PATTI SMITH GROUP - RADIO ETHIOPIA (1976)


Entre deux chefs d'oeuvre ...

On ne dira jamais assez l’importance de Patti Smith dans le monde machiste du rock. La première à avoir imposé une vision féminine. Jusque là, des chanteuses, parfois d’exception et difficiles à « gérer » (Joan Baez, Janis Joplin), le plus souvent des poupées de cire ou de son (les girl groups), manipulées par Spector, Gordy, Fowley, … A l’extrême marge, des activistes blacklistées (Buffy Sainte-Marie et son folk indigène, Angela Davis et son engagement politique et social, même si elle n’a pas fait de disques, elle a été très influente), rejetées par une culture blanche de rednecks.
Patti Smith, avec sa formation littéraire, est venue habiter New York pour côtoyer ses idoles Bob Dylan et le Velvet Underground à la fin des sixties. Des piges pour des mags musicaux, des textes pour le Blue Oyster Cult, des « performances » théâtralisées dans le Village où elle déclame ses poèmes rimbaldiens. Et puis, « Horses », l’année d’avant ce « Radio Ethiopia », est un des quatre ou cinq disques essentiels et indispensables des années 70. Pour plein de bonnes raisons.
Ce « Radio Ethiopia » paru en 1976 sous l’intitulé du Patti Smith Group est loin de le valoir. Pour là aussi plein de bonnes raisons. Et la plus évidente, c’est qu’on n’y trouve rien du niveau de « Gloria », « Redondo Beach », « Break it up » … Juste des morceaux qui se voudraient bruitistes (façon second Velvet Underground) et ne sont finalement que bruyants, ou pire, braillards. La production de Jack Douglas n’arrive pas à la cheville du travail de John Cale sur « Horses ».
En fait « Radio Ethiopia » sonne comme une performance musicale théâtralisée et non pas comme un disque de rock. Parce que de rock, il n’en est pas question dans « Radio Ethiopia »
Patti Smith, référence majeure de toute la future vague punk new-yorkaise, et de toutes les artistes féminines qui feront par la suite de la musique en général et du rock en particulier, sombre corps et biens dans ses poèmes plus parlés que chantés et la musique dissonante qui les accompagne.
« Radio Ethiopia » est un copier-coller bâclé de « Horses ». Il faudra attendre que Patti Smith revienne au rock et aux chansons avec « Easter » pour la retrouver à nouveau au sommet.

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Radio Ethiopia