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EURYTHMICS - TOUCH (1983)

Europop ...
Y’a des fois faut remettre les pendules à leur place et les choses à l’heure. Flashback donc …
1983. Les débuts de MTV et des « émissions » de clips. Y’en a un qui tourne en boucle en Angleterre et par extension en Europe. « Sweet dreams (are made of this) » qu’il s’appelle. On y voit au milieu d’allusions à deux balles à Kubrick, le Floyd et les Beatles, un type à lunettes noires coiffé comme un caniche pianoter un ordi d’époque et une rouquine androgyne fixer façon dominatrice glaciale la caméra. La chanson, portée par une mélodie tellement évidente que beaucoup ont regretté de ne pas l’avoir trouvée, fera un hit colossal, de ceux qui traversent les décennies. Le binoclard, c’est Dave Stewart. La meuf à poil ras, Annie Lennox. Anglais, ancien couple à la ville, ayant formé leur premier groupe à l’époque du punk, The Tourists, ça s’appelait. Coupables d’une reprise ratée de la scie « I only want to be with you », popularisée en son temps par Dusty Springfield. Parenthèse : allez voir cette dernière vidéo et comparez l’évolution de la Lennox, tant du point de vue vocal que de l’attitude (Stewart n’est pas encore dans le groupe). A cause de la troublante et équivoque Annie, Eurythmics intrigue, se détache d’un lot de poseurs et de figurines de mode qui encombraient le paysage musical. « Sweet dreams » le titre était quelque peu perdu au milieu d’un album du même nom sans grand intérêt. Ce qui faisait penser que ces deux zozos avaient tout dit avec un titre, et qu’on n’en entendrait plus parler.

1983 toujours. Dix mois après « Sweet dreams » paraît déjà son successeur. « Touch ». RCA qui distribue le duo veut enfoncer le clou, capitaliser sur le phénomène. Soyons clair, les Eurythmics se font fait bouffer par la machine. « Touch », même s’il est meilleur que « Sweet dreams », c’est quand même un torchon sonore pas très net. D’abord, c’est Lennox qui est mise en avant. Photo de pochette genre dominatrice de partouze, « on » lui confectionne sur mesure un look hautain, glacial et distant pour en faire une sorte de Greta Garbo new wave. Soit. En faisant disparaître Dave Stewart, qui, l’histoire le montrera, est bien plus que la moitié d’Eurythmics. Le son de « Touch », qui se voulait à la pointe lors de sa parution, est atroce aujourd’hui. Farci de ces premiers synthés cheap, de ces batteries électroniques monolithiques, de ces infâmes basses slappées mises en avant (c’est un type dont par charité on taira le nom qui en joue, seul élément extérieur greffé au duo), noyant sous leur raffut cordes (plus ou moins vraies) et cuivres (faux). Avec tous les clichés et maniérismes inhérents à l’époque. Un disque bien de sa triste époque quoi.

Faut faire du travail d’archéologue, gratter sous le vernis pour trouver des choses intéressantes. Un don certain (Stewart, puisque c’est lui qui signe toutes les musiques) pour la mélodie qui sauve quelques titres, que RCA n’a pas oublié de mettre en avant. « Here comes the rain again » cold wave à donf), « Right by your side » (improbable salsa-calypso électronique qui fonctionne) et « Who’s that girl » (soul rigide et martiale sauvée par le chant de Lennox) essaieront de se frayer un chemin vers le haut des charts, sans toutefois égaler le parcours de « Sweet dreams ». Comme par hasard les trois titres les plus « sobres » dans le contexte. Et puis la Lennox, derrière ses atours fashion, se livre à un gros boulot sur les voix, les doublant, rajoutant les chœurs. Derrière le morne cliquetis des synthés, transparaissent d’évidents clins d’œil au gospel, à la soul, au rhythm’n’blues. Ce que pas grand-monde avait relevé à l’époque, les Eurythmics semblant se diriger à grande vitesse direct vers les poubelles de la variété neuneu.
La suite serait totalement imprévisible. Deux ans plus tard, Stewart reprendra tout en main, le duo signera un des meilleurs disques (« Be yourself tonight ») de rhythm’n’blues de la décennie (non, je déconne pas), épaulé par un gang de super requins de studio, avec des participations plus que remarquées d’Aretha Franklin, Stevie Wonder (certes pas au mieux de leur carrière) et Elvis Costello (celui-ci à cette époque là très tatillon sur ses collaborations). Mieux encore, Dave Stewart, catalogué au départ archétype du joueur de synthés anglais, allait être courtisé comme producteur par les figures de proue du classic-rock ricain, Tom Petty en tête …

« Sweet dreams » are vraiment made of this …


BRIAN ENO - BEFORE AND AFTER SCIENCE (1977)

Les bécanes à Eno ...
Brian Eno, comme il l’a répété pendant des siècles, c’est un non-musicien… qui a quand même sorti des milliards de disques, que ce soit sous son nom propre ou avec plein d’autres. Eno, c’est un cérébral, limite gourou, un type qui a élaboré des théories tellement compliquées sur la musique que si t’as pas fait Sciences Po, l’ENA et HEC à la suite, tu peux rien comprendre. En d’autres termes, si t’es fan de Status Quo et que tu vois le nom d’Eno sur une pochette de disques, tu passes ton chemin …
Ceci posé, il n’en reste pas moins que cette grande asperge au crâne dégarni (à vingt cinq ans, en pleine vague glam-rock, ça jette un froid, … comment ça, c’est mesquin de flinguer sur le physique, et alors je fais ce que je veux, non mais …) a eu par moments quelques inspirations assez étonnantes et que dans l’ensemble de son œuvre, y’a tout de même quelques trucs pas dégueu … dont ce « Before and after science ».
Brian Eno, adepte du bodybuilding ?
Un disque paru en 1977, et on s’en doute, personne a songé à lui coller un sticker « punk music ». Brian Eno fait tout son possible pour ne pas être à la mode, ce qui ne l’empêchera pas d’être cité comme le gourou sonore de plein d’avant-gardistes, allez comprendre.
Avec son nom qui fleure bon l’aristocratie consanguine (il est né le divin enfant affublé du patronyme de – on ne rit pas et on prend bien son souffle – Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno), il a commencé à se faire remarquer avec Roxy Music (vu sa calvitie, c’était lui le plus exubérant niveau fringues dans un groupe où personne n’essayait de passer inaperçu), bidouillant force synthés. Très vite (à partir du second album) il a commencé à faire son Clapton (what ? nous avons du succès ? je me casse …) et a quitté le monde du glam pour s’acoquiner avec quelques types chelous réputés pour leurs théories musicales absconses (pote-type de Eno, Robert Fripp, le mathématicien de la guitare furieuse). Curieusement, les premiers disques de Eno sont assez faciles d’accès, et perso je les trouve moins aventureux, moins « bizarres » que ceux de Roxy auquel il a participé.
Plus gros coup de Eno dans la seconde moitié des 70’s : la collaboration avec Bowie pour ce que l’on appellera la trilogie berlinoise de l’ex Ziggy. En étant en studio aux côtés de Bowie, Eno voit sa « célébrité » et sa reconnaissance faire un bond prodigieux vers l’avant. Et ce « Before and after science » devient de fait un disque « attendu » et écouté, disséqué. Les spécialistes de Brian Peter George etc … affirment même qu’il fait partie de ses meilleurs, voire que c’est sa masterpiece. C’est en tout cas dans sa discographie personnelle la fin de sa période dite « pop », avant celle dite « ambient ».
« Before and after science » est aussi un disque très people. Manque juste Bowie, occupé à sortir Iggy Pop des hôpitaux psychiatres où a pris l’habitude de séjourner l’ancien Stooge, pour le traîner dans les studios Hansa et lui faire enregistrer des disques. Parce y’a du beau monde (enfin, quelques relous aussi) aux crédits de « Before … ». Dans le désordre, on y trouve Jaki Liebezeit, le métronome tambourineur de Can, Manzanera de Roxy, Fripp pour un solo évidemment déstructuré (sur « King’s lead hat »), les deux types aux blazes de légionnaires romains du groupe de krautrock Cluster (Roedelius et Moebius). Aussi quelques boulets, genre l’inénarrable Phil Collins ou le guitareux jazz d’avant-garde Fred Frith (qui finira par échouer avec John Zorn, no comment …). Eno se réservant les parties chantées de sa voix douce, et tout ce que la création a pu accoucher de synthés, claviers et autres pianos.
Brian Eno, adepte du body painting ?
Evidemment, le résultat est notablement différent des classiques d’Howlin’ Wolf. Malgré le casting pléthorique, c’est une certaine forme d’économie qui prévaut dans tous les titres qui peuvent se partager dans deux grandes familles : d’une part des morceaux de format très pop, très mélodiques, et un peu à l’opposé des plages plus « compliquées » aux sonorités aventureuses, expérimentales. Assez curieusement, alors que Eno est perçu comme un type dont on s’inspire, c’est l’influence du premier disque des Talking Heads qui apparaît parfois (dans les schémas rythmiques, la façon d’aborder le chant), flagrant sur « No one receiving ». D’ailleurs, Eno deviendra vite la Yoko Ono de David Byrne, avec pour les Talking Heads le même résultat que pour les Beatles (le split).
Bon, comme moi j’suis pas un avant-gardiste, ma préférence va largement aux belles mélodies déprimées (« Here he comes », « Backwater » et son clone « By this river »), même si des choses comme le rock’n’roll pour trisomiques de « King’s lead hat », « Julie with … » et son atmosphère la tête dans le sac au fond du puits, ou « Spider and I » (qui permet de comprendre où les U2 – produits par Eno – sont allés chercher les ambiances d’hymnes funèbres de certaines plages de « Joshua tree ») valent aussi le détour.

