Poubelle direct ?
Non, je déconne … même si j’ai jamais trouvé à ce
disque les énormes qualités que pas mal de gens lui attribuent.
Garbage, c’est un peu l’histoire de la citrouille
qui se transforme en carrosse. A la base, Butch Vig, producteur remarqué du
« Gish » des Smashing Pumpkins, et encore plus remarqué lorsque son
nom se retrouve sur le « Nevermind » de Nirvana (même si son apport
sur ce disque a été remis en cause par quelques déclarations fielleuses de
Cobain). Des millions de disques vendus et les royalties qui vont avec, ça vous
change la vie.
Pourquoi ils ont mis Shirley Manson au premier plan, hein ? Et pourquoi ils sont flous les trois moches derrière ? |
Butch Vig, batteur du dimanche, bat le rappel de
deux vieux potes de fac, Erikson et Marker, et cette joyeuse ( ? ) bande
jamme, écrit des bribes de titres, envisage de monter un groupe, juste pour le
fun. Une voix est entendue par hasard sur la BO d’un film, c’est celle de
Shirley Manson, une Ecossaise qui officie dans les très oubliables Angelfish.
Laquelle Manson, se voyant contactée par Butch Vig, part illico auditionner dans son
studio du Wisconsin.
Shirley Manson n’est pas Aretha Franklin, loin de
là. Mais la mini-jupe lui sied aussi bien qu’à Jean Seberg, et les trois
Quasimodo américains (même si, pas cons, ils l’ont jamais avoué) envisagent
tout de suite le potentiel de l’affaire.
La Belle et ses Bêtes (malins, ils joueront sur
cette image) écrivent des titres, dont quelques uns de corrects. Ensuite,
forcément, ça va mieux, les trois rats de studio maîtrisent les tables de
mixage, et créent (avec l’aide de Pro-Tools) l’objet sonore en parfaite
adéquation avec l’époque, un peu de rock, de pop, de techno, de trip-hop, des
grosses guitares, des synthés de partout, et des jolis arrangements
radiophoniques. Les Garbage n’ont pas voulu faire un disque culte cryptique,
mais un disque commercial. On va pas les blâmer pour ça, tout le monde s’y est
un jour essayé, mais eux en plus l’ont mieux réussi.
Ce premier disque est mignon, certes. A mon humble
avis assez anecdotique aussi. En fait, ce qui m’a le plus intrigué en le
réécoutant, c’est de lire sur les crédits de deux titres le nom de Clyde Stubblefield. Un
blaze pareil, ça court pas les rues, mais j’ai quand même vérifié, c’est bien
l’historique batteur de James Brown qui cogne sur « Not my idea » et
« Queer ». Pourquoi ? Je n’en sais rien …
Plein de titres feront une bonne carrière de
singles, avec des jolis clips … « Queer », « Only happy when it
rains », « Vow », « Stupid girl », bons morceaux centristes, perclus
d’arrangements dans l’air du temps, munis de jolies mélodies de power-pop et de
refrains mignons …
Bon, ça va, je vois déjà les mines révulsées et les
yeux exorbités des mélomanes et autres musicologues… quoi, je suis pas sous le
charme du premier Garbage … ben non, que voulez-vous, et je peux aller plus
loin dans le blasphème … je trouve le suivant « Version 2.0 »
infiniment meilleur …