Bonne came ...
« Shop around », « Track of my
tears », « You’ve really got a
hold on me », « Tears of a clown », autant de succès, autant de titres des
Miracles signés ou co-signés Smokey Robinson … sans compter les titres produits
ou écrits pour d’autres …
« Smokey Robinson est le plus grand poète américain
vivant ». C’est Bob Dylan, qui sait quand même un peu de quoi il parle qui l’a
dit un jour …
Smokey Robinson fut un des piliers
« historiques » de la Motown dans les années 60, et un des derniers
fidèle à Berry Gordy, après « l’émancipation » et les départs en solo
(toujours chez Motown) de Diana Ross, Marvin Gaye, Stevie Wonder … Mais au
début des années 70, Smokey Robinson entend voler de ses propres ailes.
Totalement dans la nature du personnage, la séparation d’avec les Miracles se
fait en douceur, sans rupture, en toute simplicité et camaraderie (la lente
ballade soul « Sweet harmony » est d’ailleurs dédicacée dans une
intro parlée à ses copains restés dans les Miracles).
« Smokey » est le premier disque solo de
Robinson, initialement paru en 1973. Un disque de soul sophistiquée, lente,
douce, quasi bucolique, portée par la voix de miel de Smokey Robinson. Souvent
voisin par le rythme du « What’s going on » de Marvin Gaye, ce qui
n’est pas un petit compliment. Tout en laissant de côté le discours écolo et
social du Marvin … Chez Robinson, tout n’est qu’amour, luxe, calme et volupté.
Les lentes ballades soul dominent (la très belle
« Holly », la fabuleuse et
pour moi sommet du disque « Just my soul responding » qui oscille
entre soul, gospel et psychédélisme, « Sweet harmony », « The
family song », l’intemporelle « Baby come close » et son orgue
Hammond, …) et c’est le registre dans lequel Smokey Robinson excelle. Quand il
s’en éloigne quelque peu, sur la reprise de « Never can say goodbye »
par exemple, il en donne pour moi la moins bonne version de tous ceux de la
Tamla qui l’ont chantée, sans même parler de la superbe relecture des
Communards. Quand le tempo s’accélère et s’oriente vers le funky et les
prémisses du disco, là aussi les résultats sont un peu moins convaincants
(« A silent partner », « Wanna know my mind ») …
A noter que curieusement, alors qu’il en était le
chanteur lead, les Miracles continueront d’obtenir des succès après son départ,
tandis que la carrière solo de Smokey Robinson se fera à peu près dans une
indifférence polie. A tel point que ses disques solo seront quasiment
introuvables pendant des décennies. Ils sont maintenant réédités (très
correctement) sous l’appellation générique « Smokey Robinson : The
solo Albums », à raison de deux 33T par Cd. « Smokey » est
couplé avec son successeur de 1974 « Pure Smokey ».