Un disque somme toute bien accessible, pas forcément réservé à « l’élite » …


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FOALS - TOTAL LIFE FOREVER (2010)

Foals on the hill ?
C’est la putain de misère, j’vous dis moi … Je plains les mecs qui écrivent dans des canards musicaux et qui doivent se fader tous les trucs qui sortent … ce qu’ils prennent par les oreilles, les pôvres … Doivent se bousculer pour prendre la place du préposé aux rééditions, ou alors se partager les vieux skeuds qui ressortent, sinon y’a de quoi déprimer sévère …
Bon, vous me connaissez, vous me voyez venir avec mes grosses savates, un disque des Foals (des qui ? bougez pas, on y arrive …) sous le bras. Les Foals, un sac sur la tête, les mains attachées derrière le dos, et tu demandes au premier djihadiste qui passe de les décapiter au yatagan rouillé sans autre forme de procès. Je devrais pas écrire ça, je vais encore me faire repérer par un cyber-keuf et voir arriver chez moi au petit matin blême une escouade de pandores qui vont tenter de me faire avouer où se planque le mollah Omar … Déjà que ces types, les Foals, existent encore sans s’être endettés en frais de justice jusqu’à la trentième génération relève du prodige. Parce qu’avec une pochette comme ça, si Courtney Love-Cobain y tombe dessus après avoir pris une poignée de coke et un énième râteau de Billy Corgan (faut être sacrément raide déf, pour essayer de se faire cette grande asperge chauve, mais bon, chacun son truc …), donc si la Yoko Ono grunge a pas lâché ses avocats pour plagiat de la pochette de « Nevermind », putain le cul bordé de nouilles qu’ils ont, les Foals …
Y'a pourtant vraiment pas de quoi être fiers ...
Oh et puis … comme c’est Noël, le bon Dieu, le petit Jésus, la Miséricorde, et tout ce bordel religieux qui te pousse au pèlerinage au supermarché du coin rayon cholestérol, ou bouts de plastoc cancérigènes pour petits nenfants (imaginez, les moutards, ils ont, à peine venus dans ce bas monde, le choix entre les métastases sponsorisées par Ken, Barbie et Nestlé, ou s’ils en réchappent 212 trimestres à pointer à Pole-Emploi … y’aurait des façons plus drôles de démarrer dans la vie, hein, bon … remarquez je m’en fous…), je vais faire ma Mère Teresa et pas en dire de mal… Bon, si un peu, quand même, sinon je perds le peu de crédibilité et de lecteurs qui me restent.
Les Foals sont Anglais et ont sorti leur première rondelle en 2007 ou dans ces eaux-là… ça y est, vous les voyez venir, les boulets (quoique, ça aurait pu être pire, ils auraient pu être de Brooklyn) ? Les Foals n’ont que peu d’arguments en leur faveur, mais il doit bien se trouver quelque part sur le web trois clampins qui ont fondé leur fan-club et qui vont diront, au risque de se claquer les quelques neurones valides qu’il leur reste, que les Foals, c’est grandiôôôse … faut pas déconner …
En voilà de belles baudruches ...
Les Foals, c’est pas plus mauvais que nombre de leurs congénères, mais c’est guère meilleur non plus. Pour se donner bonne conscience et enfumer quelque puceau musical qui passerait par là, ils se proclament fans de Joy Division et de Portishead. Que celui qui entend dans cette rondelle la moindre chose qui rappelle l’épileptique pendu ou les tristos de Bristol me le fasse savoir, y’a mon mépris et l’intégrale de Yes (putain, y’avait longtemps, ça fait du bien) à gagner… Les plus malins ou les moins bourrés auront remarqué que Joy Div et Portimachin ça renvoie aux années 80 et 90. Le NME, Pitchfork et les Inrocks en ont évidemment fait des génies, s’esbaudissant à qui mieux mieux sur le talent des Foals. Pensez, ils étaient signés chez Sub Pop, label d’habitude gage de sérieux et de rock’n’roll dans ta face, même si les Foals c’est pas sérieux et encore moins rock’n’roll. Il faut reconnaître à ces cinq gugusses au moins une bonne idée. Celle d’avoir mis leur meilleur titre d’entrée sur le skeud … parce que s’ils l’avaient foutu à la fin, je sais pas qui de normalement constitué aurait poussé le vice à écouter la onzième plage de ce genre de rondelles. Tandis que là, après avoir entendu ce « Blue blood » sorte de new wave madchestérisée chantée par le mec de TV On The Radio (ça, c’est du descriptif, hein, avouez ...), on se dit qu’ils ont peut-être été capables de faire aussi bien quelque part sur ce skeud … Ben non, y’a deux-trois trucs qui se laissent écouter et les autres uniquement si on a envie de se faire le trip nostalgique Top 50 – Desireless – Luna Parker (gaffe à l’atterrissage, c’est du violent …).
Ma magnanimité sera  cependant accordée à « Spanish Sahara », malgré un final à la U2 des mauvais jours et à « Alabaster », même s’il me semble totalement pompé sur un truc dont j’arrive pas à me souvenir. Le reste, vaste soupe à la grimace sonore, renvoie dans les meilleurs des cas à de fades imitations des Talking Heads, Peter Gabriel ou Bowie dans leurs périodes eighties, ce qui de quelque part qu’on l’envisage n’est pas vraiment une bonne idée, avec quelques fois pour achever de gâter la sauce, des effets radioheadiens …
C’était pas forcément mieux avant, mais c’était moins chiant …

