ARCTIC MONKEYS - SUCK IT AND SEE (2011)



Monkeys gone to heaven ?
Chassez le naturel, il revient au galop … Où comment les Arctic Monkeys, provinciaux anglais exilés aux Etats-Unis pour l’écriture et l’enregistrement de ce « Suck and see it » (un titre de disque paraît-il en référence à « Orange mécanique » de Kubrick, mais faudrait qu’on m’explique, j’ai pas tout compris là …), ont réussi à faire leur Cd le plus so british …
Une collection de chansons à ranger aux côtés de celles des Smiths. La prédisposition pour le mid-tempo, les mélodies précieuses, la voix brumeuse et distante, les guitares « ligne claire » qui ont tendance à carillonner, les textes parfois, tout cela renvoie à ce rock mis en place par feu le groupe de Morrissey, Marr & Co. Sans que ça sonne comme une redite, il n’est pas ici question de plagiat ou d’imitation. Le bonhomme Alex Turner est suffisamment doué (et prolifique, quatre disques et quelques maxis pour les Monkeys, le Last Shadow Puppets, une B.O. de film, tout ceci en cinq ans) pour écrire des choses foncièrement originales.
Evidemment, les fans des débuts qui attendent depuis un lustre la suite de « Whatever people … » vont encore une fois être déçus. Mais pour moi, en terme d’écriture, ce disque est leur meilleur, leur plus homogène. Avec retour aux manettes de leur producteur attitré James Ford, après l’escapade « Humbug » avec Josh Homme. Le leader des QOTSA est encore présent aux chœurs sur un titre « All my own stunts », lequel, comme par hasard avec son tempo lourd et enfumé, sonne relativement stoner. Tout comme « Don’t sit down … » et son riff rampant.
Pour le reste, c’est aussi anglais qu’une relève de la Garde à Buckingham Palace. Avec mention particulière à « Piledriver waltz », pour moi le meilleur du disque avec ses improbables changements de temps, la très british ballade « Love is a laserquest », le très mélodique titre inaugural « She’s thunderstorms », et la très grande chanson pop « That’s when you’re wrong ». Au rayon curiosité, le batteur chante avec une voix grave de crooner sur un titre, « Brick by brick », qui sonne comme du Iggy Pop période  … « Brick by brick ». De l’humour anglais sans doute.
Sinon, pas de grosses ficelles, rien dans ce disque qui sente le titre racoleur que l’on destine aux radios et aux chaînes à clips, juste un disque adulte et mature, par des gars qui ont tout juste vingt cinq ans.
Par contre, on ne pourra pas éviter la comparaison, le duel fratricide avec le disque quasi simultané du pote Miles Kane. Même si ce « Suck it and see » est très correct, il n’y a selon moi pas photo. Le Miles Kane est infiniment meilleur …






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