Sans fard ...
1983: les Kiss sont dans le métier depuis plus de dix ans et ont un gros succès aux USA où ils alternent le bon (quelques fois) et le pas terrible (le plus souvent) en studio. Mais sur scène, le Kiss Circus est une affaire qui tourne plus que bien, boostant et déchitequetant son répertoire, et offrant à son public de puceaux boutonneux moults fumigènes, débauche de sons et de watts, et effets pyrotechniques divers. Au tournant des années 80, deux membres originaux du groupe sont partis : le batteur Peter Criss et le guitariste Ace Frehley (trop défoncé) .
Les Kiss brushés de frais ... Parce qu'ils le valent bien ? |
Et à presque 35 ans, les musiciens décident de laisser tomber les costumes de Kiri le Clown et la couche de fond de teint pour faire un disque de hard-rock carré, brut, méchant et efficace.
Les Kiss deviennent (enfin, serait-on tenté de dire) un groupe de rock et non plus une attraction de cirque. Malheureusement pour eux le succès cette fois ne sera guère au rendez-vous, leur public ayant été refroidi par le ridicule album-concept précédent (« The Elder »), et ne suivra guère ce groupe de tous les (gentils) excès qui se présente sous une apparence « normale ». Et pourtant ce « Lick it up » est un bon disque, un de leurs tout meilleurs, porté par des titres forts comme le mélodique morceau-titre ou le ratatinant « Gimme more ».
Resserré autour des deux anciens Gene Simmons et Paul Stanley, ce « nouveau » groupe au sein duquel le guitariste fraîchement embauché Vinnie Vincent tient une place primordiale (c’est un excellent compositeur) sera musicalement la meilleure formation de Kiss, même si leur succès des années 70 sera désormais loin d’être égalé.
Et logiquement, dans ce hard-rock, genre dans lequel personne n’est jamais démodé ou ringard, les années 2000 verront les clowns sexagénaires revenir pour des tournées générant des millions de dollars de bénefs … Elle est pas belle, la vie (de clown) ?