Et que sont les Foals devenus ? Aucune idée …


En écoute et plus si affinités ici


BLACK LIPS - UNDERNEATH THE RAINBOW (2014)

De toutes les couleurs ...
« Underneath the rainbow » dure trente quatre minutes. Et quand le skeud est terminé, tout être normalement constitué doit se poser une question, un peu saugrenue mais inévitable : les Black Lips sont-ils là, aujourd’hui, en ce printemps ripou de 2014, le meilleur groupe du monde ?
J’en vois déjà qui manquent de s’étouffer, ‘tain le Lester depuis le temps qu’on l’avait pas vu, qu’on se demandait s’il avait péri en mer, avait été pris en otage par des muslims vendeurs de pavot, ou pire, nommé ministre par Manu militari Valls, voilà t-il pas qu’il nous assène des énormités à propos d’un groupe qui a même pas fait la une des Inrocks. D’autant que si on s’en va googleliser « Black Lips », on va trouver des montagnes de pages où plein de gens qui s’affichent musicalement incontestables vont vous raconter que ce « Underneath … » c’est quasi de la daube … Les écoutez pas ces pantins, c’est moi qui ai raison, comme d’habitude, quand bien même ma légendaire modestie dusse-t-elle en souffrir …
Les Black Lips 2014, comme une pochette des Byrds, on dirait ...
Parce que les Black Lips y’a des années que skeud après skeud, ils se sont forgé une crédibilité en plutonium enrichi dans le milieu du punk-garage-sixties-bidule (eux se qualifient de flower-punk, ce qui ne veut rien dire, mais fallait y penser…), le genre de réputation après laquelle courent des milliards de groupes. Objectif avoué de l’opération : ravir les quatre pantins rances serviteurs rigoristes de la chapelle et surtout à ce moment-là ne plus bouger d’un iota. Et arrivés à ce stade, qu’est-ce qu’ils ont fait les Black Lips ? Sont allés chercher Mark Ronson, producteur-DJ branchouille et variéteux (Lily Allen, Robbie Williams, Aguilera, …) et dans un grand éclat de rire sonore, ont consciencieusement « saboté » leur carrière (leur précédent et déjà excellent selon moi « Arabia Mountain »). Là, avec « Underneath the rainbow », ils font le contraire, vont chercher un type « crédible » (Carney des Black Keys) pour produire quelques morceaux, mais en contrepartie se lâchent encore plus tout au long des douze titres.
Qu’il n’y ait pas de malentendus. C’est sérieux, les Black Lips, on n’est pas chez les Ludwig Von 88 ou Sha Na Na. Mais les quatre d’Atlanta ne s’interdisent rien. Même pas de se payer Mick Rock himself pour la photo de pochette (qui au passage a de faux airs de celle de l’antique 33T éponyme du Band avec sa dominante sépia). Même pas de citer des choses très éloignées du garage sixties (« Justice after all » ou « Drive-by Buddy », c’est du classic rock comme Petty ou Springsteen ne savent plus en faire depuis des décennies), de faire des références appuyées aux crétineries punk californiennes des 90’s comme Green Day ou Offspring (« Smiling »), de rendre hommage aux Ramones (enfin, c’est ce qu’il me semble) avec « I don’t wanna go home », de rendre obsolète le disque de « reformation » des Pixies (parenthèse : mais qu’est-ce qui lui prend à ce gros patapouf de Frank Black, arriérés d’impôts ? notes en retard chez le traiteur ? et tout çà en virant Kim Deal, faut pas déconner, gros lard …) avec un morceau comme « Funny », savants entrelacs de mélodies pur sucre et de grosses guitares fuzz …

Et puis, manière de faire un doigt aux garagistes 60’s intégristes, ils jettent en milieu de disque une sorte de truc yé-yé bubblegum très pop (« Make you mine »), un peu plus loin revisitent à leur façon le riff du « Lucifer Sam » du Floyd de Barrett, ça s’appelle « Do the vibrate », et ils le font suivre d’une bouillasse psyché (« Dandelion dust »), peut-être une référence au énième degré aux Stones (« Dandelion » est la face B de « We love you » sortie au milieu de l’an de grâce 1967, quand les Cailloux s’essayaient – de façon assez risible – au psychédélisme).
« Underneath the rainbow » est une rondelle qu’on ne sait à quel degré il faut l’appréhender. Jetée en pâture sur ce qu’il reste du « marché du disque » et démerdez-vous avec. Les Black Lips semblent comme tous les idiots savants n’en faire qu’à leur tête. Sortent un disque a priori joli, consensuel mais qu’on peut aussi percevoir comme une vaste joke j’menfoutiste. Bande de zigotos totalement ingérables qui balancent une rondelle « grand public » sur le label indépendant (mais balèze, on y trouve aussi Bloc Party, les Streets, Justice et … Charlotte Gainsbarre) Vice Records, les Blacks Lips peuvent compter sur leur leader azimuté Cole Alexander (adepte entre autres « facéties » de terminer ses morceaux live futal sur les chevilles, signe d’extrême satisfaction chez lui) pour fracasser consciencieusement et méticuleusement tout plan de « carrière » …

Des mecs bien qui font de bons disques … Le meilleur groupe du monde de la Terre d’aujourd’hui ...

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TEMPLES - SUN STRUCTURES (2014)

Le retour des babas ?
A force de revivals, il y en a qui vont finir par se frotter à de vieux trucs un peu chelous qu’on préfèrerait voir oubliés à jamais (à quand le retour au jazz-rock et au prog emersonien ? ça fout les jetons, hein ?). Et bizarrement, la plupart de ceux qui sont censés savoir dans les médias, s’entichent régulièrement de ces passéistes, alors qu’il y a des fois où l’on aimerait bien avoir des nouveaux noms, certes, mais qui proposent quelque chose de frais, d’original … quoique, y a-t’il encore quelque chose de nouveau, d’original, à découvrir ? Tout n’aurait-il pas été déjà entendu ?
La hype du moment, ça risque d’être les Temples. Anglais comme il se doit, qui après quelques singles accrocheurs, catchy comme on disait avant qu’ils naissent, livrent avec ce « Sun structures » un premier disque censé marquer son temps. Il paraît que Johnny Marr et Noel Gallagher adôôôôrent les Temples. Oh putain, le Marr et le Gallagher, deux ringards de chez ringard, qui ont pas sorti quelque chose d’audible depuis … et qui de toute façon n’ont jamais brillé par leur esprit musical aventureux (les Smiths et Oasis, c’était déjà du revival).

Les Temples, donc. Il me semblait avoir compris tout leur truc avant d’écouter les skeud. De la pochette, où on voit quatre types éparpillés dans la nature façon « Who’s next », avec son château pour prince charmant de manga, avec son leader-chanteur James Edward Bagshaw qui s’est fait un look Marc Bolan 71, avec ses titres de morceaux qui fleurent bon le retour de la revanche du rêve hippy. Le binôme central du disque s’énonce « Move with the seasons » - «  Colours to life » et on entend déjà les clochettes, les guitares fuzz, on sent l’encens et le patchouli au milieu de ces communautés du retour aux sources qui font l’amour aux arbres entre deux prières à l’alma mater.
Bon, ben, bingo ! C’est exactement de ça dont il retourne. Dans un impressionnant numéro de singes savants les quatre zozos des Temples ressuscitent le cauchemar hippy, sans vraiment prendre la peine de le mettre au goût du jour. Ce « Sun structures » (« Nous sommes du Soleil » ?) est un exercice de style. Parfois brillant. Témoins le titre d’ouverture (« Shelter song ») amusante pop pour hippies, « The golden throne », qui pourrait faire un single un peu pute avec ses synthés vulgaires et ses trompettes à la Love, « The guesser » bossa nova détournée sur une mélodie qui doit beaucoup au « Walk on by » de Dionne Warwick. Et puis le gros truc de ce skeud, c’est pour moi « Sand dance », plus de six minutes, motifs arabisants, comme si ces minots avaient voulu sur leur premier disque sortir leur « Kashmir ».
Tout n’est pas de ce bon niveau. L’essentiel, c’est quand même ripolinées avec les plug-ins à la mode, des recettes, des tics d’écriture, des harmonies vocales, des incantations qu’on a entendu des milliards de fois ailleurs il ya longtemps. Sur les compiles Nuggets (« Sun structures » le titre, « Test of time », ces pop-rocks psychédéliques des 60’s). Chez le gourou new age Devendra Machin (« Move with the season »), chez gloups … Yes (« Mesmerise », on croirait entendre le maléfique Wakeman). Aussi des mélodies tristes remplies d’harmonies vocales («Keep in the dark ») comme les Beach Boys après « Pet sounds » quand ils étaient gavés de LSD. Globalement, les Temples, on dirait le résultat d’une improbable fornication entre The Coral (le côté pop de foncedé) et l’Incredible String Band (la fanfare buissonnière hippie des 60’s) …

Tiens, à ce sujet, y’a deux questions qui me turlupinent : les Temples ont-ils déjà pris du LSD ? Vivent-ils encore chez papa-maman ? Tout ça pour dire que si c’est pas vraiment mauvais, c’est pas non plus renversant, on sent la recherche du truc dans l’air du temps, du marché de niche, … Pas l’impression d’avoir perdu mon temps à écouter cette rondelle, mais pas l’impression d’avoir eu affaire à de futurs cadors du rock …

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DOUG TUTTLE - DOUG TUTTLE (2014)

Encore un ?
Encore un quoi ? Ben voyons, encore un type qui fait de la musique en regardant dans le rétroviseur. Direction années 60 psychédéliques. Pas le premier, oh certes non, sûrement pas le dernier non plus, tant on redécouvre régulièrement monts et merveilles de cette période, une des plus foisonnantes en matière de production, et aussi de qualité musicale.
Et alors, qu’est-ce qu’il a de plus ce Doug Tuttle que les autres ? Et qui c’est, d’abord ce zigoto, il sort d’où ? Euh, j’en sais foutre rien, il est américain, chevelu ( ? ),  son dernier groupe s’appelait Mmoss ( ?? ), il y jouait avec sa gonzesse qui s’est barrée, il s’en est trouvé fort marri (ce qui a donné l’inspiration et les textes de ce disque), et est parti vivre son aventure tout seul comme un grand. Echoué sur le label de Chicago Trouble In Mind, où sévit le jeune prodige Jacco Gardner, le Batave planant responsable l’an dernier d’un somptueux « Cabinet of curiosities », tout parfumé au … pop-rock psychédélique 60’s. Voilà voilà, la boucle est bouclée …

Ce « Doug Tuttle », donc, il empeste le cœur du centre du milieu du monde psychédélique américain, la Californie des années 65-66-67. Le Tuttle, il a du écouter les Byrds de 65-67, et aussi tous les groupes de San Francisco de l’époque. Ça sonne donc rigoureusement vintage, avec notamment un batteur nerveux qui pulse, loin des coups de pompe sur des doubles grosses caisses mixées en avant à la mode depuis plus de trente ans. Le Tuttle, lui, il a tout composé, chante et joue de la guitare. Les compos, c’est de l’exercice de style, classique, bien fait, mais ça a un peu tendance à tourner en rond dans des climats brumeux et cotonneux, notamment dans la seconde partie du disque, avant une bienvenue éclaircie finale. Le chanteur Tuttle, c’est pas une des grandes voix du rock c’est sûr, mais c’est fait simplement, proprement, en ajoutant plein d’effets et de filtres pour un rendu gris, opaque, souvent bien secondé par des harmonies vocales de comparses bien en place (le côté Byrds évident). Là où il est le plus impressionnant, c’est à la guitare. A l’opposé du m’a-tu-vu bling bling oyez oyez comme je joue vite et que je suis technique de mise chez tous ceux qui se prennent pour Clapton, Beck, Page, Hendrix ou qui on voudra au Panthéon, Doug Tuttle est d’une sobriété, d’un bon goût et d’une efficacité jamais démenties. C’est pourtant un sacré client, écoutez dans l’exercice de style archi-rebattu du long solo ce qu’il fait sur la ballade lysergique « Turn this love », il n’a rien à envier à ces maîtres de la six-cordes discrets du rock psyché que furent Jorma Kaukonen ou John Cippolina. Ce « Turn this love » est le titre de loin le plus long (6 minutes) du disque. Les dix autres sont expédiés aux alentours des deux-trois minutes réglementaires.

Ça commence par un hybride entre les Byrds et le Floyd de Barrett (« With us soon »), ça donne sans équivoque la ligne de ce qui va suivre, et ma foi, c’est assez accrocheur d’entrée. On s’aperçoit que Tuttle met souvent au début ou à la fin, voire au début et à la fin de ses titres des effets de bande accélérées ou ralenties et ça devient un gimmick assez agaçant tant c’est finalement prévisible. Les mélodies sont pour la plupart simples et bien trouvées (mention particulière à « Forget the day » et sa tentative plutôt réussie de boucle cosmique à la « A day in the life »), avec toujours cet effet madeleine proustienne qui renvoie à sa période chérie. Ça pique un peu du nez sur les tempos médiums et embrumés, et on en vient parfois à penser au shoegazing de My Bloody Valentine (flagrant sur « Where you plant … » avec là aussi une jolie partie de guitare). Une (légère) poussée d’adrénaline, un rythme plus enlevé (« Lasting away »), on se retrouve en présence de pop bubblegum (ou yéyé), c’est amusant mais quelque peu anecdotique. Après deux-trois titres qui font redite, le tempo se fait plus enjoué vers la fin du disque (« I will leave », c’est exactement comme les Byrds pop, les titres que composait Gene Clark sur « Mr Tambourine Man »). Le final (« Better days »), comme son nom l’indique, signe la fin de l’ambiance mélancolique et ouvre une fenêtre vers un futur qui pourrait plus gai …

