Toujours là ...
Ce disque a plus de trente ans. Et n’a pas vieilli. Un cas quasi-unique pour une œuvre qualifiée d’avant-gardiste à sa sortie et qui quelques années plus tard aurait logiquement dû se trouver dépassée par celles qu’elle avait inspirées.
« Heroes » correspond au zénith créatif de Bowie. En deux ans, il va publier trois disques studio (« Low », « Heroes », « Lodger »), un disque-conte pour enfants (« Peter and the Wolf »), réaliser une série de concerts qui donneront un live (« Stage »), produire deux disques d’Iggy Pop (les fabuleux « Lust for life » et « The Idiot »), et jouer des claviers sur une tournée de l’Iguane.
« Heroes » est l’œuvre centrale, à tous points de vue, de ce que l’on a coutume d’appeler la trilogie berlinoise (car enregistrée essentiellement au studio Hansa de Berlin), fruit de la collaboration de Bowie et de Brian Eno. Au passage, il est curieux de noter que deux des … héros du glam-rock (soit du rock’n’roll basique et des paillettes), aient contribué à définir et créer son antithèse (l’ambient, la cold-wave).
« Heroes » est souvent considéré comme le meilleur disque de Bowie (ça peut se discuter … perso, c’est « Ziggy Stardust », voire « Station to Station »). Moins hermétique que « Low », moins « facile » que « Lodger », il était composé (en 33 T) d’une face de chansons (notamment la chanson-titre, une des trois ou quatre meilleures de Bowie, dont, au gré des rééditions, on peut trouver une sublime version en français) et d’une face beaucoup plus instrumentale et « climatique ».
Souvent présenté comme une collaboration Bowie-Eno (et sans minimiser le rôle du futur producteur des Talking Heads et de U2), « Heroes » est en fait produit par le fidèle complice Tony Visconti, joué par les complices habituels (Alomar, Davis, Murray) auxquels s’ajoute le fabuleux guitariste de King Crimson Robert Fripp.
Un disque exceptionnel et inusable.
Du même sur ce blog :
The Man Who Sold The World
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire