FLORENT MARCHET - RIO BARIL (2007)


Kleenex sonore

Il y avait déjà les papiers peints sonores d’Eudeline ironisant gentiment sur la misère musicale des années 90, et le terme en avait traumatisé certains, persuadés qu’ils étaient que la musique des 90’s était géniale. Grosso modo elle est très nulle, mais c’est pas le problème … Un papier peint, à moins d’être un maniaque du relooking d’intérieur, ça reste en place quelque temps, ça décore et enjolive un intérieur, ça fait un cadre dans lequel on vit plus ou moins longtemps ...

Tout ça pour en arriver à Florent Marchet, qui lui va faire tapisserie, chez moi en tout cas, et inaugurer un genre particulier de disques, ceux que l’on jette après une écoute. Non, j’exagère, je suis un type sérieux et facilement attendrissable, je l’ai écouté presque trois fois ce truc…

Florent Marchet milite aussi pour le port du jacquard sans manche ...
Qui est mauvais et sans intérêt, ce qui en soi n’est pas grave, il y en a tellement dans ce cas. Non, en plus, ce « Rio Baril » est prétentieux et ambitieux, et se liquéfie à mesure qu’on l’écoute … Il s’agit d’un album-concept narrant plusieurs épisodes de la vie d’un quidam (Marchet en l’occurrence), dans une petite ville de province (Rio Baril). Des vignettes très imagées, quasi cinématographiques, à l’image de sa jolie pochette façon cinémascope. Jusque là ça va, c’est même intéressant. Intéressant, le premier titre, un court instrumental façon B.O de western italien, l’est aussi. Le titre suivant « Rio Baril », nous présente la ville fictive, c’est un très bon morceau, très mélodique, avec des arrangements bien vus de cordes et de trompettes qui viennent souligner le refrain.

A cet instant, mes milliers de lecteurs se demandent pourquoi j’ai dit que ce disque était nul. Ben c’est simple, après deux titres, c’est comme s’il était fini. Tous les morceaux qui suivent reproduisent (en nettement moins bien) pendant trois quarts d’heure « Rio Baril » le titre. Même tempo, mêmes constructions, mêmes schémas rythmiques, mêmes arrangements aux mêmes moments de cordes et de trompettes (qui finissent à la longue par gonfler aussi grave qu’un solo de biniou de barde celte, n’est pas Love ou les Pale Fountains qui veut), même diction de Marchet entre parlé et chanté. Les textes, originaux trente secondes, genre collage dadaïste chiadé, finissent vite par ressembler à du n’importe quoi à l’emporte-pièce et lasser aussi sûrement que la musique. Et ce malgré des efforts et des effets d’écriture, certains étant dus à un certain Arnaud Cathrine. A propos de Cathrine, y’a aussi l’autre, Katerine, le très pénible Gotainer des années Sarkozy, sur deux-trois titres… Comment voulez-vous faire un bon disque s’il traîne en studio ?

Alors, Marchet avec le soutien indéfectible des Inrocks (toujours aussi ridicules et qui la preuve sont corruptibles et démontrent encore une fois qu’ils n’ont rien à voir avec le rock, emboîtant le pas de la journalistique médiocrité à Rock & Folk encensant depuis un lustre les BB Brunes), est devenu le cataplasme branchouille à la mode. Rassurez-vous, quand les bobos avant-garde l’auront oublié, on n’en entendra plus parler du tout … Et ce sera une bonne chose.