Faudra pour ça en dépoter quelques-uns de ce « Doug Tuttle ». C’est pas gagné, même s’il surnage assez facilement du lot des productions rétro de ces jours-ci …


THE CARS - THE CARS (1978)

En voiture (et en roue libre) ...
Sur la highway musicale des 70’s, les Cars sont au bord de la route. En mini-jupes, talons aiguilles, décolleté profond et maquillage pétard. Les Cars sont des putes. Pas des escorts aux tarifs prohibitifs réservées à l’élite, non, des putes de base d’aires de repos, maquées par des proxos russes, qui se donnent à tout le monde …
Il y a cinq putes dans les Cars. Avec une pute en chef, Ric Ocasek. Plus moche du lot, mais c’est lui qui fait tout le taf, tapine, attire le chaland. En écrivant l’essentiel de titres tellement aguicheurs que fatalement, tu te laisses embringuer. Sans débander, cette pute d’Ocasek et ses potes alignent des sucettes à l’anis sonores. Bien aidés pour le coup par Roy Thomas Baker, l’homme attitré aux manettes derrière la folle Freddie Mercury et son gang de michetonneurs.

Faut dire que ces salopes de Cars préfèrent les Anglais aux Américains. Mais pas n’importe quels Anglais. Une nette prédisposition pour Roxy Music, groupe de dandys décadents et fin de race. Comme eux, les Cars, mettent des pin-ups aguicheuses sur leurs pochettes de disques. Et vont même jusqu’à pomper, y’a pas d’autres mots, la bande à Ferry sur des choses comme « I’m in touch with your world » (la même rythmique que celle de « Bogus man ») ou « Moving in stereo » qui recrache tous les plans de Roxy.
Le problème ( ? ) des putes, c’est que ça baise avec n’importe qui. Alors ces catins de Cars font même des clins d’œil aux pompiers et aux progueux (le doigté de Baker ?) avec quelques ponts tarabiscotés et des synthés baveux. Ce sont ces synthés qui datent irrémédiablement les Cars, sonnant parfois pénibles ou risibles. Mais on est prêt à tout leur pardonner …
Parce que d’entrée, ces biatches t’allument salement. Qui ne dresse pas l’oreille et le reste à l’écoute des trois premiers titres doit être un putain de pervers. S’ils avaient entendu « Good times roll », « My best friend’s girl » et « Just what I need » , les Sept Nains auraient fini par gangbanger Blanche-Neige. Ouais, même Simplet … on touche avec ces trois morceaux au plus profond de la matrice de la power-pop, du rock FM, ces genres musicaux un peu … putes qui vont faire jouir tous les hit-parades de la fin des 70’s … Forcément, après de tels préliminaires, le reste ça fait un peu coitus interruptus. Tu croyais que t’allais te taper Clara Morgane et tu t’aperçois que la meuf qui est là, elle est juste bien maquillée et toute chirurgée esthétiquement, « Don’t cha stop », c’est faiblard, ça bande mou …

T’as l’impression que finalement c’est toi qui t’es fait baiser. Mais tu t’en fous un peu. T’en redemandes de ces ribaudes, parce que finalement elles t’ont fait monter au plafond. De vraies salopes, mais t’aimes ça … Et t’as bien raison …

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LIVING COLOUR - VIVID (1988)

Du symbole au cliché ?
Living Colour, ils avaient toutes les chances de leurs côtés pour être un des groupes phares des années 90. Susceptibles de rassembler sur leur le nom le public de tous les courants, de toutes les chapelles. Avec clignotant bien fort au-dessus de leur nom, le mot qui allait devenir incontournable : fusion. Living Colour mélangeaient tout, le rock, le rap, le funk, tentaient la synthèse de ces genres bien cloisonnés … Et en plus, ils étaient Noirs.
On mit tous les atouts de leur côté, la major (Epic), le plan com (des Noirs qui rockent dur, rendez-vous compte …), des noms ronflants en guest (les leader de Public Enemy, posse majeur du rap, mais aussi un certain Mick Jagger). Et l’affaire a pourtant capoté …
Living Colour
Sans remonter jusqu’à Hendrix ou Phil Lynott, des Blacks mélangeant les genres, il y en avait déjà eu. Les Bad Brains avaient tenté l’aventure au début de la décennie avec leur punk-reggae-hardcore. Sans faire s’affoler les chiffres de vente. Les Living Colour ne réussiront guère mieux commercialement, « Vivid » marchera un peu aux States, les autres nulle part. Avec peu ou prou les mêmes recettes, Red Hot Chili Peppers ou Rage Against The Machine feront fortune. Parce qu’ils étaient meilleurs ? Bof, pas vraiment … Parce qu’ils avaient la peau plus claire ? Hum, peut-être bien …
Living Colour, ça en devenait presque embarrassant leurs symboles alignés et leur carnet d’adresses. L’affaire reposait sur Vernon Reid, guitar-hero déjà reconnu alors qu’il jouait dans les pénibles Defunkt (dispensable groupe de jazz-fusion-machin), et leader de fait de Living Colour (guitare ultra-technique en avant, pléthore de solos, seul compositeur de la moitié des titres). A la production, Ed Stasium, le spécialiste du rock pour arenas, pas mal pour un premier skeud. Ça sonne du feu de Dieu, des énormes batteries compressées au cœur de l’espace sonore, des arrangements bling-bling, le truc qui t’en fout plein les oreilles. Manque juste deux choses, un peu essentielles quand même : des titres bien construits (ça se veut compliqué, élaboré, plein de breaks et de changements de rythme, en fait c’est assez pauvre mélodiquement et déjà entendu des milliards de fois), et un bon chanteur (le préposé au micro, Corey Glover, est d’une quelconquitude assez affligeante). Last but not least, Living Colour pouvait compter sur un attaché de presse enthousiaste, le dénommé Mick Jagger. Qui, Stones moribonds oblige (Jagger et Richards étaient sérieusement fâchés, ils en venaient aux mains en studio, et les disques des Stones des années 80 sont misérables), tentait par tous les moyens de se maintenir sous les sunlights, à grands coups de disques solo risibles et de name dropping effréné, clamant à qui voulait l’entendre, que cette fois c’était sûr, il avait découvert the next big thing. Avec Living Colour, il produit même deux titres, fait les chœurs sur un (« Glamour boys »), et joue de l’harmonica sur l’autre (« Which way to America »). A peu de chose près les deux plus mauvais de « Vivid ».
Vernon Reid
Living Colour est un concept. Qui ne vole pas bien haut, mais qui à l’époque pouvait paraître quelque peu original. Du rock pour Blancs joué par des Noirs,  « militant » comme leurs voisins rappers new-yorkais (ils sont potes avec Public Enemy, d’où le petit featuring de Chuck D et Flavor Flav), une approche musicale somme toute conventionnelle et commerciale. Le titre introductif « Cult of personality » fera son petit bonhomme de chemin dans les charts et sur MTV, « Glamour boy » et « Open letter (to a Landlord) » auront moins de succès. La base du disque, c’est de passer à la sauce hardos du funk, du rap, des ballades, de la pop … Quelquefois ça fonctionne assez bien (« I want to know », « Broken hearts »), le plus souvent, ça ne ravira que les fans de solos de gratte, où là, faut le reconnaître, le Reid assure (m’étonnerait pas qu’il figure en bonne place dans ces classements stupides des best guitar heroes). A noter une reprise qui se veut déstructurée (mais pas tant que çà, on reconnaît quand même) du « Memories can’t wait » des Talking Heads.
« Vivid » n’est pas un disque abominable. Juste dans le ventre mou de ces œuvres « de fusion » qui vont se multiplier pour quelquefois le meilleur et le plus souvent le pire au tournant des années 80.

