youth et tous
leurs disciples, …).
Et donc, ce que j’en pense ? Ben rien, autant
demander à une oie de Guinée ce qu’elle pense du confit de canard.
Je sais seulement que quand le disque a été fini, j’ai
repris de l’aspirine.
Que je l’ai plus écouté.
Et que personne me l’a jamais réclamé …