Tango Blues
Mon truc, ce serait plutôt les Stones ou les Clash.
Alors, c’était a priori mal parti pour un vieux avec son accordéon et son band
qui rencontrent un joueur à la mode d’espèce de xylophone.
La rencontre a eu lieu au festival de Montreux en
1986. Et quand on connaît le goût sûr et l’ouverture musicale de Claude Nobs,
le directeur du festival, on tente l’expérience.
Et on découvre un Cd à des années-lumière des
parquets cirés ou de Gotan Project. Et le tango, cette espèce de parade
sexuelle alambiquée d’un autre temps, devient sinon captivant, du moins
intéressant. Hormis quelques passages, qui ont la bonne idée d’être assez rares
et assez courts, où les deux stars s’écoutent jouer, la plupart du temps c’est
ensemble qu’ils avancent et défrichent de nouveaux paysages musicaux.
Une musique venue des basses couches populaires,
chargée de tristesse et à forte connotation sexuelle. Ça peut définir le tango.
Mais aussi le blues. Et c’est là, dans ces plages lentes et tristes, que l’on a
soudain l’impression que Buenos Aires se retrouve tout à coup dans le delta du
Mississippi.
Et ça fonctionne plutôt bien.