Par contre, faudrait songer à empaler le responsable de la réédition de 2002, qui ajoute une minable reprise du « Should I stay … » du Clash, une paire de remix aussi tristes qu’un réveillon sans bûche, et une paire de titres live qui n’ont pas dû donner à grand-monde l’idée d’aller voir Living Colour en concert lors des tournées de reformation … Ah ouais, je vous ai pas dit, ils ont sorti trois disques avant de se séparer, le plus connu de la bande, Vernon Reid, s’est lancé par la suite dans le jazz-metal ou une saleté de ce genre …


ELVIS COSTELLO - THIS YEAR'S MODEL (1978)

Elvis, King op Pop ?
« This year’s model » est le second disque d’Elvis Costello. Son tout premier, « My aim is true » était déjà excellent, et pourtant il paraît à côté bien anecdotique. Pour moi, c’est simple, après 35 ans de carrière et deux grosses douzaines de publications, « This year’s model » est un des deux meilleurs Costello (pour les curieux, l’autre est « Imperial bedroom »).

Par manque de moyens, « My aim is true » sonnait un peu rachitique. Le son de « This year’s model », sans qu’on risque de le confondre avec une production spectorienne, est beaucoup plus « étoffé ». Pourtant le budget alloué n’a pas dû être colossal, et c’est toujours Nick Lowe qui produit. Avec son alter-ego Dave Edmunds, Lowe est une sorte de Monsieur Loyal de tous les faux punks, entendez par là tous ces zozos apparus à la seconde moitié des seventies, par paresse rattachés à un mouvement punk mais qui partagent peu de références avec les tribus à crête. Ce qui fait vraiment la différence avec ce disque, c’est l’apparition aux côtés de Costello de ceux qui deviendront et restent à ce jour le meilleur backing band qu’il ait eu, Bruce et Pete Thomas à la rythmique et Steve Nieve aux claviers.
Costello, il faut sans cesse le répéter tant ses glorieuses années (en gros jusqu’au milieu des 80’s) sont ignorées par ici, Costello donc est un immense compositeur, capable de torcher des titres à rendre McCartney jaloux avec des textes à faire pleurer Ray Davies. Avec « This year’s model », on est encore dans l’urgence, dans ce rythme qui apparaîtrait dément aujourd’hui, sortir au moins un disque par an. Il y a douze titres (ou treize, selon les éditions) sur « This year’s model », avec un bon paquet d’autres en réserve (la réédition qui pour moi fait date, celle du label Edsel en 2002, en rajoute d’autres sur un Cd bonus ainsi que les sempiternelles maquettes et prestations live).
Elvis Costello & The Attractions
Traits communs à tous les titres, la concision (tout est dit en trois minutes), l’aspect syncopé et énervé. Costello connaît par cœur ses classiques, mais insuffle dans tous les titres une urgence, une rage qui n’appartiennent qu’à lui (il a pas besoin de forcer, dans la vraie vie c’était à cette époque un teigneux à l’humour méchant et caustique). S’il faut faire le tri, perso je vois que deux titres en peu en retrait, « Hand in hand » et « Night rally ». Le reste, c’est du haut de gamme, et un paquet d’incontournables de  cet autre Elvis.
Du brutal « No action », qui va droit à l’essentiel en moins de deux minutes et ouvre le disque, en passant par la merveilleuse « You belong to me » (comme du Dylan 60’s, mais un Dylan qui aurait bouffé un troupeau de lions au petit déjeuner), l’addictive « Pump it up » (chanson sur la coke au pays des branchés), l’extraordinaire « (I don’t want to go to) Chelsea » (toujours ce mépris du bourgeois et de ses quartiers chicos), construite sur une base reggae speedée. La power pop en plein essor donne la trame de choses comme « Lip service » ou « Radio radio » … Et puis, comme tout semble tellement facile pour lui, Costello s’amuse à imiter à la fois Lennon et McCartney dans leurs carrières solo (« Little triggers »), ou pastiche carrément un des autres très doués de l’époque, la grande asperge Joe Jackson (« Living in paradise »).
Les Attractions assurent ô combien, et laissent entrevoir les merveilles dont ils seront capables dans l’accompagnement, avec notamment un Steve Nieve qui se signale déjà à l’attention de ses contemporains (sur « Pump it up » par exemple).

Avec « This year’s model », aucun doute n’est permis, Elvis Costello signe son entrée dans la cour des très grands …

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XTC - ENGLISH SETTLEMENT (1982)

