Classique et punk ?
Penguin Café Orchestra, avec son nom zarbi et ses
pochettes surréalistes a de quoi intriguer, voire inquiéter de prime abord.
Projet-concept emmené par Simon Jeffes, musicien venant du classique avec tout
le background qui va avec. Un type qui se retrouve au milieu des années 70 en
rupture avec les codes rigidifiés du classique, et consterné par la vacuité
prétentieuse de ceux qui s’en inspirent dans le rock, à savoir les besogneux du
prog …
Penguin Cafe Orchestra veut autant proposer une
forme musicale que se moquer des existantes. Adoubé par Brian Eno (référence
lourde à supporter tant l’ex Roxy Music est capable du meilleur comme du pire),
qui signe Jeffes sur son label Obscura, le groupe publie en 1976 ce premier
disque.
Qui tient autant de la musique de chambre, que du
baroque ou de la pop. Piano, clavecin, cordes, dominent tous les titres. Mais
plutôt que de se livrer à une démonstration virtuose, Jeffes place la
simplicité au centre de sa musique. Des mélodies très belles, d’une évidence
désarmante, montrent que le gars sait composer. Par principe résolument loin de
tout effet ou considération commerciale, ce disque est infiniment accessible.
Assez déconcertant cependant si on l’écoute en
faisant abstraction du contexte de sa réalisation. Essentiellement
instrumental, tendant quelquefois vers l’expérimental pur et dur
(« Pigtail » et sa guitare folle), ne fonctionnant pas toujours au
premier degré (le seul court titre chanté l’est faux, on suppose
volontairement), ce « Music … » s’articule autour d’une longue
pièce centrale « The sound of someone … », à la force mélodique qui a
dû rendre jaloux Vangelis et faire pleurer de dépit Jarre ou Wakeman …
Ce grand coup de pied dans tout un tas de
fourmilières musicales s’apparente d’évidence à ce qu’allaient faire à la même
époque les punks, avec des arguments de base diamétralement opposés. Les uns
revendiquant leur non-technique pour s’exprimer, les autres se servant d’une
technique très au-dessus de la moyenne pour dénoncer les tenants d’un certain
conformisme musical …
Le reproche que l’on peut faire à Jeffes et son
Penguin Cafe Orchestra, c’est de parfois ressembler d’assez près à ce dont il
tient à se démarquer. Le « groupe » existera avec une audience très
confidentielle jusqu’à la mort de Jeffes au début des années 2000. Groupe culte
par excellence …
Réponse : prog. Bon aller, j'exagère, pas à proprement parler, on est plus dans la musique contemporaine à la limite, non ? Si ?
RépondreSupprimerEn tout cas j'adore Zopf. Le reste n'a pas l'air mal non plus.
S'il fallait vraiment définir, musique contemporaine conviendrait mieux. Zopf pigtail est quand même un des titres les plus barrés du disque, le reste est souvent plus accessible, plus "classique"
RépondreSupprimerCa fait un bout de temps que j'ai envie de l'écouter et j'oublie chaque fois, allez cette fois-ci c'est la bonne. Merci pour le rappel.
RépondreSupprimerMais de rien, Hervé ... je pense que c'est le genre de trucs qui t'intéressera ...
RépondreSupprimer