DEEP PURPLE - THE HOUSE OF BLUE LIGHT (1987)


Un disque de Bon Jovi ?

Ils ont du se gourrer quelque part … Y’a pourtant écrit Deep Purple sur la pochette… Deep Purple, ceux qui en 1970 ont rédigé le manifeste définitif du hard-rock, le toujours pas égalé « In Rock », et dans la foulée quelques hymnes-brûlots genre « Highway Star », « Smoke on the water », « Burn », « Mistreated », qui bien qu’englués dans des disques studio prétextes à de grosses batailles d’égos ou des live plein de farineuses jams interminables, ont marqué leur temps et à jamais l’esprit de toute une génération de collégiens… Deep Purple, géniteurs d’une innombrable descendance d’avatars plus ou moins dispensables (tous ces Rainbow, Whitesnake, Ian Gillan Band, n’en jetez plus …).
Deep Purple, comme les autres dinosaures 70’s (Stones, Who, Led Zep, …), balayés par le punk et la new wave, qui se reformera (à moins qu’ils n’aient jamais arrêté) dans les 80’s. « House of blue light » est le second disque de cette réapparition…
« Bad attitude » pour commencer, avec intro par les grandes orgues de Lord, un bon riff de Blackmore, et puis … Oh ! C’est qui qui chante ? Coup d’œil sur le livret … Ian Gillan ?? Le gosier en feu de « Child in time » et « Highway star » ? Ben , il a morflé sévère Gillan, perdu en route la moitié de ses octaves … Et pourtant, c’est bien le Purple de la légendaire Mark II, comme disent les spécialistes, avec Paice et Glover en plus à la rythmique …
Mais à mesure que les titres défilent, on va de déception en déception. Le son général est celui d’un disque de hard FM comme il en sortait à l’époque tous les jours. Lord a oublié sur la plupart des morceaux son Hammond et s’escrime sur des claviers high tech à la (Depeche) mode, Glover n’a pas pu s’empêcher de poser ses pattes sur la console pour ce son limite middle of the road, Gillan, paix à ses cordes vocales élimées, n’en parlons plus, Blackmore ne distille que parcimonieusement son talent (1er solo un semblant concerné sur « Mad dog », et seulement à son vrai niveau sur la cavalcade à la Iron Maiden de « Spanish archer », c’est quand même peu …). Seul Paice semble ne rien avoir perdu de sa capacité à malmener les fûts.
Pour ne rien arranger, les compos ne sont pas fameuses, pour un Deep Purple s’entend … « Call of the wild » semble sortir d’un disque de Toto, « Hard lovin’ woman » pourrait passer pour du rythm’n’blues s’il ne sonnait pas comme du Genesis des années 80, « Unwritten law », c’est du hard FM débité à la tonne … « Strangeways », ouh les copieurs, avec ses motifs arabisants recycle des plans de « Kashmir », et « Mitzi Dupree » ballade vaguement bluesy rappelle au détour de sa mélodie le « You can’t live your hat on » de Randy Newman repris par Joe Cocker à peu près au même moment …
« The house of blue light » est un ratage total, juste un disque indigne d’un des plus grands noms du rock des seventies. Le dernier titre s’appelle  … « Dead or alive », vous voulez vraiment mon avis sur cette question ?

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