Les Steely Dan de la pop ?
Pour le côté duo de perfectionnistes maniaques … pour le reste, XTC sont aussi Anglais que faire se peut, sont un vrai groupe, n’ont pas vraiment laissé le souvenir de sessions de studio sous des montagnes de coke …
Les XTC sont apparus en même temps que les punks dont le remuant boucan désorganisé a dû les laisser dubitatifs. XTC, c’est tout le contraire des punks, ils ne rêvent que de pop sophistiquée. Le problème de la pop, c’est que par essence, elle se nourrit de succès populaires. De singles, de hits, de titres classés dans les charts. Oh certes des hits, XTC vont en avoir un de balèze, « Making plans for Nigel », issu de leur déjà troisième album. Et les XTC vont s’accrocher, « jouer le jeu », multiplier disques, promos et tournées. « Making plans … », malgré leurs efforts, n’aura pas de suite. Non pas que les XTC n’aient pas été capables d’écrire de bons titres, mais parce qu’aucun ne retrouvera le haut des charts.
XTC 1982
« English settlement » est leur cinquième disque. Celui sur lequel les XTC ont tout donné. Double vinyle, quinze titres, plus de 70 minutes. Le disque du « ça passe ou ça casse ». Ça va casser, mais pour d’étranges et imprévisibles raisons… XTC sont quatre, plus ou moins multi-instrumentistes en studio. Deux seuls écrivent, Colin Moulding et Andy Partridge. Ce dernier commence à prendre une part prépondérante, sur « English settlement », les deux tiers des titres sont de lui. Autrement dit, il a la pression, celle de la maison de disques (Virgin) qui aimerait que le groupe concrétise en terme de succès son potentiel. Et celle qu’il se met tout seul. Maniaque pointilleux en studio, hyper-stressé dès qu’il s’agit de monter sur scène. Andy Partridge va littéralement exploser lors d’un concert à Paris, au Palace, pour la promotion de l’album dont le premier single extrait « Senses working overtime » commence à « frissonner » dans les hit-parades. Partridge, paralysé par le trac, quitte la scène au bout de quelques minutes, fait un malaise, est évacué par le SAMU. La version officielle sera une crise d’hépatite. Toujours est-il que le reste de la tournée est annulé, et plus jamais Partridge et XTC ne se produiront sur scène. Faute de promotion, « English settlement » deviendra un « succès d’estime », dans les faits un quasi bide commercial. Très vite, Virgin lâchera le groupe, qui va errer deux décennies dans un circuit indépendant confidentiel, publiant de loin en loin des disques le plus souvent fantastiques qui passeront inaperçus. XTC deviendra un duo (Moulding – Partridge). Moulding aurait semble t-il jeté l’éponge, en tout cas le dernier disque de XTC date de 2000 …
« English settlement » dans un contexte « normal » aurait-il été le disque de la consécration ? Même pas sûr, ce n’est pas un disque « facile ». Il y a une telle sophistication, un refus de tous les instants de toute forme de simplicité (hormis peut-être « Senses … », le plus évident du lot) qu’on voit mal ce genre de galettes se vendre par millions. « English settlement » s’adresse à la « famille », ceux qui de Buddy Holly à Badfinger, ont disséqué toute la culture pop. Sans pour autant négliger les dernières trouvailles techniques (beaucoup de claviers et synthés) ou les structures rythmiques complexes (Peter Gabriel était à cette époque-là dans la même démarche). Suffisamment doués pour ne pas faire des copier-coller de choses déjà entendues, les XTC innovent à chaque titre. La seule comparaison qui me vienne à l’esprit, c’est le Blur des disques d’après le méga-succès (« Blur », « 13 », « Think Thank ») quand Damon Albarn s’appliquait à détruire méticuleusement cette image de britpop pour minettes dont il ne voulait plus …
Andy Partridge, la tête ailleurs ?
« English settlement » part dans tous les sens tout en restant homogène. Il y a une base commune à tous les titres, la recherche de la mélodie, la construction même sophistiquée en couplet-refrain, un gros son de batterie mis en avant. Ensuite, une ou plusieurs trouvailles, gimmicks, arrangements confèrent à chaque titre son originalité. Les polyrythmies africaines mènent la danse sur le bien nommé « It’s nearly Africa », la guitare classique imprègne « Yacht dance », on distingue des influences celtiques et orientales sur l’introductif « Runaways », des choses chaloupées de la famille reggae sur « Down in the cockpit ». Les singles auraient pu être là ( la fausse pop bubblegum de « Ball and chain », la fabuleuse ritournelle de « Knuckle down »). Bon, faut pas se la jouer non plus, genre je vous cause de la supra-hypra merveille méconnue, il y a dans le lot des morceaux moins réussis. « Melt the guns » ne ravira que les adeptes du King Crimson des 80’s ce qui doit pas faire grand-monde, « Fly on the wall » veut coller au plus près au détestable son tendance du début des 80’s et fait donc aujourd’hui très daté, l’ultime « Snowman » comme du Talking Heads en pilotage automatique me semble le plus faible du disque…

Il n’empêche que « English settlement » qui clôt le premier chapitre de l’histoire de XTC est le meilleur de leurs débuts, et qu’il survole assez facilement la concurrence de l’époque (pas grand-monde de toutes façons, Squeeze, Madness, le tour du proprio pop circa 82 est vite fait …).

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Apple Venus Volume 1


DAVID BOWIE - ALADDIN SANE (1973)

Le petit frère de Ziggy Stardust
1972. Bowie accède au succès après lequel il courait depuis des années grâce à son disque-personnage-concept Ziggy Stardust enfonçant le clou du glam-rock en Angleterre. La superstar du genre est le T.Rex de Marc Bolan. Echaudé par une tournée américaine calamiteuse du temps de Tyrannosaurus Rex, Bolan va prudemment se cantonner aux Îles Britanniques, tout juste consent-il à visiter un peu l’Europe. Bowie, ambitieux et bosseur acharné, va s’attaquer au jackpot du marché américain, et y tourne sans relâche. Entre deux concerts, il griffonne les chansons qui vont être la base de son prochain disque.
« Aladdin Sane » paraît au printemps 73 et doit résoudre une équation compliquée : aller plus loin dans la surenchère glam, se renouveler tout en restant dans le même créneau. Du strict point de vue comptable, mission accomplie, Bowie devient une des institutions du music-business. Bon, « Aladdin Sane » ne vaut pas « Ziggy Stardust », d’ailleurs rien dans l’interminable discographie de Bowie n’égalera « Ziggy Stardust ». Mais ce n’est pas un disque anecdotique pour autant.

En 1972-73, Bowie-Ziggy est devenu quelqu’un qui compte. On le retrouve sur tous les fronts. Tournées, production pour Lou Reed, Iggy Pop & les Stooges, Mott The Hoople. Peut-être s’est-il trop dispersé, peut-être aussi commence t-il à fréquenter de trop près des dealers. La filiation de « Aladdin sane » avec son chef-d’œuvre « Ziggy Stardust » est évidente, ne serait-ce qu’au niveau du son, Bowie est toujours accompagné par les Spiders from Mars et Ken Scott à la production. Mais l’équipe s’est étoffée. Trois choristes. Un sax, plutôt une bonne nouvelle, Bowie en jouant plutôt façon corne de brume. Et puis, surtout, parce que David Jones a souvent eu des intuitions géniales, il est allé recruter un pianiste jusque-là cantonné au jazz expérimental et d’avant-garde, un certain Mike Garson. Autant il y aurait fort à dire sur le come-back de Garson il y a quelques années au sein du Bowie band, et ses accointances avouées avec la scientologie, autant en 1973, ce pianiste est un alien dans le monde du pop-rock.
Sans Garson, « Aladdin sane » serait un disque quelconque. Les parties de piano hallucinées de l’Américain tirent beaucoup de compositions vers le haut. Un peu l’inaugural « Watch that man », beaucoup sur « Time », autant marqué par Kurt Weill que par le final de « Hey Jude ». Mais c’est sur « Aladdin sane » le titre, que Garson amène cette chanson déjà bien barrée au départ dans une autre dimension grâce à un solo inouï. Par contre, Garson ne peut rien pour sauver une version pataude de « Let’s spend the night together » de-qui-vous-savez, ou alors je vous plains …
Garson, un moustachu, Bowie, Visconti et un fan du New Jersey 
Allez, ouvrons la parenthèse ragots-potins-anecdotes-légendes. Deux choses sur ce disque. Son titre, jeu de mots de seconde division, permettant la lecture « a lad insane » (« un mauvais garçon cinglé » pour ceux qui avaient pris ukrainien en première langue). Le titre de la chanson, lui, se voit ajouter trois dates (1913-1938-197?), les deux premières correspondant à l’année précédant une guerre mondiale, la troisième la prévoyant avant la fin les années 70. Nostradamus-Bowie s’est trompé … Autre lecture de « Aladdin sane », la référence à son demi-frère Terry, interné pour problèmes mentaux. Bowie est toujours resté discret publiquement sur le sujet, seuls les dissecteurs de son œuvre ont décelé dans plusieurs de ses chansons des allusions à ce demi-frère, avec qui la star a entretenu des relations en dents de scie (des années sans le voir, puis des périodes de visites hebdomadaires). Et puis il y a l’affaire « Let’s spend the night together ». On a su des années plus tard quand elle a écrit un bouquin sur lui que l’ex-femme de Bowie avait un matin trouvé celui qui était alors son mari au lit avec Mick Jagger. Dès lors, le choix de reprendre cette chanson et pas une autre dans le répertoire des Stones s’apparente à une private joke. La réponse de Jagger viendra quelques mois plus tard, lors de la parution de « Goats head soup », avec un titre peu flatteur à l’adresse d’une petite pute juste intéressée par le pognon. Dans la chanson, cette fille s’appelle Angie … comme la femme de Bowie, ce qui fait plus que de simples coïncidences … Fin de la parenthèse.
Revenons au skeud. Si Garson tire la couverture à soi, il y en a forcément qui sont en retrait. La grosse victime de « Aladdin sane » s’appelle Mick Ronson. Le flamboyant guitariste des Spiders n’est vraiment à son avantage que sur deux titres, l’assez quelconque « Panic in Detroit » (référence à ces Etats-Unis que Bowie rêve de conquérir) et « Cracked actor » un rock basique, futur cheval de bataille immuable de nombreuses tournées de Bowie avec mise en scène de personnage shakespearien (le crâne et la cape de la tournée « Let’s dance » de 1983 sur ce titre). Autre incontournable et gros hit, « Jean Genie », référence à Jean Genêt et tout comme « La fille du Père Noël » de Dutronc, plagiat d’un riff de Bo Diddley (celui de « I’m a man », lui même pompé sur le « Hoochie Coochie Man » de Muddy Waters, lui-même … éternelle histoire du rock et de ses pillards …).

