One hit wonder ...
Ils ont peur de rien, et surtout pas du ridicule …
Baptiser ce Cd « The very best of », alors que de son vivant Valens n’avait
sorti que deux 45T, je veux bien, mais y’a quand même comme un léger foutage de
gueule, là …
En fait, c’est pas loin d’être une intégrale, dont tout
n’est pas si « very best » que ça …
Car qu’en serait-il advenu de celui-là, s’il n’avait pas
eu la mauvaise idée de monter dans le même coucou que Buddy Holly, le Big
Bopper et quelques-uns de leurs musicos ? Un Luis Mariano d’opérette
rockabilly, un Elvis mariachi, ou bien comme tant d’autres aurait-il disparu de
la circulation après un unique hit ? The answer, mes friends, elle doit
être blowin’ in the wind, plutôt que dans les notes du livret, qui fait de
Valens une superstar en devenir …
Ritchie Valens, c’est « La Bamba », titre réarrangé
façon early rock’n’roll, et dont les origines viendraient d’un chant
traditionnel mexicain. Enorme succès fin 58, quelques semaines avant la mort de
Valens, alors que le morceau n’était que la face B d’un 45T (face A :
« Donna », sirupeuse ballade, qui profitera de l’aubaine pour
également bien figurer dans les charts). Rebelote en 87, quand un biopic
flatteur (pléonasme), remet Valens dans l’actualité, surtout grâce à l’énorme
succès une fois encore de « La Bamba », cette fois reprise par Los
Lobos, dans une version qui surclasse l’originale.
Parce que si l’on peut mettre au crédit de Ritchie Valens
que c’était un auteur et un guitariste tout juste passable, il faut aussi
reconnaître que malgré une bonne volonté et un entrain juvénile assez
communicatifs, il chante à la limite de la justesse, et compose sans grande
originalité, se contentant le plus souvent de recopier le style de ses amis et
(ou) concurrents. Comment ne pas voir dans son premier 45T « Come on let’s
go », juste un décalque du style Buddy Holly, ou dans « Ooh my head »
une imitation limite vulgaire tant elle mauvaise de Little Richard . Peut-on
raisonnablement s’extasier de quelques instrumentaux vaguement bluesy, du
pataud Diddley beat de « Rockin’ all night », de la plus mauvaise
adaptation que je connaisse de la nitroglycérine rythmée « Bonie
Maronie », ou d’un final de Cd rempli de ballades poisseuses ?
Le succès aussi bref que quelque peu démesuré de Valens
n’est pas que le fait du hasard ou d’un heureux concours de circonstances. Un
malin directeur de label, Bob Keane, saura vendre (y’a pas d’autre mot) son
poulain. Dans le rock’n’roll naissant, les Blancs ont leurs idoles, les Noirs
aussi. Valens sera le héros swinguant de tous les autres métèques laissés pour
compte dans le Sud américain, toute cette communauté hispanique ou chicano qui
s’identifiera au jeune hidalgo chantant. Ce n’est pas un hasard si « La
Bamba » est un titre totalement en espagnol, il y a derrière le gosse
Ritchie les prémices de ces opérations marketing « ciblées » visant
une tranche spécifique du public. Ritchie Valens n’est pour moi qu’un
« produit » destiné à une minorité ethnique, avec toutes les
arrière-pensées perverses que l’on peut imaginer en filigrane…
Juste peut-on regretter que ce gamin n’ait pas vécu assez
longtemps pour profiter un peu de son succès…
J'avais bien aimé le "biopic flatteur " avec Lou Diamond Phillips, avec aussi Brian Setzer dans le rôle sur mesure d'Eddie Cochran. Et pis en plus j'avais appris à jouer 2 morceaux d'un coup: La Bamba et No Woman no Cry qui ont les mêmes accords...
RépondreSupprimerJ'ai lu que ce qui avait décidé Buddy Holly et les autres à prendre l'avion (un petit coucou de 4 places, il a fallu tirer à la courte paille qui resterait au sol) c'est parce que que le bus dans lequel ils tournaient, n'avait pas de chauffage, et cet hiver-là les nuits étaient à -30°. L'avion aurait permis de raccourcir le temps de trajet entre deux hôtels, et pouvoir profiter d'un bain chaud et d'un vrai repas. Saleté de météo !
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