MAHAVISHNU ORCHESTRA - THE INNER MOUNTING FLAME (1971)



D'abord une grande aventure humaine

Avant d’être du jazz-rock, Mahavishnu Orchestra, c’est la réunion de cinq personnalités hors du commun …

John MacLaughlin en est le leader. Après une enfance difficile, il plonge très tôt dans la drogue et à la puberté devient accro au PCP (Page Centrale de Playboy), se livrant toutes les nuits sous les draps à des pratiques onanistes effrénées, expériences qui lui seront profitables lorsque plus tard il astiquera le manche de sa guitare à des vitesses jamais approchées. Un guitar hero …

Jan Hammer, citoyen de la riante République Populaire Tchèque, aura lui l’adolescence difficile de ceux grandis de l’autre côté du Rideau de Fer. Comme tous les jeunes des pays de l’Est, il se destinera d’abord à une carrière dans le cinéma porno, mais le rachitisme des ses attributs virils le feront échouer à tous les castings, dans lesquels il ne réussira qu’à gagner le peu glorieux sobriquet de « Pine d’Acarien ». Vexé et déçu, il abandonnera dès lors le hard pour se consacrer au jazz …

Billy Cobham, tout petit, rêvait d’être architecte d’avant-garde, et était passionné par tous les jeux de construction de type Lego. Il n’aura de cesse, lorsque par hasard devenu batteur, d’empiler selon des échafaudages par lui seul maîtrisés et défiant toutes les lois de l’équilibre et du bon sens, des kyrielles de doubles grosses caisses, fûts et cymbales diverses sur lesquels il cognait de façon inconsidérée …

Morituri te salutant
Comme si cela ne suffisait pas, le Mahavishnu Orchestra devait se composer de deux batteurs et Rick Laird était pressenti pour prendre place sur l’autre tabouret. Las, des hémorroïdes aussi douloureuses que chroniques lui interdirent à son grand dam la position assise, et il se résolut à opter pour la guitare basse, dont la pratique convenait mieux au soulagement de son postérieur douloureux.

Le matériel des quatre, surtout la batterie de Cobham, fort encombrante, laissait peu de place dans le combi Volkswagen du groupe, qui hésita longtemps à se doter d’un autre musicien, ceux présents envisageant tour à tour un harmoniciste et un joueur d’ukulélé. Sur un de ces coups de tête qui font s’écrire les plus belles pages de la légende du jazz-rock, ils choisirent un violoniste et Ivry Gitlis et André Rieu n’étant pas libres,c’est finalement Jerry Goodman, un brave type, qui fut retenu.

Restait pour les cinq hommes à choisir un nom de scène. Grands amateurs de cinéma en noir et blanc et de westerns, ils souhaitèrent un nom à consonance indienne. « The Sitting Bull Orchestra » fut un moment envisagé, avant que l’unanimité se fasse sur Mahavishnu Orchestra, d’après le nom d’un des Trois Lanciers du Bengale, le classique d’Henry Hathaway …

S’apercevant un peu tard qu’aucun d’entre eux ne savait chanter, ils décidèrent de se contenter de morceaux instrumentaux. Leurs tenues de scène surprirent le public, qui pourtant en ce début des années 70, en voyait de toutes les couleurs. Les musiciens du Mahavishnu Orchestra se présentaient à leurs concerts serrés dans des polos jaunes à rayures noires (ou le contraire), et se livraient  à de curieuses chorégraphies scéniques rappelant le vol des insectes. La raison est fort simple, les cinq hommes étaient fans de Maya l’Abeille, dessin animé auquel la pièce centrale de ce Cd (« The Dance of Maya ») est bien évidemment dédiée. En hommage à un autre grand musicien, le créateur de « Kind of Blue », ils adoptèrent tous la coiffure de leur idole Miles, la fameuse coupe Davis …

Tout était dès lors en place pour que la légende s’écrive …


Ben non, c'est pas les Mahavishnu Machin ... Faut pas abuser quand même ...