Par contre, ça sent le disque vite fait, avec quelques titres anecdotiques. « Drive-in Saturday », soul blanchie et follow-up de la « Soul love » de « Ziggy Stardust », la ritournelle glam linéaire de « Prettiest star », imitation sans saveur du T-Rex style qu’un long coulis de notes traînantes et distordues de Ronson ne parvient pas à sauver, « Lady grining soul », ballade tremblotante et (un peu trop) lyrique, n’ont jamais été perçus comme des titres majeurs de Bowie.
Les dernières versions en date de « Aladdin sane », en version DeLuxe et remastérisées n’apportent pas grand-chose. « Time » et « Jean Genie » en version single, « John I’m only dancing », un 45T qui a pas mal marché mais que j’aime pas (ce qui ne l’empêche pas d’être sur à peu près toutes les compiles de Bowie), la version de Bowie de « All the young dudes », inférieure à celle de Mott The Hoople. Plus quelques titre live d’une tournée américaine de 72-73, un massacre de « Changes », un superbe « Jean Genie » (qu’on retrouve sur le « Live at Santa Monica », meilleur live de Bowie longtemps resté un pirate), une curiosité (« Drive-in Saturday » juste avec une guitare acoustique, c’est courageux, mais Bowie n’a rien d’un grand folkeux …)

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THE POLICE - GHOST IN THE MACHINE (1981)

Mais que fait la Police ?
C’est vrai, quoi, qu’est-ce qu’il leur a pris sur ce disque ? Parce que Police, c’était deux premiers disques de reggae-punk-pop excellents voire plus, et un troisième « Zenyatta Machin » un peu trop présomptueux, oh tout joli, tout plein de technique tout çà, mais assez emmerdant …
The Police au paradis (fiscal) des studios Air ...
Et là, on croyait qu’ils allaient arrêter les bavures, rectifier le tir … tu parles … Ils se sont cassés enregistrer aux studios Air de Montserrat. Officiellement, quand tu vas là, tu dis que c’est pour le calme, décompresser, la haute technicité du studio, que sais-je encore … En fait, t’y vas pour bronzer sur les plages de sable blanc et accessoirement enregistrer un skeud, mais surtout pour que les recettes générées par ton disque, elles soient pas imposées en Angleterre, et que quand t’as l’habitude d’en vendre des millions, c’est ton banquier et ton avocat fiscaliste qui sont contents. Les studios Air de Montserrat, c’est pour les riches zicos qui veulent frauder le fisc, c’est tout …
Résultat, « Ghost in the machine » est le plus mauvais disque de Police, et un mauvais disque tout court … Sting ( au moins 80% des compos sont entièrement de lui dans Police) est un peu en panne d’inspiration. Pas trop d’imagination non plus, il y a une sorte de vague concept « sérieux » dans « Ghost … », en liaison avec la bigbrotherisation, l’univers orwellien, … Faut dire que 1984 s’approche, ce genre de thèmes deviennent récurrents dans le rock … Et puis, en fouinant dans le studio, le trio est tombé sur plein de synthés. Et les synthés, en plus de tout le mal qu’on pourrait en dire, c’est comme la guitare, la basse et la batterie, ça s’apprend … Les trois ont appuyé un peu au hasard sur les touches, y’en a un qui est tombé sur le programme « section de cuivres » et ces corniauds n’ont rien trouvé de mieux que de foutre des faux cuivres sur quasiment tous les titres. Le résultat au niveau des arrangements est systématiquement assez calamiteux. La preuve, c’est que quand un cador des claviers (Jean Roussel, sessionman peu connu mais très présent sur quantité de disques) se pointe sur un morceau, ça a quand même une autre gueule et ça donne le seul single de l’album, « Every little things … », accessoirement son meilleur titre.
Police a toujours été un groupe mainstream. Qui a ses débuts a collé à l’air du temps (de l’énergie « punk », de la pop, du reggae). Quand paraît « Ghost … », les masques sont tombés depuis longtemps. Police, hormis l’épisode initial avec Henri Padovani, n’a rien à voir avec le punk. Un (excellent) batteur venu du jazz-rock progressif, un vieux guitariste ayant commencé dans les sixties avec Zoot Money et une énième mouture des Animals sans Burdon, et un instit défroqué à la basse, c’est pas très dans l’esprit 77 … Le reggae, même en enregistrant dans les Caraïbes, il est passé à la trappe, et la pop, là, elle est bas de gamme. Logiquement, le seul titre vraiment à sauver, « One world », reggae mélodique speedé avec arrangements tirant vers le dub, rappelle les titres de l’époque « Outlandos … » - « Reggata … ».
Police 81 : fatigués et fatigants ...
Le reste, noyé dans les simili-cuivres grotesques, alterne morceaux insignifiants et rengaines bas de gamme. La palme du ridicule revenant à « Too much information », sorte de salsa pour paraplégiques tellement ça groove pas … Un titre (« Hungry for you ») est chanté dans un français de contrebande qui te force à essayer de comprendre quelque chose à ta propre langue dans la lignée du « Heroes » de Bowie ou du « Song for Europe » de Roxy Music. Un autre, « Demolition man », fera le bonheur ( ? ) de Grace Jones, grande artiste rock comme chacun sait … Et pour en terminer avec ce piètre catalogue, « Omegaman » sera quasiment recopié pour le disque suivant où il s’appellera « Synchronicity Part II » …
Ce « Ghost … » signe de fait la fin de Police, officiellement pour cause de « divergences artistiques », en fait parce que Sting commence à prendre le melon et que ça gave Copeland et Summers. Mais … quels sont ces cris d’orfraie que j’entends ? Police aurait sorti un autre disque après celui-ci, et il s’appellerait « Synchronicity » ? Oui, je sais, mais « Synchronicity » n’a plus rien à voir avec le Police des débuts, c’est encore plus que les précédents un disque solo de Sting … C’est con, s’il l’avait paraître sous son nom, ça aurait été son meilleur … parce que la carrière solo de Sting, je vous dis pas …

Enfin, si, je vous dirai peut-être un jour …


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