Avant d’être du jazz-rock, Mahavishnu Orchestra,
c’est la réunion de cinq personnalités hors du commun …
John MacLaughlin en est le leader. Après une enfance
difficile, il plonge très tôt dans la drogue et à la puberté devient accro au
PCP (Page Centrale de Playboy), se livrant toutes les nuits sous les draps à
des pratiques onanistes effrénées, expériences qui lui seront profitables
lorsque plus tard il astiquera le manche de sa guitare à des vitesses jamais approchées.
Un guitar hero …
Jan Hammer, citoyen de la riante République
Populaire Tchèque, aura lui l’adolescence difficile de ceux grandis de l’autre
côté du Rideau de Fer. Comme tous les jeunes des pays de l’Est, il se destinera
d’abord à une carrière dans le cinéma porno, mais le rachitisme des ses
attributs virils le feront échouer à tous les castings, dans lesquels il ne
réussira qu’à gagner le peu glorieux sobriquet de « Pine d’Acarien ».
Vexé et déçu, il abandonnera dès lors le hard pour se consacrer au jazz …
Billy Cobham, tout petit, rêvait d’être architecte
d’avant-garde, et était passionné par tous les jeux de construction de type
Lego. Il n’aura de cesse, lorsque par hasard devenu batteur, d’empiler selon
des échafaudages par lui seul maîtrisés et défiant toutes les lois de
l’équilibre et du bon sens, des kyrielles de doubles grosses caisses, fûts et
cymbales diverses sur lesquels il cognait de façon inconsidérée …
Morituri te salutant |
Comme si cela ne suffisait pas, le Mahavishnu
Orchestra devait se composer de deux batteurs et Rick Laird était pressenti
pour prendre place sur l’autre tabouret. Las, des hémorroïdes aussi
douloureuses que chroniques lui interdirent à son grand dam la position assise,
et il se résolut à opter pour la guitare basse, dont la pratique convenait
mieux au soulagement de son postérieur douloureux.
Le matériel des quatre, surtout la batterie de
Cobham, fort encombrante, laissait peu de place dans le combi Volkswagen du
groupe, qui hésita longtemps à se doter d’un autre musicien, ceux présents envisageant
tour à tour un harmoniciste et un joueur d’ukulélé. Sur un de ces coups de tête
qui font s’écrire les plus belles pages de la légende du jazz-rock, ils
choisirent un violoniste et Ivry Gitlis et André Rieu n’étant pas libres,c’est
finalement Jerry Goodman, un brave type, qui fut retenu.
Restait pour les cinq hommes à choisir un nom de
scène. Grands amateurs de cinéma en noir et blanc et de westerns, ils
souhaitèrent un nom à consonance indienne. « The Sitting Bull
Orchestra » fut un moment envisagé, avant que l’unanimité se fasse sur
Mahavishnu Orchestra, d’après le nom d’un des Trois Lanciers du Bengale, le
classique d’Henry Hathaway …
S’apercevant un peu tard qu’aucun d’entre eux ne
savait chanter, ils décidèrent de se contenter de morceaux instrumentaux. Leurs
tenues de scène surprirent le public, qui pourtant en ce début des années 70,
en voyait de toutes les couleurs. Les musiciens du Mahavishnu Orchestra se
présentaient à leurs concerts serrés dans des polos jaunes à rayures noires (ou
le contraire), et se livraient à de
curieuses chorégraphies scéniques rappelant le vol des insectes. La raison est
fort simple, les cinq hommes étaient fans de Maya l’Abeille, dessin animé
auquel la pièce centrale de ce Cd (« The Dance of Maya ») est bien
évidemment dédiée. En hommage à un autre grand musicien, le créateur de
« Kind of Blue », ils adoptèrent tous la coiffure de leur idole
Miles, la fameuse coupe Davis …
Tout était dès lors en place pour que la légende
s’écrive …
Ben non, c'est pas les Mahavishnu Machin ... Faut pas abuser quand même ...